46. Rabbi Lévi ben Gershom (Ralbag, Gersonide)
Grâce à ses accomplissements originaux dans les domaines les plus divers de la connaissance médiévale, ce rabbin se distingue parmi le Sages de Provincia
Petit-fils de R’ Moïse ben Na’hman (Ramban), Rabbi Lévi ben Gershom (1288-1344) est né à Bagnols-sur-Cèze. Il habita Orange et Avignon.
C'était un érudit brillant. Exégète, talmudiste fit également d'importantes contributions dans d'autres domaines (astronomie, géométrie, médecine, philosophie et poésie liturgique). Dans son Chaaré Tsion (1372), R’ Isaac de Lattes déclara: « le grand prince, notre maître Levi ben Gershom fut l'auteur de plusieurs ouvrages importants. Il écrivit un commentaire sur la Bible et le Talmud. Et dans toutes les branches de la science, notamment dans la logique, la physique, la métaphysique, les mathématiques et la médecine, il n'a aucun égal sur terre ».
Ralbag écrivit un commentaire sur les éléments d'Euclide et il inventa un instrument pour des observations précises en matière de mesure des angles, instrument qui a été utilisé en astronomie, puis pour la navigation (bâton de Jacob). Sa nouvelle théorie sur les phénomènes astronomiques influença les débuts de l'astronomie moderne; en reconnaissance, on attribua son nom à un cratère lunaire.
Il existe au moins deux éditions récentes du commentaire de Rabbi Levi ben Gershom sur la Torah (Keter Mikraot Gedolot, 1997) et Mossad HaRav Kook, 1992). Ses commentaires sont en bonne place dans beaucoup d'éditions des Mikraot Gedolot sur Nakh (les Prophètes et les Ecritures). Dans les Mikraot Gedolot sur le ‘Houmach, son commentaire accompagne les haftarot tirées du Sefer Melakhim (Livre des Rois).
Parmi ses contributions aux études talmudiques son Sefer Chaaré Tsedek, œuvre méthodologique, analyse les treize principes herméneutiques de Rabbi Yishmael (introduction à Sifra).
En tant que philosophe, Rabbi Levi ben Gershom a composé le Sefer Mil'hamot Hachem (2) afin de répondre aux problèmes de base selon la philosophie d’Aristote. Il a essayé de résoudre les problèmes non résolus jusque-là de façon satisfaisante par des philosophes, dont Malimonide dans son Moreh Nevou’him (Guide des égarés). Certaines de ses vues fortement aristotéliciennes ont été attaquées par des sages tels que ‘Hisdai Crescas, Abarbanel, et Maharal.
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NOTES
(1) L' acronyme de son nom est Ralbag. Il est également connu sous le nom de Gersonide ou de R' Levi ben Gershon (abec un "n").
(2) Traduction anglaise par S. Feldman en 1984.
Note de l'éditeur
Parmi les études consacrées à Ralbag, citons
- Dahan G. (éd.) (1991), Gersonide et son temps. Science et philosophie médiévales, Louvain - Paris.
- Freudenthal F. (éd.) (1992), Studies on Gersonides. A Fourteenth Century Jewish Philosopher, Leiden - New York, 1992 En ligne: https://books.google.fr/books?id=DXSUpHqPiMgC&hl=fr
- Touati Charles (1973), La pensée philosophique et théologique de Gersonide, Paris.
Les Sages de la Provincia, par Y. Maser
© Y. Maser (1ère ed. 2002 ; 2e éd., 2015) et/ou
© Hotsaat Bakish, Institut Rabbi Yesha’ya (2e éd., 2015).
Mise en ligne de cette page : le 27 août 2015, à Montpellier