1. Le sens de la vie

 

Le sens de la vie 

 

                                                                           וַיְהִ֕י מִקֵּ֖ץ שְׁנָתַ֣יִם יָמִ֑ים וּפַרְעֹ֣ה חֹלֵ֔ם וְהִנֵּ֖ה עֹמֵ֥ד עַל־הַיְאֹֽר׃

« Ce fut à la fin de deux années et pharaon rêva, et il était debout près du fleuve » (Béréchit 41, 1)

On sait que, dans la Torah, chaque mot, chaque lettre, chaque point est lourd de significations. On sait aussi que les accents de cantilation [1] servent pour l’interprétation [2]. Or, le premier signe de cantilation servant à la lecture du texte, est ici un zakef gadol : unique cas où l'on trouve un tel ta’am sur le premier mot d’une paracha. Pourquoi cette particularité ?

On cherchera le sens possible à partir du sens des mots zakef gadol :

- Gadol signifie grand, et cela est peut-être une indication qu'un grand enseignement se trouve caché dans la paracha d'aujourd'hui. Il nous faudra essayer de le trouver ;

- Zakef est un mot d'une racine qui donne l'idée d'élévation. Il signifie ‘dresser’, ‘lever’ comme par exemple dans le cas ‘dresser la tête’. Zakef gadol, correspond donc à « grande élévation »[3].

Quel enseignement moral nous apporte cette paracha ? [4] Cherchons le sens allusif (rémèz) des mots de ce verset [5] :

 מִקֵּ֖ץ à la fin » -   la fin des jours de l'homme ;

שְׁנָתַ֣יִם יָמִ֑ים  « deux années de jours ». Les années passent très vite en définitive, et, si l'on remet au lendemain l'étude de la Torah ou l'enseignement de nos traditions à nos enfants, on risque de se retrouver à l'extrémité de sa vie. Les années sont comme des jours. Les années, une fois derrière nous semblent longues, mais en fait, elles sont composées d’une série de jours bien précis où il est possible d’accomplir de nombreuses actions. C’est l’indication de la fuite du temps ;

וּפַרְעֹ֣ה Et Pharaon.  Ce mot qui désigne le souverain de l'Egypte lorsqu’on lit le texte de cette paracha au niveau du sens littéral (Pechat). Quelle allusion contient-il ici ? A-t-il une autre signification qui nous éclairerait ? Pour répondre à ces questions, examinons le vocabulaire, et plus précisément la racine du mot. Dans la paracha Ki Tissa, on peut lire וַיַּ֤רְא מֹשֶׁה֙ אֶת־הָעָ֔ם כִּ֥י פָרֻ֖עַ ה֑וּא כִּֽי־פְרָעֹ֣ה אַֽהֲרֹ֔ן לְשִׁמְצָ֖ה בְּקָֽמֵיהֶֽם׃ « Moché vit que le peuple était livré au désordre : qu’Aaron l’y avait abandonné le dégradant ainsi devant ses ennemis » [6]. Dans son commentaire Rachi rattache ce mot פָרֻ֖עַ (paroua') à la racine du verbe découvrir [7]. La racine « pe rech ain » du mot Par'o se rapporte à troubler, déranger, un mot de la même famille pera'ot signifie même désordres, émeutes... Ainsi, à la fin de ses jours, l'homme découvre qu'il va falloir laisser derrière lui toutes les richesses qu'il a amassées et pour lesquelles il a donné tout le temps dont il disposait ; cela au détriment de l'étude et de l'éducation. Au seuil de sa mort, il se rend compte que nombreux sont les objectifs qu'il s'était fixés qu'il croyait essentiels, et qui en réalité, n'étaient pas si importants. Donc : Oupa'ro... le trouble de l'homme dans ses derniers instants lors de la découverte du sens de וְהִנֵּ֖ה עֹמֵ֥ד עַל־הַיְאֹֽר.

חֹלֵ֔ם    Rêve... Le sens littéral rend compte du rêve de Pharaon. Cette histoire, qui n'en a pas entendu parler ? Sept vaches belles et grasses, sont mangées par sept vaches maigres ; puis sept beaux épis portés par une seule tige sont avalés par sept épis maigres [8]... Mais ce rêve, on peut aussi le comprendre en relation avec la découverte de l'homme à la fin de ses jours. La période des vaches grasses est passée puisque sa vie touche à sa fin. Or, c'était seulement alors qu'il y avait une possibilité d'amasser des provisions pour les sept années de vaches maigres qui vont suivre. Le sens allusif renvoie à un autre rêve ; celui de l’homme pendant sa vie dans ce monde-ci comparable à la période des vaches grasses où il est possible de remplir les greniers, où il est possible d’amasser des provisions. En revanche, après la mort, dans le monde futur, on ne peut plus faire de mitsvot et il devient impossible de s’élever par soi-même ; l’âme devra vivre sur ses réserves qui sont les mitsvot accomplies dans ce monde-ci (paroles de Torah que l'on a prononcées, étude, tsédaka, bonnes actions, etc…). Le trouble de l'homme tient à ce moment à une prise de conscience : celui qui s’est fort bien conduit, a tout de même perdu de nombreuses occasions de bien faire ; celui qui s’est plutôt mal conduit se rend compte avec effroi qu’il a mal géré les années de vie qui lui avaient été accordées (celui de ses sept [9] vaches grasses) et qu’il affronte les sept années de vaches maigres avec des placards de provisions vides de toute nourriture !

וְהִנֵּ֖ה   Et voici… Dure est la prise de conscience de l’homme qui, à l’heure de la mort, se rend compte qu’il a dilapidé le peu de temps disponible en ce monde ! « La durée de la vie moyenne de l’homme est de 70 ans, durant lesquels, oublieux de ses origines et de sa fin, ses yeux sont rivés sur les vanités de ce monde » [10]. Et pourtant, il aurait pu accéder aux sept « palais » du paradis auxquels font allusion les sept vaches grasses qui renvoient aux « 70 ans de mitsvot, du côté de la sainteté puisqu’il aura vaincu le mauvais penchant pour accomplir la volonté de Hachem ». Hélas ! Il est déjà trop tard ! Les sept belles vaches seront dévorées par les sept défauts, les ténèbres et la mort, la famine et le dénuement, l’enfer… C’est là la cause première des plaisirs de ce monde, où le péché est tapi » [11].

 עֹמֵ֥ד עַל־הַיְאֹֽר "il se tient au bord du fleuve". Le mot yeor signifie le fleuve. Cela signifie même d'une manière plus restrictive, le Nil. Or puisque la Torah parle de fleuve, l’expérience nous fait savoir que l’on peut être dans l’eau, ou bien au bord, mais certainement pas « au-dessus »… De fait il est écrit עַל « sur » et pas « dedans », ou bien « à coté » (comme 'al yad) ou encore « sur le bord » (‘al sefat) [12]. Le mot עַל ne peut être pris au sens propre (sur), puisque personne, pas même le Pharaon ne marche sur l’eau ! Alors que faut-il comprendre ? Les sages enseignent que les mots fleuve, puits, eau font allusion à la Torah.

R’ Ya’akob Abeh’ssera זצוק"ל enseigne : « L’homme (Pharaon) est comme dans un rêve (h’olem) ; si après 20 ans il ne fait rien d’utile, il se voit ‘près du fleuve’ (le fleuve de la vie) dans lequel il risque de se noyer… »[13]. Ici, notre verset indique que c'est à la surface de l'essentiel qu'est restée toute sa vie l'homme qui n'a pas su se donner du temps pour l'étude et l'enseignement de la Torah. Il n'a fait qu'effleurer la vérité sans jamais y avoir pénétré. Au lieu de rester à la surface de l’essentiel, il faut se consacrer à l’étude et à l’enseignement de la Torah, s’immerger dans l’océan de la tradition écrite et orale d’Israël [14]. Celui qui n'a vécu qu'une vie matérielle, n'aura pas fait l’essentiel : réunir des provisions pour la période de famine à venir (celle où ayant quitté ce monde, il n’est plus possible d’exercer son libre arbitre pour agir conformément à la Torah et aux mitsvot). Cet insensé aura donc vécu en ayant été moins avisé que Pharaon qui lui au moins, avait tenu compte de l’avertissement de Yossef, et s’était organisé pour faire face aux années de famines annoncées dans son rêve...

Voilà donc, peut-être, une signification du premier ta’am de la paracha. Zakef gadol : une grande élévation est possible en comprenant cette leçon sur le sens de la vie.

 

Yossef n’a pas agi comme l’insensé qui attend le seuil de la mort pour découvrir le sens de la vie. Quoique surchargé de travail, et détenteur de hautes responsabilités à la tête du plus important royaume de son temps, il a pris la peine de donner une éducation hébraïque à ses enfants. D'où le sait-on ? Mis en présence de ses frères (Béréchit 42, 3[15], Yossef utilisait les services d'un interprète qui n’était autre que son propre aîné, Ménaché. Malgré ses fonctions de vice-roi d'Egypte, Yossef a su conserver le temps nécessaire pour éduquer ses enfants et leur enseigner la langue sainte[16].

Yossef a suivi l'exemple de son père ; comme Ya’akob, il a défendu son identité et, pour protéger sa tête à son tour (Béréchit 28, 11). Il a d'abord fait le choix d'éviter toute mésalliance en contractant un "mariage mixte": c'est une épouse issue des enfants d’Israël qu'il a su choisir (la fille de Dina). Il a aussi consacré du temps à ses enfants pour leur enseigner la langue et les traditions d'Abraham, de Yiss’hak et de Ya'akob son père. Aujourd’hui, on invoque souvent le manque de temps, la fatigue de la journée (travail, transport). Or, les fonctions de Yossef étaient plus prenantes que les nôtres [17], mais Yossef ne s'est pas découragé par sa charge de travail il a conservé le temps nécessaire pour éduquer ses enfants. La grande élévation suggérée par les mots zakef gadol est en relation avec la transmission [18]. L’exemple de Yossef incite à étudier et à transmettre.

Le grand enseignement qu'on peut trouver dans la paracha d'aujourd'hui (auquel fait allusion le premier ta’am  de la paracha), c'est peut-être que la liberté n'est véritable qu'avec l'éducation [19]. Yossef libéré, ne s'est pas contenté d’une liberté brute est sans signification : il a mis à profit sa liberté pour vivre conformément à son identité. Yossef est un exemple car ce fut le premier des enfants d’Israël à avoir affronté la vie en exil [20]. On notera que cela n'e l’a pas empêché de vivre et de travailler ; c'est juste plus difficile. Le temps ne doit pas être gaspillé : en évitant de remettre au lendemain, on évite le trouble qui accompagne la fuite du temps [21]. En revanche, on aura réussi à consacrer plus de temps à l'éducation et on ne sera pas resté עַל־הַיְאֹֽר au bord de choses essentielles : l'étude de la Torah et la pratique des mitsvot. 


[1] Té’amim, ou au singulier : ta'am.

[2] Le Malbim זצ"ל affirme que nos Sages « ont toujours déterminé leurs paroles en fonction des accents de cantilation », cit. D. Karsenti (1991), « Présentation et description des accents de la cantilation biblique: les ‘té’amim’ », Kountrass, pp. 23-43  (p.34)

[3] Signification relevée dans Ch. Mopsik, traduction de Tiqoune ha Zohar, 24b (Le Zohar, t.1, Verdier. p. 140). Une source possible pourrait venir du traité mystique du R’ Abraham Yiss’hak HaCohen Kook (1916), Rosh milin, p. 71 (signalement par Yiss’hak Sim’ha Maser הי"ו, communication orale, janv. 2008).

[4] D’après un enseignement de R’ Ya’akob Abeh’ssera, Pitou’hé ‘Hotam, Ner Yiss’hak, Jérusalem, 5765, p. 164. Voir aussi : G. Touaty (1987), Actualité juive, n° 114, 18 décembre, p.25.

[5] L’analyse de ce verset peut servir de trame pour une méditation sur le sens de la vie pour une dracha à l’occasion d’un anniversaire de deuil.

[6] Trad. Rabbinat français, Colbo. A. Chouraqui traduit : « Moché voit le peuple. Oui, il est hérissé, Aaron l’avait hérissé en dérision pour ses assaillants ».

[7] פָּרוּעַ. Etait livré au désordre - Ce mot « comporte une connotation de dégarnissement : son opprobre et sa honte ont été révélés, comme dans : וּפָרַע֙ אֶת־רֹ֣אשׁ הָֽאִשָּׁ֔ה ‘Il découvrira la tête de la femme’ » (Bamidbar 5, 18). » Rachi sur Ki Tissa, (Chemot 32, 25). 

[8] R’ Ya’akob Abeh’ssera, Pitou’hé ‘Hotam, 5765, p. 164. ; G. Touaty (1987), p.25.

[9] Ces rêves de Pharaon utilisent le nombre sept à plusieurs reprises (sept vaches, sept épis). Rabénou Bé’haye donne la signification suivante : « Pour les Egyptiens, qui étaient polythéistes et superstitieux, et qui se livraient au culte de la nature, le nombre sept représentait le nombre des planètes. Celles‑ci étaient sensées avoir une influence déterminante sur les destinées humaines et elles faisaient l'objet de leur adoration ». Or, les rêves de Pharaon, indiquèrent le nombre des années d'abondance et de famine, prouvant « que les sept planètes devaient elles‑mêmes obéir à la volonté d'une puissance supérieure qui ne pouvait être que celle du Créateur. Le nombre sept, considéré comme étant le chiffre sacré de la nature, était démystifié et dénoncé aux yeux des païens comme étant un simple instrument entre les mains de la toute-puissance divine. C'est pourquoi Yossef évoque ici régulièrement le nom divin Elokim, qui est l'attribut du D.ieu‑Créateur (seul ce nom apparaît dans le chapitre de la Création dans Béréchit). Le D.ieu du ciel et de la terre est seul à détenir la clef de l'abondance et de la misère. Il se révélera aux peuples du monde en tant que Maître absolu de la nature ». C’est en définitive une démonstration publique et spectaculaire de l'inanité des idoles, et l’absence de pouvoir propre des sept planètes* (cité par R’ Elie Munk, Kol hatorah, Commentaire du Pentateuque, Béréchit 41,18, p. 422). Ce chiffre se retrouve souvent dans la Torah. Depuis les sept jours de la création dans Béréchit (Moché, est né dans la septième génération après Abraham). Les exemples sont très nombreux. Il indique le monde fini, alors que le nombre 8 indique le dépassement de ce monde fini par l’intervention divine. D’où le 8ème jour de ‘Hanouka, de Pessa’h. Et de la même manière, le don de la Torah est fêté à Chabou’ot, après 7 semaines (7 fois 7 jours). Dépassement par excellence de la finitude du monde.

* Le Talmud parlait de sept planètes alors que les astronomes affirmaient qu’il y en avait moins (Mercure, Venus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne) ; avec les découvertes d’Uranus (1781), Neptune (1886) et Pluton (1930) on parlait de neuf planètes autour du Soleil. Mais tout est question de définition entre ce qu’est une planète et ce qui n’est qu’un simple corps céleste : en 2006, les instances astronomiques officielles ont défini Pluton comme corps céleste n’ayant pas rang de planète. On est donc passé à huit ! Voir : Minor Planet Electronic Circulars 2006-R19 (E http://www.cfa.harvard.edu/mpec/K06/K06R19.html).

On serait tenté de demander: à quand une nouvelle révision des critères pour retrouver le total de sept planètes annoncé par le Talmud ? Mais une telle question serait sans objet: pour passer de huit à sept, il suffit d'adopter le point de vue astrologique au lieu de celui de l'astronomie. Dans ce cas la Terre ne compte pas, puisque les astrologues s'intéressent non pas aux planètes mais à l'effet des planètes sur notre planète, la Terre. Cela pourrait expliquer l'affirmation du Talmud et le total de "sept" planètes. (Remerciements au Dr. Serge Julien Mamou נ"י qui m'a permis de répondre à une question restée sans réponse dans la première édition de ce livre - déc. 2011).

[10] R’ Ya’akob Abeh’ssera, Pitou’hé ‘Hotam, Ner Yiss’hak, Jérusalem, 5765, p. 164.

[11] R’ Ya’akob Abeh’ssera, Pitou’hé ‘Hotam, p. 164.

[12] Mais lorsque Pharaon raconte son rêve à Yossef, il corrige son rêve et ne dit pas « ‘al » mais « ‘al séfat ». C’est alors que Yossef le corrige : «Mais dans ton rêve le bord n’existait pas ». C’est la raison pour laquelle Pharaon a eu foi en l’interprétation de Yossef. (R’ E. Chouchena, Journal de l’AMIF, p. 139, vers 1970).

[13] R’ Ya’akob Abeh’ssera, Pitou’hé ‘Hotam, Ner Yiss’hak, Jérusalem, 5765, p. 164.

[14] Un risque : toujours s’inventer de nouveaux besoins repoussant à plus tard le moment de l’étude. Un récit sur l’Empereur Alexandre le Grand est instructif à cet égard :

RACONTER - Alexandre le Grand aux portes du paradis - Après avoir conquis le monde, cet Empereur arriva à la porte du Gan 'Eden (Paradis). Il insista pour entrer mais, les anges refusant, il demanda un cadeau, une sorte de tribut. Les anges lui offrirent un œil d'homme. Vexé, Alexandre le Grand protesta : « cela n'a aucune valeur ! ». Mais les anges lui proposèrent de déposer cet œil dans le plateau d'une balance, et, sur l'autre plateau, de placer de l’or. A sa grande surprise, Alexandre le Grand constata que même s’il chargeait de lourds bijoux sur la balance, il ne parvenait pas à déplacer le plateau où l’œil était déposé : l'œil était toujours plus lourd. Cette haggadah illustre bien le fait que l'homme n’est jamais rassasié de biens matériels quand bien même il disposerait de tous les trésors du monde, comme Alexandre le Grand, au faîte de sa puissance ! Voir T.B. Tamid 32b ; et Hillel Bakis (2000), Contes et récits juifs d’Afrique du Nord. Vol.1. Le fil du temps, conte N° 68.

[15] "Les frères de Yossef au nombre de dix descendirent pour acheter du froment en Egypte". Rachi pose une question : pourquoi "frères de Yossef" et non "fils de Ya’akob ". Cela parce qu'ils avaient honte d'avoir vendu leur frère et qu'ils avaient décidé de le racheter s'ils arrivaient à le retrouver. Ils avaient besoin d'un minyan pour y parvenir grâce à leurs prières. Tseenah Oureenah, Verdier, 1987, p. 283.

[16] Voir aussi le commentaire sur אֲשֶׁ֤ר יָֽלְדָה־לּוֹ֙ אָֽסְנַ֔ת   « que lui enfanta Assénat » (Béréchit 41, 50) : « En dépit de son milieu éducatif, la mère éleva les enfants dans l’esprit de son mari » (d’après R’ Chimchon Hirsch זצ"ל, cit. R’ Elie Munk, Kol hatorah, sur Béréchit 41,50, p. 426). Mais certaines actions de leurs descendants (I Rois XI) ont été attribuées à l’action néfaste d’Assénat (R’ David Kimkhi cit. R’ Elie Munk, Kol hatorah, sur Béréchit 41,50, p. 426). Cette paracha est lue à l’époque de la fête de ‘Hanouka : elle évoque l’éducation que Yossef a donnée à ses enfants.

[17] Il avait les fonctions d'un véritable Pharaon comme le déduit la tradition de la proximité des versets suivants וַיָּ֤מָת יוֹסֵף֙ וְכָל־אֶחָ֔יו וְכֹ֖ל הַדּ֥וֹר הַהֽוּא׃ « Après la mort de Yossef, de tous ses frères et de toute cette génération » (Chémot 1, 6) ; et וַיָּ֥קָם מֶֽלֶךְ־חָדָ֖שׁ עַל־מִצְרָ֑יִם אֲשֶׁ֥ר לֹֽא־יָדַ֖ע אֶת־יוֹסֵֽף « un nouveau roi régna sur l’Egypte, qui n’avait pas connu Yossef » (Chémot 1, 8 ).

[18] Signification relevée dans Tiqoune ha Zohar, 24b. Voir Le Zohar, t.1, Trad. Ch. Mopsik, Verdier. p. 140.

[19] Le ta’am vient sur le motוַיְהִ֕י : l’usage de ce mot est étonnant dans le contexte de cette paracha qui marque le début de l’exil (donc idée de peine et non de joie). Mais la joie vient du fait que, de cet exil, découlera la révélation du Sinaï (d’après Yiss’hak Sim’ha Maser הי"ו, communication à l’auteur, janv. 2008).

[20] De même la sortie d’Egypte ne prendra tout son sens qu’avec le don de la Torah.

[21] Qualifié dans notre paracha avec les mots שְׁנָתַ֣יִם יָמִ֑ים un temps qui passe avec la rapidité des jours.

 

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