48. Rabbi Aaron ben Jacob
L’exil long et difficile de Rabbi Aaron ben Jacob l’a amené sur «les chemins de la vie». Son code de lois est encore étudié de nos jours
La famille de Rabbi Aaron ben Jacob de Lunel (fin 13e s.- milieu du 14e siècle) est originaire de cette ville de Lunel. Lui-même est né cependant à Narbonne. Il quitta Narbonne en 1306 à cause de l'expulsion des Juifs et après un long exil, il s’installa à Majorque dans les Baléares (Espagne).
Dans la préface émouvante de son œuvre principale, il déclara que les ravages de l'exil l’ont empêché de répondre à des questions halakhiques comme il l’aurait voulu et c’est pourquoi il composa son ouvrage. Il l'a appelé Sefer Or’hot ‘Haim ״ Chemins de la vie.
Le Sefer Or’hot ‘Haim est un code détaillé des lois compilées à partir des sources extrêmement diverses. Basé sur le Michneh Torah de Maimonides, il rassemble des coutumes et des pratiques de l'Allemagne, de la France, de l’Espagne/Majorque ainsi que d'Avignon, de Béziers, de Gérone, de Montpellier (appelé " Har "), de Narbonne et de Tarascon en Provincia.
La première partie du code concerne les prières quotidiennes, le Chabbat et les fêtes tandis que la deuxième partie traite du mariage, du divorce, des lois alimentaires, des voeux et des lois civiles. Un arrangement semblable se trouve dans le grand code de R’ Jacob ben Acher intitulé Arba Turim, qui, s’avérant un guide halakhique plus pratique, a supplanté l’Or’hot ‘Haim. Néanmoins, celui-ci est cité plus de 200 fois dans le Bet Yossef, commentaire de R’ Joseph Caro sur l'Arba Turim.
Le Sefer Or’hot ‘Haim est important pour plusieurs raisons: il cite des halakhot introuvables dans d'autres sources, et des responsa de guéonim; il met en lumière des passages sur les mœurs, les enseignements mystiques et les discussions rabbiniques. En outre, un abrégé toujours populaire du Sefer Or’hot ‘Haim - le Sefer Kol Bo ־־ aurait pu être composé par Rabbi Aaron ben Jacob lui-même, peut-être comme ébauche de son Sefer Or’hot ‘Haim.
On peut étudier la la 1ère partie du Sefer Or’hot ‘Haim dans une réimpression de l’édition de Firenze (1502) : Jérusalem, 1956. On peut étudier lq seconde partie dans l’édition de Berlin (1902). Il existe aussi une édition du Sefer Kol Bo imprimée à Tel Aviv (non datée).
Les Sages de la Provincia, par Y. Maser
© Y. Maser (1ère ed. 2002 ; 2e éd., 2015) et/ou
© Hotsaat Bakish, Institut Rabbi Yesha’ya (2e éd., 2015).
Mise en ligne de cette page : août 2015, à Montpellier