Le Talmud est un monument de la pensée humaine, vaste œuvre qui outre sa valeur spirituelle, est véritablement encyclopédique. Il comprend quelque deux millions et demi de mots [1]. La Michna en fait partie (voir le chapitre précédent). Les maîtres de la guémara commentent la Michna.
Le mot Talmud vient de la racine .ל.מ.ד (lamad, notion d’étude, d’enseignement). Le Talmud a été défini comme « la sagesse des anciens maîtres qui exposaient les intentions de la Michna » [2]. Le mot Guémara vient de la racine .ג.מ.ר qui, en araméen signifie finir, apprendre (gamar). Il s’agit de l’exégèse de la Michna par l’enseignement des Amoraïm (3979-4235).
Même si les problèmes présentés dans les pages du Talmud ont souvent un intérêt pratique voire quotidien, il n’en va pas toujours ainsi. Parfois le décalage peut sembler considérable entre l’examen méticuleux de la question traitée et le côté irréaliste de certains sujets. Les discussions entre maîtres donnent lieu parfois à des « constructions si denses et si complexes qu’il est presque impossible d’imaginer leur réalisation concrète » [3], mais cela aussi est la Torah et cela aussi mérite d’être étudié. Pourtant, au-delà de l’exercice intellectuel, certains sujets, pouvant sembler extravagants à un premier abord, révèlent un intérêt inattendu suite à l’évolution technologique. Ainsi en est-il pour ceux, absurdes a priori, de la « tour qui flotte dans l’air » ou du transfert d’un embryon d’un utérus à un autre. Ils sont devenus d’actualité avec l’aviation et l’insémination artificielle [4].
Voir le chapitre 3, dans le tome 6 de la Voix de Jacob (décembre 2013).
[1] R’ Adin Steinsaltz (1976), Introduction au Talmud, Ed. fr. 2002, Paris, p. 87.
[2] Shérida Gaon, cit .Strack H. L. & Stemberger G. (2007), p. 202.
[3] Voir: Steinsaltz A. (2002), Introduction au Talmud, Albin Michel, pp. 265-269.
[4] Voir: Steinsaltz A. (2002), pp. 265-269. Autre sujet précurseur: avortement et foetus mettant en danger la vie de la mère.