009. Rabbi Abraham ben Nathan Hayar’hi

 

9. Rabbi Abraham ben Nathan Hayar’hi

 

Ce rabbin, témoin oculaire des coutumes pratiquées dans plusieurs pays, se joint à Rabad, à Razoh, à Meiri et à d’autres sages pour défendre les coutumes de Provincia contre l’influence toujours croissante de celles de l'Espagne.

 

Rabbi Abraham ben Nathan Hayar’hi (1155-1215) naquit à Avignon mais habita Lunel (lune = yera’h, d’où hayar’hi). Il incarne le cosmopolitisme des rabbins de Provincia car il a étudié en Espagne, en Provincia chez Rabbi Abraham ben David de Posquières (Ravad), et en France septentrionale chez Rabbi Isaac ben Samuel (R'Y Hazaken) le sage le plus mentionné dans Tosafot et considéré comme le plus grand des Baalei Tosafot après Rabbenu Tam.

L’œuvre principale de Rabbi Abraham Hayar’hi est le Sefer Hamanhig (Berlin, 1855; Jérusalem, Lewin-Epstein, 1978). Cet ouvrage est une collection et un exposé des coutumes et des cérémonies religieuses de Provincia, de France, d’Allemagne, d’Angleterre, et d’Espagne. Son livre traite notamment de la prière, du chabbat et des fêtes, et il met en lumière leurs sources dans le Talmud Bavli, le Talmud Yeruchalmi et dans d'autres écrits.

Le but du Sefer Hamanhig était de démontrer que toutes les coutumes, même celles semblant opposées à la halakha, ont une source halakhique, et que chaque localité devrait maintenir ses minhagim (coutumes) particuliers.

L'œuvre de Rabbi Abraham Hayar’hi est caractéristique de l'approche de Provincia. En élucidant les sources des coutumes, celui-ci puise aux midrachim (révélant ainsi des citations d’œuvres disparues depuis longtemps), au Talmud Yerushalmi et aux écrits des Géonim. Il s’occupe également de la forme des prières et même des enseignements mystiques.

Avec le Sefer HaMinhagot du Rabbi Acher ben Saül de Lunel, le Sefer Hamanhig est le livre le plus ancien parmi ceux qui ont réuni les coutumes juives d'Europe. Ces deux livres ont joué un rôle important dans des décisions halakhiques pendant des générations. Comme pour le Sefer Maguen Avot par le Meiri, leur conclusion finale était claire : les coutumes antiques de Provincia devaient être maintenues.

 

Les Sages de la Provincia, par Y. Maser

© Y. Maser (1ère ed. 2002, 2015) et/ou 

© Hotsaat Bakish, Institut Rabbi Yesha’ya (2015)

Mise en ligne le 28 juillet 2015 à Kiryat Ata, Israel

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