Grammaire- Avant propos

 

Avant-propos

Publié en novembre 2013

 

Tout commentaire de la Torah repose sur la bonne compréhension du texte, mais cette compréhension serait impossible sans la connaissance de certaines notions grammaticales.

 

L’acquisition de ces notions semble souvent hors de portée pour qui pratique l’hébreu à partir des textes liturgiques. Tel ne serait pas le cas si les consonnes étaient accompagnées de leurs voyelles. Pourtant, la grammaire hébraïque ne présente pas des difficultés insurmontables.

Les textes sans voyelles constituent une difficulté initiale paralysant parfois le débutant dont l’hébreu n’est pas la langue maternelle. A tort pourtant ! Car, s’il est possible de ne pas représenter la totalité des signes permettant la vocalisation des consonnes, c’est parce que cette langue « comporte une grammaire bien structurée et d’une cohérence relativement élevée… » [1]. C’est cette ‘grammaire interne’ maîtrisée par les locuteurs n’ayant jamais étudié la grammaire qui permet la lecture-interprétation rapide des textes caractérisant les hébraïsants. En effet, la phonologie est étroitement liée à la morphologie, cette dernière étant elle-même en étroite correspondance avec l’organisation des mots en phrases (syntaxe).

 

Les ouvrages de grammaire de l'hébreu biblique abondent. Cependant, le monde de l’édition n’a pas encore fixé à un manuel l’objectif de ce livre-ci : lire la Bible et le livre de prière avec précision! [2] Au-delà de l’étude de la langue, il s’agit de fournir de solides points de repère afin de donner aux lecteurs le goût de ces sujets trop souvent négligés. Sujets dont la connaissance est pourtant indispensable à l’efficacité de l’étude et de la téphila. Dans les différents chapitres, après avoir présenté les différents alphabets, nous explorons tour à tour les syllabes [3], consonnes [4], prononciation des voyelles et semi-voyelles (chéwa,‘hataf, kamats) [5]. Nous tentons de faire comprendre les raisons et règles de la mobilité des voyelles, des signes diacritiques (daguèch, mapik, rafé, métèg, makaf, cercle massorétique) [6], de l’accent tonique[7], des signes de cantilation [8]. Nous nous intéressons ensuite aux mots (racines, étymologie), au groupe nominal (classes de noms, genre, nombre, adjectifs, pronoms, etc.), aux préfixes, prépositions, et particules, aux verbes.  

Etre averti de ces règles permet d’accéder aux textes (sens simple d’un mot, d’un verset). C’est dans ce but que R’ Sa’adia Gaon, R’ Abraham Ibn ‘Ezra, Rachi et tant d’autres maîtres du passé se sont d’abord intéressés à la grammaire hébraïque. Etre averti de ces règles permet aussi de prononcer convenablement, tant le texte de la Torah[9] que celui de la téphila. Devient alors possible une lecture qui respecte à la fois la juste prononciation des consonnes et des voyelles, le bon positionnement de l'accent tonique des mots[10], et le respect de la hiérarchie des signes de ponctuation que sont les systèmes de té'amim (accents de cantilation).  Un monde de subtilités apparaît au terme de cette lecture, permettant des ouvertures inattendues, voire des ‘hidouchim. On ne pourra plus lire ou entendre Torah ou téphila de la même manière!

 

Les mots וְשׂ֣וֹם שֶׂ֔כֶל (vésom sékhèl) sont empruntés au prophète Ne’hémya[11] dans le verset suivant  וַֽיִּקְרְא֥וּ בַסֵּ֛פֶר בְּתוֹרַ֥ת הָֽﭏהִ֖ים מְפֹרָ֑שׁ וְשׂ֣וֹם שֶׂ֔כֶל וַיָּבִ֖ינוּ בַּמִּקְרָֽא׃ « Ils lisaient le livre de la Torah de D.ieu de manière distincte, ils en indiquaient le sens et le faisaient comprendre lorsqu’on lisait » (Ne'hémya 8,8). Ce verset fait allusion aux membres de la Grande Assemblée (au début du deuxième Temple), qui comprenaient la Torah, notamment, grâce à leur savoir grammatical.

 

Sait-on que le Choul’han ‘aroukh, code halakhique majeur, aborde le problème posé par une mauvaise prononciation de la bénédiction des Kohanim? [12]

 

* Précisions du Razaz א’’שליט  *    - " La chose est grave : en effet, un 'hazan mélangeant ou ayant un handicap (prononciation du ע  à la place du א par exemple) est tout simplement inapte à officier comme 'Hazan selon les paroles du Rambam: "וכן העלג כגון מי שקורא לאל"ף עי"ן או לעי"ן אל"ף  אין ממנין אותו שליח ציבור" הל' תפילה פ"ח הי"א-י"ב.. D'autres, comme le grand grammairien Rav Ra'hamim Hacohen Mélamed dans son livre Kissei Ra'hamim (p.80) iront jusqu'à dire qu'un tel 'Hazan entraîne "la destruction du monde" si, au lieu de dire par exemple  כל הנשמה תהלל י'ה  , il remplaçait la lettre par la lettre 'Hét, profanant le Nom divin, sa téphila et celle de ceux qu'il veut représenter devant l'Eternel. Plus grave encore : selon le sod, il va jusqu'à octroyer aux kélipot une certaine emprise néfaste sur ses paroles de téphila !"

 

On sait qu’une prière de qualité associe l’action (franchir la porte de la synagogue), la parole (texte de la prière) et la pensée (intention de prier). Le Ben Ich ‘Haï insiste sur l’importance qu’il y a, à bien prononcer les lettres de la prière[13] en commentant le verset וְאִם־מִזְבַּ֤ח אֲבָנִים֙ תַּֽעֲשֶׂה־לִּ֔י לֹֽא־תִבְנֶ֥ה אֶתְהֶ֖ן גָּזִ֑ית כִּ֧י חַרְבְּךָ֛ הֵנַ֥פְתָּ עָלֶ֖יהָ וַתְּחַֽלְלֶֽהָ׃ « Si tu Me fais un autel de pierres, ne le bâtis pas en pierres de taille, car en levant ton épée sur elles, tu les as rendues profanes » (Chémot 20, 21). Il écrit « Ce verset est une allusion à la prière. Tant que le beth haMiqdach n’est pas construit, c’est la bouche de l’homme qui remplace l’autel, et ses prières constituent les qorbanot (sacrifices)… Les mots ne doivent pas être taillés, mais rester entiers car parfois on avale des lettres et on coupe ainsi des mots… ». Le verset continue  כִּ֧י חַרְבְּךָ֛ הֵנַ֥פְתָּ עָלֶ֖יהָ « car ton épée tu l’as levée »   c’est la langue qui retranche les lettres des mots, voire même certains mots des versets qui s’échappent comme de la farine à travers un tamis » [14]. וַתְּחַֽלְלֶֽהָ  « et l’as rendue profane » : « cela profanerait la prière et pourrait même laisser entendre des choses purement sacrilèges » [15].

 

Ces remarques expliquent le choix de la couverture de cet ouvrage: l’étude de la grammaire hébraïque étant inséparable de la foi juive, il a semblé qu’une photographie du Mur occidental du Temple (Kotel hama’aravi)- symbole par excellence de la téphila (prière) - devait figurer sur la couverture. La téphila et le limoud (étude) doivent s’appuyer sur une compréhension des règles régissant la langue sacrée; ils  risquerait, sinon, de manquer leurs buts. Les lettres hébraïques s’élevant vers le ciel dans l’ordre alphabétique à partir des messages écrits glissés dans les fentes des pierres du Kotel viennent renforcer graphiquement cette idée. Sur la page quatre de couverture, les lettres de l’alphabet montent également comme si elles s’élançaient vers le Ciel à partir d’un petit message qu’insère dans le mur un groupe d’enfants, animé par un grand élan de foi. Le plus âgé lève le bras au plus haut dans un geste suivi avec attention par un des enfants alors que le plus jeune participe à sa manière à la tâche collective.

Pour le lecteur de tout texte non ponctué (de la Torah en particulier), connaître les règles de grammaire octroie une facilité de lecture. A la limite, se tromper sur les voyelles devient quasiment impossible [16], même lors d'une première lecture sur un texte non ponctué. Donnons quelques exemples.

 

Sur la vocalisation et la ponctuation

- du pronom interrogatif  מה ? La voyelle du mem de מה ne peut avoir le son « a » dans מֶ֥ה עָשִׂ֖יתָ לִ֑י (Bamidbar 23,11) car  le mem de מה porte généralement un ségol  si le mot suivant commence par  חָ הָ ou  עָ ;

- des conjonctions de coordination - Devant une lettre bèt, waw, mem, ou Pé/Phé (lettres dites : boumaf) un waw conjonction de coordination se prononce "ou". Exemples : on doit lireוּפָסַחְתִּי  oufasa'hti (Chémot 12, 13) alors qu'on aurait pu lire wéfasa'hti ; pour la même raison, comme on l’a déjà signalé, il faut traduire "et pharaon" par oufar'o et non par far'o;

- de l'article - le article défini porte généralement un pata'h mais pas toujours. En connaissant la règle, l'article[17] sera bien vocalisé ;

- de la lettre daguéchée qui suit l'article  - après l’article, la première lettre du mot contient un daguèch fort (sauf exception [18]).  Si cette première lettre comporte un chéwa, cette lettre est daguéchée : on saura donc que le chéwa n’est pas muet. On lira sans risque d'erreur הַיְּהוּדִים hahoudim (Esther 3,10) et non pas hayhoudim

- des lettres-prépositions et la lettre qui les suit - De même מִפְּנֵיכֶם (Bamidbar 33, 52) ne peut être lu mifnékhem puisque

. la préposition mem est généralement vocalisée 'Hirik 'hasser: on lira donc mi (et non , ma);

. la consonne suivante doit porter un point à l’intérieur (daguèch [19]) [20], qui rapelle la préposition d’origine min, le noun final ayant été retiré, on le remplace par le daguèch : on lira donc "p" et non "f"

 aussi ne pourra-t-on lire  מפניכם autrement que minékhem [21].

 

Sur l'accent tonique[22] - Pour le lecteur de la Parole divine telle qu'elle est consignée dans la Torah, connaître les règles de grammaire permet de positionner correctement l'accent tonique sans quoi le sens du texte serait modifié. Donnons un exemple parlant.

Le waw au début d'un verbe transforme un passé en futur; il fait alors descendre l'accent tonique du verbe sur la dernière syllabe. Il convient de reconnaître ce waw (dit conversif) par le contexte [23]. Avec l'accent portant sur la dernière syllabe, le mot וְאָהַבְתָּ  signifie " tu aimeras"; sans quoi, וְאָהַֽבְתָּ signifierait "et tu as aimé" (conjonction et verbe conjugué au passé). Imaginons un instant les conséquences d'une erreur d’accent sur la compréhension du verset suivant:

וְאָ֣הַבְתָּ֔ אֵ֖ת יְיָ ﭏיךָ בְּכָל־לְבָֽבְךָ֥ וּבְכָל־נַפְשְׁךָ֖ וּבְכָל־מְאֹדֶֽךָ׃ (Dévarim 6,5). Ce verset majeur de la foi juive, situé au tout début du "Chéma' Yisraël", prescrit "Tu aimeras Hachèm ton D.ieu de tout ton cœur et de toute ton âme et de tout ton pouvoir". Nos maîtres enseignent que tel est le sens correct de ce verset. En effet, l’accent tonique est sur la dernière syllabe. Si l'accent devait être mal posé (sur l’avant-dernière syllabe [24]),  וְאָהַֽבְתָּ aurait une toute autre signification "Et Tu as aimé". On se rend compte de la différence: la prescription (pour le présent et l’avenir) devient un simple rappel historique sans implication pour le lecteur : "Et Tu as aimé Hachèm ton D.ieu…"   

Eveiller l’attention à ces questions permet de lire correctement, après l'assimilation de quelques règles. Cet effort d’assimilation est incontournable car c'est à ce prix que la lecture de l’hébreu (הַלָּשׁוֹן־ הָעִבְרִית) peut être correcte ce qui a des conséquences directes pour la bonne compréhension du sens.

 

Ces remarques introductives révèlent nos intentions et nos perspectives. Le lecteur ne trouvera pas ici un précis de grammaire complet, orienté vers l’analyse de formes rares et la compréhension de la logique de la langue et de sa syntaxe [25]. Il ne cherchera pas, non plus, l’exhaustivité. Cet ouvrage vise un but utilitaire, pratique. Pour l’essentiel il tente de répondre à un besoin de lecture conforme aux textes non vocalisés. Il s'intéresse à la forme des mots pour mieux lire et comprendre le message divin offert à travers les versets de la Torah; pour bien prononcer les mots de la téphila dans un sidour [26].

 

* Précisions du Razaz א’’שליט  *    "Ce point est essentiel. Le message divin ne peut se dévoiler à travers les versets de la Torah QUE si ces derniers sont prononcés avec précision et chantés avec l’intonation conforme. Ce thème n'est autre qu'une des bases essentielles et kabbalistiques dans la Torah du Ari zal et appelée par les initiales טנת"א soit טעמים ,נקודות, תגים ,אותיות soit en traduction littérale : « Signes de lecture (cantilations), Vocalisation (voyelles), Couronnes [27], Lettres ». Selon le Sod, cette même parole Divine ne peut se porter sur ces versets que si l'âme des lettres s'y dévoile à travers ces quatre niveaux de spiritualité. Certains vont jusqu'à comparer ces quatre degrés de Néchama aux mêmes quatre niveaux se trouvant chez l'homme lui même (néfech, roua'h, néchama, yé'hida). On ne peut concevoir la compréhension du dit message divin exprimé par des versets de la Torah sans leurs justes intonations, ponctuations et lectures chantées, le tout dans une inséparable inspiration Divine. Quant au niveau de spiritualité le plus élevé des lettres, il est représenté par les petites couronnes Taguim (lien entre les mondes célestes et le monde d’ici-bas)."

 

C’est donc à la phonologie que nous consacrerons nos principaux efforts (consonnes, voyelles, syllabes, daguèch, signes divers, accentuation, signes musicaux). En ce qui concerne le groupe nominal, nous nous intéresserons notamment à l’article, à la conjonction de coordination, aux prépositions, aux suffixes. Après quelques indications sur le groupe verbal (racines, catégories, modes, temps, constructions), nous proposerons quelques ouvrages en vue de l’approfondissement de ces sujets. Redisons-le, il ne s’agit pas de produire ici une oeuvre scientifiquement originale. Cette synthèse de nos notes de lecture sera donc volontairement éloignée des approches académiques et théoriques en matière de grammaire hébraïque (recherche d'avancées linguistiques, grammaticales ou syntaxiques d'avant-garde) ou d’étymologie.

Nous avons exploré ce champ du savoir pour tenter d’en recenser pour notre usage les règles principales afin de disposer des points de repères dont a besoin tout lecteur de l’hébreu. Afin aussi, de tenter d’acquérir une compétence technique orientée vers une lecture plus exacte et vers une meilleure intelligence du texte biblique consonantique, orientée vers l’expression juste des mots et phrases de la téphila. Lors de l’étude de la Torah, on sent bien l’intérêt de telle ou telle précision grammaticale pour mieux saisir le message divin. Faut-il rappeler que les notes de Rachi et des commentateurs à cet égard sont nombreuses [28] ? 

Les deux mots du titre hébraïque de notre ouvrage (וְשׂוֹם שֶׂכֶל) ont été choisis car ils invitent à lire le Tanakh [29] et le sidour [30] [31] avec perspicacité afin de bien comprendre. L’intention est orientée notamment vers l’hébreu employé dans les offices (sidour et Tanakh) mais cet ouvrage fait le point sur des aspect basiques de la langue (sans s’étendre sur les exceptions). De ce fait, il rendra des services au-delà du public auquel il était initialement destiné car les bases de l’hébreu moderne employé quotidiennement en Israël reposent sur des couches anciennes de la langue : antiques et médiévales.

On parle parfois d’hébreu « ancien » (ou « biblique ») et d’hébreu « rabbinique » incluant des aramaïsmes (Michna, Talmud, écrits médiévaux) [32]. Ces « différentes couches, malgré leurs fortes spécificités, ne doivent pas faire oublier que nous sommes en présence d’une seule et même langue. Ainsi, la clef de la réussite de la renaissance moderne de l’hébreu réside, entre autre, dans l’acceptation du mélange entre l’hébreu de la Bible et celui de la Michna » [33].

 

Ajoutons que la connaissance des règles de la grammaire ne doit pas être cause de conflit dans les communautés au moment de la téphila ou la lecture de la Torah[34]. Il convient d’agir avec délicatesse et selon les règles halakhiques concernant les reproches (ne pas vexer la personne publiquement, etc.). 

* Avertissement du Razaz א’’שליט  * - "La connaissance de certaines règles grammaticales ou de cantilation  ne donne en aucun cas le droit, aux fidèles qui écoutent la lecture de la Torah, de corriger de façon  impatiente le lecteur. Au contraire, selon notre Tradition, il ne faut pas corriger jusqu'à la fin du dit verset et respecter la prééminence du Rav et Sage de l'endroit pour vérifier la véracité de la lecture ou nécessaire correction d'une erreur de lecture. N'oublions pas que selon le Rambam, le Maharal de Prague et Rabbi Yossef Messas[35], les bénédictions prononcées avant et après la lecture de la Torah ne viennent pas confirmer la Cacherout du Sefer Torah sur lequel on lit. Elles ne confirment pas, non plus, l'exactitude de sa lecture mais bien le Maamad, l'événement, que constitue l'assemblée de ces fidèles réunis pour entendre cette lecture. Pour ces mêmes décisionnaires on pourrait jusqu'à prononcer ces bénédictions sur un Séfer Torah auquel il manquerait une lettre. Cette opinion, bien qu’elle n’ait pas été retenue comme halakha, nécessite réflexion sur l'impatience (et hélas parfois l’agressivité) de certaines  réactions à une simple erreur de ponctuation!  Certes, le Rambam écrit (lois de la Téphila 12;6) « si celui qui lit la Torah fait une erreur, ne serait-ce que la ponctuation d'une seule lettre, on se doit de le corriger afin qu'il lise avec précision ». Pourtant le Rambam ne vient pas autoriser le fait d'humilier le lecteur, ni d'entraîner dispute dans ce petit Mikdach que constitue la Synagogue où toute parole profane doit être comptée. Le Rambam indique ici, qu'à la différence de la lecture de la Méguila, on ne peut se suffire concernant la Torah d'une lecture approximative. Pour ces raisons, la présence d’un Tomé'h (ou "souffleur") est nécessaire près du ba’al koré : c’est lui qui lui saura corriger le lecteur de par sa proximité et ses connaissances, sans pour autant élever la voix ni venir le troubler sans sa tâche difficile !" 

 

 


[1] M.-P. Feldhendler (2012),  p. 3.

[2] Du moins en langue française.

[3] Sur les syllabes, voir ci-après le chapitre 3. 

[4] Sur les consonnes, voir ci-après le chapitre 4. 

[5] Sur les voyelles et semi voyelles, voir ci-après le chapitre 5. 

[6] Sur le daguèch et les signes diacritiques, voir ci-après le chapitre 6. 

[7] Sur l’accent tonique, voir ci-après le chapitre 7. 

[8] Sur les signes mélodiques (accents de cantilation), voir ci-après le chapitre 8. 

[9] Il est possible d'éviter des erreurs de lecture d'un texte sans voyelle lorsqu'une règle fixe la prononciation. Ainsi comment lire "et pharaon" en hébreu ? Cette question trouve une réponse facile si on connaît les règles de ponctuation de la conjonction de coordination "et". En général le waw de coordination peut être vocalisé « é »,  « i », « a », « ou ». Mais on lira "Oufaro" sans erreur si l'on sait que la conjonction est ponctuée avec une voyelle de son "ou", devant une des lettres bet, mem, waw, phé (labiale).

[10]  * Précisions du Rav Z. zermati (Razaz) א’’שליט  * C'est bien le sens de l'équivalent hébraïque de l'expression citée ci-dessus comme "juste positionnement de l'accent tonique des mots" = הטעמה, que l'on pourrait traduire de façon simplifiée par l'expression "imposition du sens littéral" ou bien au sens figuré "le fait de donner le goût au mot". En fait "imposer" une mauvaise intention tonique au mot retire toute possibilité de sa compréhension pour celui qui l'entend, fidèle ou autre, de par "la fadeur" que présente son écoute.

[11] Néhémie.

[12] Ora’h ‘Hayim, 128,33.  Ce code souligne l’importance de prononcer exactement le texte, sans confondre les lettres aleph et ‘ayin.

[13] D’après Ben Ich Haï, Chémot, 1ère année, Introduction à l’étude de Yitro, p. 83. 

[14] Ben Ich Haï, Chémot, 1ère année, Introduction à l’étude de la paracha Yitro, p. 83. 

[15] Si un fils invite son père le chabbat, il est d’usage d’honorer ce dernier en lui cédant l’honneur de dire la bénédiction sur le vin. Mais, « si son père ne sait pas dire correctement les bénédictions, s’il avale par exemple des mots ou bégaye, son fils, qui est le maître de maison peut faire lui-même le quiddouch. S’il craint que son père ne s’en offense, il peut le laisser dire le quiddouch  et les convives le réciteront en eux-mêmes » R’ Yits’hak Yossef, Yalqout Yossef, Tome XVI, édition française, p. 216. 

[16]  * Précisions du Razaz א’’שליט  *  Néanmoins la réception de la tradition par l’étude directe auprès des Talmidei 'Hakhamim reste indispensable voire irremplaçable (pour apprendre précisément leur manière de faire leurs Téphilot ou de lire la Torah). Cette proximité fait partie (comme les règles sur le  moussar, ou le perfectionnement des traits de caractère, etc.) des choses qui sont aussi obligatoires que les halakhot réunies dans les quatre livres du Choul’hane ‘Aroukh et qui constituent en quelque sorte le « cinquième livre » de ce code halakhique toujours pratiqué quoique jamais rédigé.

[17] Encore faut-il reconnaître l'article, car tout mot qui commence par un n'est pas un nom précédé de l'article défini.

[18] Si la première lettre du mot n'est pas une gutturale ni un yod suivi par  ה‎ ou  ע.

[19] Sur le daguèch, voir ci-après le chapitre 6. 

[20] Hors gutturales mais ce n'est pas le cas ici puisque c'est une béguéd kéfét

[21] Ou mipnékhem pour ceux qui ont la tradition de ne pas prononcer le chéwa (mais le chéwa sous la consonne initiale doit se prononcer. Voir la précision de R’ Z. Zermati א’’שליט ci-après dans les pages concernant ce sujet).

[22] Sur l'accent tonique, voir ci-après le chapitre 7. 

[23] Ou bien en apprenant la signification du mot d'une traduction conforme à la transmission rabbinique.  

[24] Dans le système verbal, au passé, l’accent tonique est sur l’avant-dernière syllabe sauf pour la 3ème personne (masculin et féminin) et pour la 2ème personne (pluriel). M.-P. Feldhendler (2012),  p. 8.

[25] L’auteur n’est pas grammairien de formation et met ici à disposition une tentative de synthèse élaborée à partir de ses notes de lecture. Il renvoie le lecteur aux travaux des spécialistes (voir les références en fin d’ouvrage).

[26] Sidour : rituel de prières. Voir les démarches parallèles de ‘Amram Abguil (Sidour Téphila zaka, 2009) et de R’ Chalom Lahiany (Sidour Ahavat Chalom, 2010).

[27] Ou Taguim - Petits ornements que le scribe ajoute au dessus de certaines lettres de la Torah.

[28] C’est pourquoi, en 2009, lors la publication de la 1ère édition de La Voix de Jacob - un commentaire des parachas hebdomadaires- nous avons cru bon de donner quelques précisions dans le texte des drachot, et nous avons estimé nécessaire de développer ces notions dans une annexe spécifique. Il s’agissait alors de donner le goût de ces sujets. Avec la nouvelle édition de La Voix de Jacob, il a semblé préférable de consacrer à ces éléments grammaticaux un volume séparé, d’autant que l’annexe avait gagné en volume.  Première édition de La Voix de Jacob (2009), Tome 2, Annexe 3, pp. 697-746, Hotsaat Bakish, Montpellier.

[29] Tanakh (תנ"ך) correspond à "Bible selon la tradition rabbinique". Cet acronyme est composé à partir des mots: Torah (le 'Houmach), Nébiim (livres des Prophètes) et Kétovim (Hagiographes). Les trois catégories de livres de la Bible sont comprises dans cet acronyme.

[30] Livre de prières. Le mot sidour a la même racine que "séder" (ordre); ce livre présente les prières juives selon un ordre précis.

[31]  * Précisions du Razaz א’’שליט  *  Il est important de rappeler ici que ce Sidour condensant les prières réglant la vie juive reste une Takana ou décret de l'époque des maîtres de la Grande Assemblée Annchei Knesset Haguédola, dès la première période (suite à la construction du second Temple). Pourtant ce livre de prières ne prendra sa place dans les foyers juifs et lieux de prières que bien plus tard, à l'époque des Guéonim de Bavel. La décision contrainte et forcée de venir régler voire réglementer les voies à travers lesquelles le juif s'exprime face au Créateur n'est pas chose triviale. Bien que la majorité des Décisionnaires Richonim considère que la Mitsva de prier ne constitue pas un commandement de la Torah mais bien une ordonnance d'ordre Rabbinique, il est bien entendu que l'opinion du Rambam (Michnei Torah-hil'hot Téphila) est que le verset  וַעֲבַדְתֶּם אֵת יְיָ ﭏהֵיכֶם ולעבדו בכל לבבכם (vous servirez l'Éternel votre D.. avec tout votre coeur) reste la source Toraïque d'un commandement Divin. C'est ainsi que le Talmud conclut איזו היא עבודה שבלב? הוי אומר זו תפילה "Comment peut-on servir l'Éternel avec son coeur si ce n'est par la voie de la prière ?" (T.B. Taanit 2b). Par ce fait, ce décret ayant pour but d'assister le juif dans cette tâche qu'est la Téphila, a eu aussi pour effet secondaire la limitation voire l'étouffement des voies d'expression naturelles que constitue la prière, lorsqu'elle est évoquée sans contrainte aucune. Certains diront (selon les pensées de notre maître le Rav Yéhouda Askénazi- Manitou) que le Sidour a eu pour influence l'étouffement de l'expression prophétique! On peut ainsi plus aisément comprendre l'opposition de nombreuses communautés juives dans la monde à la diffusion de ce Sidour.

Seules les premières communautés d'Espagne, celles de Barcelone ou de Castille ont réellement réalisé les saintes intentions des maîtres rédacteurs du Sidour, à la fois selon le Pchat que selon les voies de la Kabbale. Ils accepteront d'intégrer le livre de prières du Rav Neutronaï Gaon ou bien celui de Rav Amram Gaon de Bavel, en y imposant deux conditions essentielles:

a. Celle de ne rien modifier du Nossa'h de la Téphila (chaque mot en particulier de la Amida ayant pour objectif et influence la dynamique spirituelle des mondes célestes) ;

b. Celle de l'utiliser avec toutes les précisions grammaticales et liturgiques; condition non moins prépondérante.

[32] Les qualificatifs de moyen hébreu ou de néo-hébreu ont été utilisés.

[33] Philippe Cassuto, Portiques de grammaire hébraïque, introduction.

[34] Ne pas oublier que certains ‘houmachim peuvent comporter des erreurs. 

[35] Opinion citée dans le livre Od Yossef Haï - Loi de la Torah.

Rabbi Yossef Messas (1892-1974) fut rabbin à Tlemcen,  Algérie (1924-1940), Av bet-din à Meknès, Maroc (1940-1964), puis Grand rabbin de Haïfa les dix dernières années de sa vie, après sa montée en Israël en 1964.

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