32* Behar

 

 

 

32* BEHAR 

(Vayikra 25,1 - 26,2)

 

בְּהַ֥רSur la montagne
 
 Résumé
 

Avec la présente paracha, souvent lue avec la suivante qui est la dernière du livre Wayikra, se clôt un sujet clé de la Torah. Le développement commenté, et le mode d’emploi, d’un verset de la paracha Yitro : וְאַתֶּ֧ם תִּֽהְיוּ־לִ֛י מַמְלֶ֥כֶת כֹּֽהֲנִ֖ים וְג֣וֹי קָד֑וֹשׁ אֵ֚לֶּה הַדְּבָרִ֔ים אֲשֶׁ֥ר תְּדַבֵּ֖ר אֶל־בְּנֵ֥י יִשְׂרָאֵֽל׃ « Et vous serez pour Moi un royaume de prêtres et une nation sainte, voilà les paroles que tu diras aux enfants d'Israël» (Chémot 19, 6).

Depuis la paracha Térouma jusqu’à la fin du livre de Wayikra, le fil conducteur était clair : la Torah traite de la sainteté des enfants d’Israël. Il s’agit d’exposer les implications précises  de la prescription de Hachèm ית"ש : Israël sera un royaume de prêtres et une nation sainte. Les parachas précédentes ont montré l’étroite imbrication entre les différentes mitsvot, celles concernant l’être humain, les sacrifices, la pratique du pouvoir judiciaire, sacerdotal et royal ; les relations sociales (droits des pauvres ; de l’étranger), la sainteté du temps (rituel quotidien, chabbat, fêtes, année sabbatique, jubilée)... Toutes ces lois visent un objectif : la sainteté de la Terre d’Israël et du peuple que Hachèm ית"ש s’est choisi[1].

L’impératif de sainteté se décline selon plusieurs dimensions : l’espace, l’âme et le temps[2]. A la sainteté de l’espace correspondent les instructions relatives à la construction du Michkan, le sanctuaire du désert (Térouma, Tétsawé, Ki Tissa, Wayak-hel, Pékoudey). A la sainteté de l'âme correspondent les commandements relatifs aux sacrifices (Wayikra, Tsaw, A’haré mot), à la pureté de l’alimentation (Chémini), à la pureté (Tazria’, Métsora’, A’haré mot). A la sainteté du temps correspondent les commandements relatifs au chabbat et fêtes (Emor). La paracha Béhar prolonge l’exposé des prescriptions relatives à  la sainteté du temps : lois de la chémita tous les sept ans (repos des terres agricoles),  lois du Yovel (le jubilé tous les 50 ans  après 7 fois 7 ans et donc 7 années de chémita).  La paracha s’ouvre sur la prescription de la chémita   (Chap. 25).

L’impératif de sainteté se décline selon les dimensions  de l’espace, de l’âme et du  temps, mais il s'étend aussi aux relations sociales, au travail (Kédochim) car la Torah prescrit deux catégories de mitsvot : celles concernant les devoirs de l'homme avec Dieu et celles concernant les devoirs de l'homme envers son prochain. La religion d’Israël implique le respect de ces deux catégories de mitsvot. Respecter l’année de chémita, lire le « chéma’ » matin et soir, manger de la matsa à Pessa’h, respecter les autres obligations de chacun envers Hachèm ית"ש… tout cela est important pour qui entend respecter les prescriptions de la foi d’Israël.

Aux prescriptions relatives à la sainteté du temps, se mêlent donc étroitement les prescriptions relatives à la sainteté des relations sociales et professionnelles s’exprimant dans les relations financières envers son prochain[3],  ou, lors de l’année sabbatique (remise des dettes) et du Yovel  (possible libération des esclaves hébreux, restauration de la propriété foncières des familles ayant dû vendre leur biens alloués lors de l’entrée en terre de Kéna’an pendant les 50 années précédentes).

 

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NOTES

[1] Alors, l’objectif étant atteint, toutes les conditions sont réunies pour que les enfants d’Israël vivent en sécurité sur leur Terre עַל־הָאָ֖רֶץ לָבֶֽטַח׃   וִֽישַׁבְתֶּ֥ם  « observez mes décrets et gardez mes jugements… et habitez sur la terre en sécurité » (25,18).  

[2] « Tous les aspects de l'existence sont englobés dans ce programme. Selon l'enseignement transmis par le Séfer Yétsira, le plus ancien ouvrage kabbalistique connu, l'Être se déploie selon trois dimensions : ‘olam, littéralement « monde », la dimension de l'espace, chana, « année », la dimension du temps, et néfech, « âme », la dimension de l'énergie spirituelle qui anime la Créa­tion. Le programme de la sainteté est prescrit aux enfants d'Israël selon ces trois dimensions », D. Saada (2008), Le point intérieur, pp. 358.

 
 
 
 
 
 

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