Les sources de la Torah jaillissent à Tou Bichevat

 

(c) Hillel Bakis, 2013

La voix de Jacob, Tome 5 

 

Les sources de la Torah jaillissent à Tou Bichvat

אֵ֣לֶּה הַדְּבָרִ֗ים אֲשֶׁ֨ר דִּבֶּ֤ר מֹשֶׁה֙ אֶל־כָּל־יִשְׂרָאֵ֔ל בְּעֵ֖בֶר הַיַּרְדֵּ֑ן

« Voici les paroles de Moché à tout Israël au passage du Jourdain » (Débarim 1, 1),

 

Ce livre commence par le mot אֵ֣לֶּה (voici) et non pas par le mot וְאֵלֶּה  (et voici). Nos maîtres ont enseigné comment interpréter les mots  וְאֵלֶּה (vééléh, et voici) et אֵלֶּה (éléh, voici). וְאֵלֶּה  ajoute quelque chose à ce qui précède, le waw  (conjonction de coordination « et ») indique une suite. Nous voyons cela [1] dans le premier verset de la paracha Michpatim : וְאֵ֨לֶּה֙ הַמִּשְׁפָּטִ֔ים אֲשֶׁ֥ר תָּשִׂ֖ים לִפְנֵיהֶֽם׃ « Et voici les commandements que tu placeras devant eux » (Chémot 21, 1), ce mot faisant le lien entre les Dix Commandements de la paracha précédente et tous les autres.

Au sujet du mot אֵ֣לֶּה, nous avons appris que chaque fois qu’il est écrit, « cela vient disqualifier ce qui précède » [2] . Nous constatons que les 2ème, 3ème et 4ème livres de la Torah commencent par un waw : וְאֵ֗לֶּה (Chémot 1, 1), וַיִּקְרָ֖א (Wayikra 1,1), וַיְדַבֵּר  (Bamidbar 1,1). On comprend l’absence du waw de coordination au début du livre de Béréchit, premier livre. Mais, comme on sait que la Torah est « une » depuis la première lettre du livre de Béréchit jusqu’au ל qui termine le sépher torah à la fin de la paracha wézot habérakha, l’absence du waw au début du livre de Débarim soulève une question. Pourquoi ce cinquième livre n’est-il pas « coordonné » au précédent ? En quoi se distingue-t-il du reste de la Torah ?

Un élément de réponse apparaît dans le verset : אֵ֣לֶּה הַדְּבָרִ֗ים אֲשֶׁ֨ר דִּבֶּ֤ר מֹשֶׁה֙ אֶל־כָּל־יִשְׂרָאֵ֔ל בְּעֵ֖בֶר הַיַּרְדֵּ֑ן « Voici les paroles de Moché à tout Israël au passage du Jourdain » (Débarim 1, 1). Il semble que ce soit Moché qui parle, comme cela est confirmé dans les versets suivants. Ainsi : וַֽיְהִי֙ בְּאַרְבָּעִ֣ים שָׁנָ֔ה בְּעַשְׁתֵּֽי־עָשָׂ֥ר חֹ֖דֶשׁ בְּאֶחָ֣ד לַחֹ֑דֶשׁ דִּבֶּ֤ר מֹשֶׁה֙ אֶל־בְּנֵ֣י יִשְׂרָאֵ֔ל כְּ֠כֹל אֲשֶׁ֨ר צִוָּ֧ה יְהוָ֛ה אֹת֖וֹ אֲלֵהֶֽם׃ « Et dans la quarantième année, le onzième mois, le premier du mois, Moché parla aux Enfants d’Israël de tout ce que Hachèm lui avait ordonné à leur intention » (Débarim 1, 3). Et encore, quelques versets plus loin : הוֹאִ֣יל מֹשֶׁ֔ה בֵּאֵ֛ר אֶת־הַתּוֹרָ֥ה הַזֹּ֖את לֵאמֹֽר׃ « Moché se résout à clarifier cette Torah » (Débarim 1, 5) [3] ;

Ailleurs, on lit זִכְר֕וּ תּוֹרַ֖ת מֹשֶׁ֣ה עַבְדִּ֑י אֲשֶׁר֩ צִוִּ֨יתִי אוֹת֤וֹ בְחֹרֵב֙ עַל־כָּל־יִשְׂרָאֵ֔ל חֻקִּ֖ים וּמִשְׁפָּטִֽים׃ « Souvenez-vous de la loi de Moché, mon serviteur, que je lui commandai en ‘Horeb pour tout Israël, — des statuts et des ordonnances » (Malakhi  3,22).

Et, surtout : בַּיּ֣וֹם הַה֗וּא נִקְרָ֛א בְּסֵ֥פֶר מֹשֶׁ֖ה בְּאָזְנֵ֣י הָעָ֑ם וְנִמְצָא֙ כָּת֣וּב בּ֔וֹ אֲ֠שֶׁר לֹֽא־יָב֨וֹא עַמֹּנִ֧י וּמֽוֹאָבִ֛י בִּקְהַ֥ל הָֽאֱלֹהִ֖ים עַד־עוֹלָֽם׃  « En ce jour, ils lurent dans le livre de Moché aux oreilles du peuple. Et là, il a été trouvé écrit qu’un Ammonite et un Moabite n’entreront jamais dans l’Assemblée de Dieu » (Né’hémia 13,1). Le prophète  Néhémie   appelle Débarim « le livre de Moché ». Ainsi, Moché a énoncé le livre de Débarim, à l’intention du Peuple juif qui s’apprêtait à entrer en Terre d’Israël, revenant sur Chémot, Wayikra et Bamidbar.

Le livre de Débarim (également nommé Michné Torah) a été  écrit par Moché, mais son style est un peu différent des précédents : on n’y lit jamais la formule וַיְדַבֵּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה לֵּאמֹר pourtant fréquente dans le reste du ’Houmach  [4] ; on y trouve trois fois seulement l’indication que Hachèm parle (dont une fois à Moché nommément cité : וַיְדַבֵּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה בְּעֶצֶם הַיּוֹם הַזֶּה לֵאמֹר  Débarim 32, 48 [5]). Il a été remarqué : « Le style de l’ouvrage est différent de celui des autres livres du Pentateuque. Dans les passages parallèles, il est moins concis et sa syntaxe est plus complexe. On y trouve des expressions particulières… » [6].

Ce livre est formulé par Moché « entièrement investi de la Chékhina » [7]. Il fait évidemment partie de la Torah écrite [8]. Rambam זצ"ל écrit : « quelqu’un, qui prétendrait que même une seule parole de la Torah ait pu être énoncée par Moché de lui-même [מפי עצמו] est un hérétique » au même titre que « quelqu’un qui prétendrait que la Torah ne serait pas de Hachém, même un seul verset, même une seule lettre [אפילו פסוק אחד, אפילו תיבה אחת] »[ 9].

Rachi précise en ce sens la signification de וָֽאֹמַ֣ר אֲלֵכֶ֔ם בָּעֵ֥ת הַהִ֖וא לֵאמֹ֑ר « Je vous ai dit en ce temps-là, en disant » (Débarim 1,9): « que signifie ‘en disant’ ? Voici ce que Moché a voulu leur dire : ‘Ce n’est pas de mon propre chef que je vous parle, mais au nom du Saint, béni soit-Il »  [10]. Ceci dit, les commentateurs présentent des appréciations apparemment contradictoires. La discussion porte sur les deux parachas où se trouvent les malédictions [11]

§  Il est écrit : וְאִם־לֹ֥א תִשְׁמְע֖וּ לִ֑י וְלֹ֣א תַֽעֲשׂ֔וּ אֵ֥ת כָּל־הַמִּצְוֹ֖ת הָאֵֽלֶּה׃ וְאִם־בְּחֻקֹּתַ֣י תִּמְאָ֔סוּ וְאִ֥ם אֶת־מִשְׁפָּטַ֖י תִּגְעַ֣ל נַפְשְׁכֶ֑ם לְבִלְתִּ֤י עֲשׂוֹת֙ אֶת־כָּל־מִצְו‍ֹתַ֔י לְהַפְרְכֶ֖ם אֶת־בְּרִיתִֽי׃ אַף־אֲנִ֞י אֶֽעֱשֶׂה־זֹּ֣את לָכֶ֗ם … « Mais si vous ne M’écoutez pas et si vous ne pratiquez pas tous ces commandements ; et si vous méprisez Mes décrets, et si votre âme a en horreur Mes jugements, de sorte que vous ne pratiquiez pas tous Mes commandements et que vous rompiez Mon alliance ; Moi aussi, je vous ferai ceci .... » (Wayikra 26, 14-16). Ici, Moché répéte au peuple les réprimandes de Dieu.

§  Au contraire, dans Débarim il est écrit: וְהָיָ֗ה אִם־לֹ֤א תִשְׁמַע֙ בְּקוֹל֙ יְהוָ֣ה אֱלֹהֶ֔יךָ לִשְׁמֹ֤ר לַֽעֲשׂוֹת֙ אֶת־כָּל־מִצְו‍ֹתָ֣יו וְחֻקֹּתָ֔יו אֲשֶׁ֛ר אָֽנֹכִ֥י מְצַוְּךָ֖ הַיּ֑וֹם וּבָ֧אוּ עָלֶ֛יךָ ... « Et si tu n’écoutes pas la voix de Hachèm, ton Dieu, pour garder, pratiquer tous Ses commandements et Ses décrets que je [Moché parle] te commande aujourd’hui, il arrivera ... » (Débarim 28,15). יְשַׁלַּ֣ח יְהוָ֣ה ׀ בְּ֠ךָ אֶת־הַמְּאֵרָ֤ה אֶת־הַמְּהוּמָה֙ וְאֶת־הַמִּגְעֶ֔רֶת בְּכָל־מִשְׁלַ֥ח יָֽדְךָ֖ אֲשֶׁ֣ר תַּֽעֲשֶׂ֑ה עַ֣ד הִשָּֽׁמֶדְךָ֤ וְעַד־אֲבָדְךָ֙ מַהֵ֔ר מִפְּנֵ֛י רֹ֥עַ מַֽעֲלָלֶ֖יךָ אֲשֶׁ֥ר עֲזַבְתָּֽנִי׃  « Hachèm [“Il” et non “Je”] enverra sur toi… »  (Débarim 28, 20).  

On constate la modification du pronom : « Je » (אֲנִ֞י) d’abord, «  Il » ensuite. De même « Mes commandements » (אֶת־כָּל־מִצְו‍ֹתַ֔י), « Mes décrets » (בְּחֻקֹּתַ֣י) d’abord ; « Ses commandements » (אֶת־כָּל־מִצְו‍ֹתָ֣יו), « Ses décrets ensuite » (וְחֻקֹּתָ֔יו). Le Talmud enseigne [12] : « Celles-ci sont exprimées au pluriel, et Moché les a prononcées au nom du Tout-Puissant. Mais celles-là sont exprimées au singulier, Moché les a prononcées de lui-même » (T.B. Méguila 31b).  Les grands commentateurs du Talmud trouvent nécessaire d’expliquer cela. Rachi précise : « Ici, Moché avertit le peuple de lui-même » alors que dans les quatre premiers livres du ‘Houmach, Moché parlait en tant que messager de Hachèm [13]. Le  Maharcha explique que la malédiction qui se trouve dans Wayikra est plus sévère puisque chaque individu fait partie de la nation et est donc affecté par la malédiction  alors que celle qui se trouve dans Débarim est moins grave puisque certains individus peuvent en avoir été exclus [14]. « La malédiction prononcée par Dieu Lui-même est bien plus inquiétante que celle prononcée par un être humain » [15].

Comment comprendre ces remarques de Rachi et du Maharcha sur un des cinq livres du ‘Houmach ? Tossefot enseignent (T.B. Méguila 31b) que Moché a certainement prononcé ces malédictions par prophétie avec l’inspiration divine. Mais il utilise une formulation destinée non à la génération qui a assisté au don de la Torah, mais à celle qui va entrer en Erets Israël et aux générations suivantes[16]. Moché donne des précisions pratiques, comme on peut le constater en comparant les passages sur les Dix Commandements (Chémot 20, 2-17 et Débarim  6 à 17)[17]. Plus tard, au Moyen Age, autre temps de mutation, Rachi expliquera aux Juifs, la Torah donnée aux Hébreux. « Au Moyen Age, la nécessité de reformulation est devenue capitale »[18].

Ainsi, dans Débarim, la parole de Moché marque le début d’une parole humaine commentant la Torah divine.  Peut-être peut-on en déduire  une leçon importante : il est indispensable que la Torah soit commentée et expliquée pour chaque génération. Une formulation particulière est  nécessaire pour faire passer le message de la Torah auprès des Juifs de chaque époque (préoccupations, culture ambiante, contexte historique, voire vocabulaire et syntaxe). Aussi convient-il de chercher « ce que le texte veut nous communiquer, à nous, indépendamment de ce qu’il disait  pour la génération à laquelle il a été révélé. A travers le drach, à chaque époque, nous sommes les contemporains de la Révélation et nous devons nous rendre disponibles pour l’écouter » affirme R’ Léon Askénazi זצ"ל[19].

De quand date ce surgissement de la parole de Moché enseignant la Torah divine avec le livre de Débarim ? Le verset l’indique très précisément :וַֽיְהִי֙ בְּאַרְבָּעִ֣ים שָׁנָ֔ה בְּעַשְׁתֵּֽי־עָשָׂ֥ר חֹ֖דֶשׁ בְּאֶחָ֣ד לַחֹ֑דֶשׁ « Et dans la quarantième année, le onzième mois, le premier du mois ». On sait que la Torah ne s’encombre jamais de mots, ni de précisions inutiles. Qu’est-ce que cette précision vient indiquer ? L’indication du onzième mois [בְּעַשְׁתֵּֽי־עָשָׂ֥ר חֹ֖דֶשׁ] mérite quelques éclaircissements : de quel mois est- il question ici ? Dans le calendrier civil, le onzième mois est toujours novembre, mais les choses sont moins évidentes avec le calendrier hébraïque, car il y a quatre premiers de l’an et quatre cycles annuels. Dans la Michna Roch Hachana, on apprend que les 1ers de l’an sont les jours suivants : 1er Nissan ; 1er éloul ; 1er tichri ; et le 1er  ou le 15 chévat [20]. « Il existe quatre premiers de l’an : au premier Nissan, c’est le début de l’année [pour le compte) des règnes et des fêtes ; au premier éloul, c’est le début de l’année pour la dîme prélevée sur les bêtes, - R’ Eli’ézer et R’ Chim’on le fixent au premier tichri- ; au premier tichri c’est le début de l’année pour le calendrier civil, les repos agraires de chaque septième année, les jubilés, les plants d’arbres et les [dîmes des légumes] ; au premier chévat c’est le début de l’année pour les [dîmes des fruits d’] arbres selon l’école de Chamaï, l’école de Hillel le fixe au 15 de ce même mois ». Selon que l’on considère l’un ou l’autre des premiers de l’an définis par la Michna, le onzième mois sera différent. Est-il donc question ici d’ab, ou de chévat, de tamouz ou de kislev [21] ?  Sachant que le livre Débarim consigne les enseignements de Moché peu de temps avant sa mort, et que le décès de Moché Rabbénou  est intervenu le 7 adar [22], on déduit que le onzième mois, est le mois de chévat, nissan étant le premier mois.

C’est donc le premier jour du mois de chévat que commence l’enseignement de Moché. Or, ce jour correspond très exactement à la date du nouvel an des arbres (du moins selon l’école de Chamaï - on sait qu’il y a eu discussion pour la désignation du jour de nouvel an des arbres, entre l’école de Chamaï et l’école de Hillel). Ainsi, l’importance spirituelle de Tou BiChevat  [23] peut être directement déduite de la Torah (Débarim 1, 3). Il a été enseigné par R’ Aryeh Leib Hacohen Shapira זצ"ל : « les ‘Hidoushim de Torah sont le nouveau fruit envoyé en potentiel à une personne lors de Roch Hachana ;  mais ce potentiel se matérialise réellement lors de Tou bichevat » [24]. On peut considérer que c’est à Tou bichevat  que s’ouvrent, pour chaque juif, les sources de la Torah [25].

La finalité de l’étude [26] consiste à traduire les enseignements de la Torah dans ses actions de tous les jours. Comme il est dit : «עֵץ-חַיִּים הִיא, לַמַּחֲזִיקִים בָּהּ מוּסַר יְהוָה. » « La Torah est un arbre de vie pour ceux qui l’étreignent » (Michlé 3, 18) [27].


[1] Rachi sur Chémot 21, 1, citant Chémot Raba.

[2] Du « éléh » du verset Béréchit 2, 4 אֵ֣לֶּה תֽוֹלְד֧וֹת הַשָּׁמַ֛יִם וְהָאָ֖רֶץ  est déduit le fait que le Saint, béni soit-Il, créait des mondes et les détruisait - et pour cette raison la Terre restait à l’état de Tohu-Bohu ». Ce mot disqualifie les cieux et la terre de la création au premier jour.  Tikouné hazohar 24b citant Béréchit Raba 12, 3 (Zohar, t.1, Trad. Ch. Mopsik, Verdier. p. 140).

[3] Traduction A. Chouraqui.

[4] Cependant un verset contient ces mots : וַיְדַבֵּ֤ר יְהוָה֙ אֶל־מֹשֶׁ֔ה בְּעֶ֛צֶם הַיּ֥וֹם הַזֶּ֖ה לֵאמֹֽר׃ Débarim 32,48.

[5] Mais il est cité indirectement :  וַיְדַבֵּר יְהוָה, אֵלַי לֵאמֹר  (Débarim 2, 17) ; וַיְדַבֵּר יְהוָה אֲלֵיכֶם  (Débarim 4, 12). J’ai vérifié cela par une recherche automatique sur un texte numérisé de Débarim (mis en ligne par Mechon Mamré).

[6] André Chouraqui, « Liminaire pour Paroles » introduction à sa traduction de Débarim.

[7] Comme le confirme R’ Ména’hem Mendel Schneerson זצ"ל (Likoutéy si’hot, cit. R’ E. Munk, Kol hatorah, Débarim,  p. 7). Autre formulation : ce livre a été écrit « sans la dictée de Dieu mais avec Son accord pour que ce livre fasse partie intégrante de la Torah » R’ M. Bendrihem (2008), Ciel et essentiel. p. 163.

[8] Son énoncé ne peut être considéré comme l’apparition de la Torah orale qui a été reçue par Moché, au Mont Sinaï en même temps que la Torah écrite. Nombre d’enseignements valides n’ayant aucune source écrite directe dans la Torah écrite relèvent de la loi orale (Torah ché-beal pè)  dite « Torah léMoché miSinaï ».

[9] Rambam, Michné Torah, Hilkhot téchouva (3, 17) שלושה הן הכופרים בתורה:האומר שאין התורה מעם ה', אפילו פסוק אחד, אפילו תיבה אחת--אם אמר משה אמרו מפי עצמו, הרי זה כופר בתורה; וכן הכופר בפירושה, והיא תורה שבעל פה, והכחיש מגידיה, כגון צדוק ובייתוס; והאומר שהבורא החליף מצוה זו במצוה אחרת, וכבר בטלה תורה זו, אף על פי שהיא הייתה מעם ה', כגון הנוצריים וההגריים.  כל אחד משלושה אלו כופר בתורה.. Le Rambam affirmait déjà cela dans une œuvre de jeunesse: « Un Juif doit croire que toute cette Torah qui a été transmise par Moché vient entièrement d’Hachèm. Cela signifie qu’elle lui est arrivée directement d’Hachèm, entière, pure, sainte, vraie ; et celui qui dit que Moché a rajouté certains versets de lui-même est considéré comme un renégat » (Pirouch hamichnaiot, traité Sanhédrin, 8ème des treize fondements, cit. Ki tétsé lamil’hama, 5ème éd. 5769, Ashdot).

[10] Rachi, sur le verset 1,9.

[11] Bé’houkotay et Ki tabo.

[12] הללו בלשון רבים אמורות ומשה מפי הגבורה אמרן והללו בלשון יחיד אמורות ומשה מפי עצמו אמרן  « Halalou bilchone rabbim amourot, oumoché mipi haguébourah amarane, véhalalou bilchon ya’hid amourot oumoché mipi ‘atsmo amarane ».

[13] Rachi sur Talmud Babli, Méguila 31b. R’ E. Munk, Kol hatorah, Débarim, p. 7. .

[14] Cit. d’après T.B. Méguila, page 31b, Edition Safra, notes 23à 28 (2004).

[15] Cit. T.B. Méguila, page 31b, Edition Safra, note 24.

[16] Dans ce livre, « tout est repris maintenant au niveau individuel car c'est là que la réalité se joue, non pas dans les théories, les idéologies, les appartenances de naissance mais dans la fidélité vraie de l'action quotidienne; alors, toute la Torah est redite mais cette fois de façon individuelle pour que chacun la comprenne en pouvant s'y engager et l'assumer » (R’ R. Y.  Dufour, Modia’).

[17] Voir les drachot de cet ouvrage sur Yitro et Waét’hannane.

[18] Cit. Daniel Askénazi (2007) « Introduction. Le commentaire renouvelé » pp. 17-34, in R’ L. Askénazi (1997), Leçons sur la Torah. Notes sur la Paracha. Ed. 2007, Albin Michel, p. 25.

 

[20] Voir  Michna Roch Hachana I, 1 - ארבעה ראשי שנים הם: באחד בניסן, ראש השנה למלכים ולרגלים.  באחד באלול, ראש השנה למעשר בהמה; רבי אלעזר ורבי שמעון אומרין, באחד בתשרי.  באחד בתשרי, ראש השנה לשנים ולשמיטין וליובלות, ולנטיעה ולירקות.  באחד בשבט, ראש השנה לאילן, כדברי בית שמאי; בית הלל אומרין, בחמישה עשר בו.Voir aussi Talmud  Babli Roch Hachana 14a  לאילן באחד בשבט ר"ה .

[21] L’ordre des mois diffère  selon le mois qui commence l’année hébraïque :

1- Tichri, 2-Hechvane, 3-Kislev, 4-Tévet, 5-Chévat, 6-Adar, 7-Nissan, 8-Iyar, 9-Sivan, 10-Tamouz, 11-Ab, 12-Eloul. 

1-Nissan, 2-Iyar, 3-Sivan, 4-Tamouz, 5-Ab, 6-Eloul, 7-Tichri, 8-Hechvane, 9-Kislev, 10-Tévet, 11-Chévat, 12-Adar ; 

1-Eloul, 2-Tichri, 3-Hechvane, 4-Kislev, 5-Tévet, 6-Chévat, 7-Adar, 8-Nissan, 9-Iyar, 10-Sivan, 11-Tamouz, 12-Ab. 

1-Chévat, 2-Adar, 3-Nissan, 4-Iyar, 5-Sivan, 6-Tamouz, 7-Ab, 8-Eloul, 9-Tichri, 10-Hechvane, 11-Kislev, 12-Tévet.   

[22] Qui est aussi le jour anniversaire de sa naissance, il avait exactement 120 ans. Il a été enterré au mont Nébo (Jordanie actuelle).

[23] Sur l’importance de Tou Bichevat (Petite fête juive dite « Nouvel-an des arbres » ou « Fête des fruits ») voir Hillel Bakis (2009), Katamar Yifta’h (livre d’étude et séder de la fête), Editions Bakish, Montpellier. Voir aussi editionsbakish.com.

[24] Branches et fruits issus de la Torah écrite, l’arbre de vie. Le 15 chévat, on peut gagner une nouvelle compréhension de la Torah. The Written Torah is the tree and the Oral Torah the branches and fruit that grow and are nourished from the Written Torah…" The chidushei Torah are the new fruit sent to a person on Rosh Hashanah in potential and they actually materialize on Tu BeShevat”, R’ Aryeh Leib Hacohen Shapira זצ"ל . cit. Y. Buxbaum (2000), p. 15.

[25] Par ailleurs, si la fête de Chavouot correspond au don de la Torah dans son aspect ‘ouvert’, ‘révélé’ (niglé), la fête de Tou Bichvat correspondrait pour sa part au don de la Torah dans son aspect ‘secret’ (sod). Par ailleurs il est écrit: הַנִּ֨סְתָּרֹ֔ת לַֽיהוָ֖ה אֱלֹהֵ֑ינוּ וְהַנִּגְלֹ֞ת לָ֤ׄנׄוּׄ וּׄלְׄבָׄנֵ֨ׄיׄנׄוּ֙ׄ עַׄד־עוֹלָ֔ם  « les choses cachées sont à Dieu et les choses révélées à nous et à nos fils pour toujours » (Débarim 29, 28) mais les onze points sur les lettres de לָ֤ׄנׄוּׄ וּׄלְׄבָׄנֵ֨ׄיׄנׄוּ֙ׄ עַׄד viennent nous indiquer que les choses cachées ne “nous sont cachées [que] dans ce monde-ci mais qu’elles nous seront dévoilées dans les temps à venir” (du traducteur des Avot de R’ Nathan A, 34, Verdier, p. 232). Si Tou Bichvat n’est pas cité dans la Torah, c’est parce que sa valeur est trop élevée relevant du secret de la Torah – il en va de même pour Pourim et Hanouka, or, Pourim a une importance comparable à celle de Kippour car ‘Kippour’ peut se lire en deux mots  ‘ki pour’, un des sens du mot hébreu ‘Ki’ est « comme » (כמו). En d’autres termes, l’intelligence humaine n’est pas le meilleur outil pour comprendre ces niveaux de signification de la Torah et de ces fêtes. Une des raisons pour lesquelles il est de tradition de boire de l’alcool à Pourim est que, pour comprendre l’essence de la fête, le cerveau ne peut y accéder sans être un peu assoupi par de l’alcool.

[26] L’importance de l’étude est fragile : « celui qui se passionne pour l’étude de la Torah mais ne trouve aucun maître et, par amour pour la Torah, l’étudie [quand même] et y bégaye car il ne la connaît pas, chacun de ses mots monte et réjouit Dieu, qui le reçoit et le plante aux alentours de ce fleuve. Ces mots deviendront de grands arbres que l’on appelle les Saules du fleuve, ainsi qu’il est écrit : ‘Enivre-toi toujours de son amour’ » [בְּאַהֲבָתָהּ, תִּשְׁגֶּה תָמִיד, Michlé 5, 19] (Zohar III 85a, Kédochim ; cit. R’ Moché Cordovero זצ"ל, La Douce Lumière, Verdier, 1997, p. 73). R’ Moché Cordovero זצ"ל, précise : « Dieu s’en réjouit car en fin de compte, ces saules sont utiles et enjolivent le fleuve » et ils seront liés au loulav… or sans le saule, le loulav est impropre  (pp. 74-75).

[27] Finale possible : « Que le Saint, béni soit-Il, nous aide à y parvenir, et, après 120 ans, on pourra appliquer à chaque homme ces mots du Talmud : אשרי מי שבא לכאן ותלמודו בידו « Heureux celui qui vient ici avec son étude dans sa main ! » T.B. Pessahim 50a. 

 

 

 

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