Sur un enseignement de R’ Yecha’ya Bakish

 

© Hillel Bakis,

La voix de jacob, 2013

 

L'acquisition la plus précieuse: les mitsvot 

De la pâte des matsot… à la ‘levée’ des mitsvot :

Sur un enseignement de R’ Yécha’ya Bakish  זצ"ל

 

 

Le commentaire suivant concerne la pâte non levée emportée par les Hébreux lors de la Sortie d’Egypte; il a pour point de départ un enseignement de R’ Yécha’ya Bakish zts''l [1].

On lit dans la paracha Lékh Lekha que D.ieu fit une promesse à Abraham: « Ta postérité séjournera sur une terre étrangère où elle sera asservie et opprimée...  » וְגַ֧ם אֶת־הַגּ֛וֹי אֲשֶׁ֥ר יַֽעֲבֹ֖דוּ דָּ֣ן אָנֹ֑כִי וְאַֽחֲרֵי־כֵ֥ן יֵֽצְא֖וּ בִּרְכֻ֥שׁ גָּדֽוֹל׃  « Mais, à son tour, la nation qui l’aura asservie sera jugée par Moi, et alors ils sortiront [du pays] avec un grand acquis » (Béréchit 15, 14). Qu'est-ce que בִּרְכֻ֥שׁ גָּדֽוֹל ? Rachi s'intéressant au pechat (sens littéral) précise: « avec beaucoup de fortune ». Le sens simple signifie: avec des richesses matérielles (or, argent, vêtements pris aux Egyptiens).

Cependant, la promesse divine à Abraham ne pouvait concerner ce trésor, puisqu’il fut récupéré par les Egyptiens cinq ans après le règne de Chélomo (par le pharaon, Chichak) [2]. Il passa ensuite de mains en mains :

בא זרח מלך כוש ונטלו משישק  « Vint Zéra’h Roi d’Ethiopie et il le prit à Chichak [Pharaon égyptien] ; בא אסא ונטלוהו מזרח מלך כוש  Vint [le Roi israélite] Assa et il le récupéra du Roi d’Ethiopie ; ושיגרו להדרימון בן טברימון   [Les Israélites] l'envoyèrent à Hadrimon, fils de Tabrimon ; באו בני עמון ונטלום מהדרימון בן טברימון  Vinrent les Ammonites et ils le prirent à Hadrimon, fils de Tabrimon ;   בא יהושפט ונטלו מבני עמון והיה מונח עד אחז  Yéhochafat vint et il le prit aux Ammonites, les choses en restant là jusqu'à l'époque d'A’haz ; בא סנחריב ונטלו מאחז   Vint San'hérib et il le prit à A’haz ; בא חזקיה ונטלו מסנחריב והיה מונח עד צדקיה   Vint ‘Hézkiya qui le reprit à Sahhérib et les choses en restèrent là jusqu’à l’époque de Tsidkiya (Sédécias) ; באו כשדיים ונטלוהו מצדקיה  Vinrent les Chaldéens qui le prirent à Tsidkiya; באו פרסיים ונטלוהו מכשדיים  Vinrent les Perses et ils le prirent aux Chaldéens ; באו יוונים ונטלוהו מפרסיים  Vinrent les Grecs et ils le prirent aux Perses ;באו רומיים ונטלוהו מיד יוונים   Vinrent les Romains et ils le prirent aux Grecs  ועדיין מונח ברומי:   « Et, jusqu’à ce jour, il se trouve à Rome » [3].

Alors quel était donc le trésor emporté par les Hébreux ? Pour répondre à cette question, il faut dépasser le pechat selon un enseignement de R’ Yécha’ya Bakish zts''l: וַיִּשָּׂ֥א הָעָ֛ם אֶת־בְּצֵק֖וֹ טֶ֣רֶם יֶחְמָ֑ץ מִשְׁאֲרֹתָ֛ם צְרֻרֹ֥ת בְּשִׂמְלֹתָ֖ם עַל־שִׁכְמָֽם׃ « Le peuple emporte sa pâte avant qu'elle ne fermente, leurs pétrins serrés à leurs habits (bésimlotam), sur leurs épaules » (Chémot. 12, 34). וּבְנֽי־יִשְׂרָאֵ֥ל עָשׂ֖וּ כִּדְבַ֣ר מֹשֶׁ֑ה וַֽיִּשְׁאֲלוּ֙ מִמִּצְרַ֔יִם כְּלֵי־כֶ֛סֶף וּכְלֵ֥י זָהָ֖ב וּשְׂמָלֹֽת׃. On lit au verset suivant: « et les enfants d'Israël font selon la parole de Moché et ils empruntent aux Egyptiens des récipients d'argent, et des récipients d'or, et des habits (ousmalot)  »  (Chémot, 12, 35). R’ Yécha’ya Bakish zts''l affirme (voir les trois premiers mots de la ligne 3):

"Chayakhout hapsoukim zé lazé"   « il y a une relation entre les deux versets »   

La déduction tient à la présence du mot "vêtement: bésimlotam/ousmalot[4]. Lors de la sortie d’Egypte, les Hébreux étaient tellement chargés de richesses qu'ils n'avaient plus de place disponible sur leurs ânes. Ils durent donc se charger eux-mêmes du transport de la pâte, sur leurs propres tuniques [sur leurs propres épaules]. Or,  parmi leurs acquisitions, ce sont les vêtements qui avaient le plus de valeur à leurs yeux. Rachi précise: « וּשְׂמָלֹֽת / Et des vêtements - Ils y attachaient plus d’importance qu’à l’or et à l’argent. C’est ce qui est noté en dernier dans le texte qui est le plus important » (sur Chémot 12, 35). Et nous pouvons comprendre cela facilement: lorsqu'on se rend dans un désert sans commerçants, l'or et l'argent ne servent à rien alors que les vêtements ont une utilité réelle.  Voici l’extrait du manuscrit reproduit dans le tome 2 de notre série La Voix de Jacob [5] : [6] 

Aussi, les Hébreux ont-ils confié les richesses matérielles à leurs ânes [7], mais ils ont pris soin personnellement du transport de la pâte non levée. Ils ont placée les récipients de pâte à pain sur leurs vêtements [8]. De cela, il semble possible de déduire que c'était bien cette pâte qui de toutes leurs affaires était la plus précieuse; plus encore que tout l'or, l'argent et les vêtements pris à l'Egypte. Comme l’enseigne Rachi : « Bien qu’emmenant avec eux beaucoup de bêtes, ils accomplissaient eux-mêmes avec amour le commandement ».

 

Pourquoi la pâte placée sur les épaules des Hébreux était-elle plus importante que tout l’or du monde connu (remis par les peuples achetant de la nourriture à l’Egypte de Yossef qui avait prévu une très longue famine et avait fait des provisions de grains ?) Ce n’était pourtant que de la pâte !                                                      

La promesse divine lue dans Lékh Lekha (וְאַֽחֲרֵי־כֵ֥ן יֵֽצְא֖וּ בִּרְכֻ֥שׁ גָּדֽוֹל׃) doit-elle être comprise comme signifiant la promesse des mitsvot ? On connaît la substitution matsot/mitsvot, déduite du verset : וּשְׁמַרְתֶּם֮ אֶת־הַמַּצּוֹת֒  "Et vous garderez les matsot..." (Chémot 12, 17) ! R’ Yochia précise : « Ne lis pas MATSOT, mais MITSVOT. De même que l’on ne doit pas laisser fermenter les azymes, de même on ne doit pas laisser fermenter le commandement divin, mais si tu as un commandement divin à accomplir, fais-le de suite » [9].

Notons une chose remarquable: à cet instant précis de la narration biblique, tous les commandements n'ont pas encore été donnés au peuple hébreu qui ne parviendra au pied du Sinaï que dans un futur proche. Aux Mitsvot à venir, correspondent donc des matsot également à venir : elles sont aussi conjuguées « au futur » puisque le texte ne parle pas de véritables matsot, mais seulement de la pâte qui servira à les fabriquer. Ce texte semble conjuguer au futur la correspondance entre matsot et mitsvot. Annonce-t-il un engagement? De même que les Hébreux laissèrent leurs richesses matérielles sur leurs ânes et se chargèrent eux-mêmes de la pâte des futurs matsot, de même, ils semblent annoncer leur empressement (et celui de leurs descendants après eux) à prendre soin des mitsvot (richesses spirituelles) dans le futur.

Ce texte donne par ailleurs une précieuse leçon : l'abondance de richesses matérielles n'est pas contradictoire avec le respect des mitsvot: richesse encore supérieure qui ne se relègue pas en soute comme un chargement encombrant (le "poids" de la tradition! "Assumer" son héritage!). Tout au contraire, il s'agit d'une acquisition que l'on conserve précieusement contre son cœur. Combien de Juifs à travers les temps, ont-ils refusé une conversion qui leur était imposée ! Ainsi, les Sefardim ont quitté l’Espagne, abandonnant tout derrière eux, risquant les dangers du voyage, de la famine, des épidémies - qui les ont décimés dans les années qui suivirent 1492. Mais ils avaient voulu conserver Torah et mitsvot, leurs biens les plus chers. Sortant d’Espagne, ils restaient les dignes descendants de leurs pères, sortant d’Egypte avec un récipient de pâte sur l’épaule. Cette attitude se retrouvera tout au long de l’histoire, et notamment lors de l’exil des juifs sépharades des pays arabes et musulmans au milieu du vingtième siècle.

Mais ces versets mènent plus loin encore si l'on considère la présence du mot keley (vase, récipient, réceptacle).

 וַֽיִּשְׁאֲלוּ֙ מִמִּצְרַ֔יִם כְּלֵי־כֶ֛סֶף וּכְלֵ֥י זָהָ֖ב וּשְׂמָלֹֽת׃    

« et ils empruntent de Mitsraïm des récipients d'argent, des récipients d'or et des tuniques » (Chémot 12, 35). Dans ce verset, on constate l'utilisation du mot keley. Cela pourrait peut-être renvoyer à une notion développée au 16ème siècle par les cabalistes de Safed : chévirat hakélim, la « brisure des récipients » [10]?

Le travail religieux des Juifs n'aurait d'autre but profond que de restaurer ces réceptacles dans leur état initial. La fonction spirituelle du peuple juif dans l’histoire ne serait rien d’autre que de réduire les forces négatives (écorces - kelipot) qui sont entremêlées dans notre monde avec les forces du bien, et ce depuis la création (lors de la phase dite ‘brisure des vases’). Après la création du monde, cette entreprise n’a pu aboutir avec Adam (faute), ses fils (meurtre de Hébèl par Kayine), les générations suivantes (Tour de Babel, déluge),  Noa’h (vigne, ivresse) : il a fallu attendre Abraham, Yiss’hak, Ya’akob et leurs descendants : les enfants d’Israël devenus le peuple Hébreu en Egypte.

Abraham est considéré comme un partenaire de D.ieu dans la Création – puisqu’à lui s’applique ce mot prononcé par D.ieu au début du livre de Béréchit, mot difficile à comprendre sinon : נַֽעֲשֶׂ֥ה  na’assé (‘faisons’; Béréchit 1, 26). Il a été noté que : « La Création elle-même des cieux et de la terre était déjà destinée à être liée » à Abraham, comme l'indique le mot béhibaram, qui contient les mêmes lettres que celles du nom d’Abraham dans le récit de la Création » (Béréchit 2, 4) [11]. Il revient à ses descendants issus de Yiss’hak puis Ya’akob de poursuivre la restauration des kélim : « en leur création » בְּהִבָּֽרְאָ֑ם en véritables partenaires de D.ieu dans la Création. Peut-être peut-on aller au-delà ? Ce mot בְּהִבָּֽרְאָ֑ם se décompose en une préposition bet ; une lettre  qui, avec les quatre dernières lettres forment un anagramme d’Abraham. On remarque que la lettre devient justement plus petite dans ce mot, comme si les règles graphiques transmises par la Torah et la tradition explicitaient clairement que le « partenaire » divin (Béni soit-Il) se « faisait ici plus petit » pour laisser l’homme effectuer l’œuvre qui lui revient en propre [12]. Cela va dans le sens de ce qu’enseigne R’ Moché Luzzato זצוק"ל à propos du dernier mot du récit de la Création divine : לַֽעֲשֽׂוֹת « pour faire » (Béréchit 2, 3) [13], ce mot indique que l’homme doit s’associer à l’œuvre de la Création, la portant au degré de perfection par sa participation propre [14].

Justement, le verset וַיִּשָּׂ֥א הָעָ֛ם אֶת־בְּצֵק֖וֹ טֶ֣רֶם יֶחְמָ֑ץ מִשְׁאֲרֹתָ֛ם צְרֻרֹ֥ת בְּשִׂמְלֹתָ֖ם עַל־שִׁכְמָֽם׃ / « leurs pétrins serrés à leurs habits, sur leurs épaules » (Chémot 12, 34), semble bien renvoyer à la prise en charge personnelle, par les descendants d’Abraham, de Yiss’hak et de Ya’akob, de la pâte contenue dans des récipients portés à même les épaules. Une pâte qui servirait à fabriquer les matsot. Ce qui pourrait, peut-être, fournir une indication dépassant le strict sens littéral : les futures mitsvot, permettront la restauration complète des réceptacles qui furent brisés (chévirat hakélim). Ainsi, cet épisode de Bo témoignerait de l'affirmation de la volonté des Hébreux de réussir une réparation parfaite (tikoun adam) [15]. Cette volonté débouche sur des actions individuelles concrètes chez eux et leurs descendants.

 

 
 


[1] L'enseignement du Dayan (Beth Din de Fès, ...1590-1610...) a été trouvé dans un manuscrit nord-africain du 18ème siècle de la collection du Pr. Méïr Benayahu, Jérusalem : Réf. n° "307 tsadé" ; Réf. JNUL : n° 5059, local-n° F 43694). Voir R’ Y. Bakish, קטעים   Fragments, 1992, 132 p. MSS 11  - 1ère ligne du fragment N° 13 ; et fragment N° 19; pp. 100-101 et 104-107.

[2] On sait que ces richesses revinrent en Egypte après la fin du règne de Chélomo: « Dans la cinquième année du roi Roboam, Chichak roi d'Egypte monta contre Jérusalem, il prit les trésors de la maison de Hachèm, et les trésors de la maison du roi: il prit tout (Voir Talmud Babli, Pessa’him, 119a, Chroniques II 12, 2, II Chroniques 12, 9 et I Rois  14, 25). Voir : Sanhédrin, 119 a :                                                                          רבי שמעון אמר...

והיה מונח עד רחבעם בא שישק מלך מצרים ונטלו מרחבעם שנאמר (מלכים א יד) ויהי בשנה החמישית למלך רחבעם עלה שישק מלך מצרים [על ירושלים] ויקח את אוצרות בית ה' ואת אוצרות בית המלך T.B. Pessa’him, 119a

[3] Lit-on dans T.B. Pessa’him, 119a. Voir aussi T.B. Sanhédrin, 119a : אמר רב יהודה אמר שמואל כל כסף וזהב שבעולם יוסף לקטו והביאו למצרים שנאמר (בראשית מז) וילקט יוסף את כל הכסף הנמצא אין לי אלא שבארץ מצרים ושבארץ כנען בשאר ארצות מנין תלמוד לומר (בראשית מא) וכל הארץ באו מצרימה וכשעלו ישראל ממצרים העלוהו עמהן שנאמר (שמות יב) וינצלו את מצרים.

[4] Manuscrit de la Collection du Pr. Méïr Benayahu, Jérusalem : Réf. n° "307 tsadé" ; Réf. JNUL : n° 5059, local-n° F 43694). Fragment 19,  dans :  R’ Y. Bakish (1992), Fragments, pp. 100-101.

[5] Introduction aux fragments du MSS 11, cité in  R’ Y. Bakish, קטעים   Fragments, (1ère ligne de Frag. 13).

[6] Transcription par Joseph Tedghi dans R’ Y. Bakish (1992).

[7] C'est cela qui explique que les ânes ont été distingués parmi tous les animaux impurs: קַדֶּשׁ־לִ֨י כָל־בְּכ֜וֹר פֶּ֤טֶר כָּל־רֶ֨חֶם֙ בִּבְנֵ֣י יִשְׂרָאֵ֔ל בָּֽאָדָ֖ם וּבַבְּהֵמָ֑ה לִ֖י הֽוּא « Consacre-moi tout premier-né, tout fendeur de matrice, parmi les enfants d'Israël, soit homme soit animal; il est à moi » (Chémot 13, 2). Il est bien précisé dans Débarim, « premier né de tes boeufs et de tes mouton » (Débarim 15, 19 – paracha Rééh), le rachat concernant donc en principe des bêtes pures. Mais aussi par exception: וְכָל־פֶּ֤טֶר חֲמֹר֙ תִּפְדֶּ֣ה בְשֶׂ֔ה  « Et tout premier-né d'un âne tu le rachèteras par un agneau » (Chémot 13, 13). C'est le seul cas de bêtes impures à qui s'applique cette loi du rachat. Rachi nous en donne la raison: les ânes « ont aidé les Israélites quand ils sont sortis d'Egypte car il n'y a pas eu un seul Israélite qui n'ait pas pris avec lui plusieurs ânes chargés de l'or et de l'argent des Egyptiens » (Rachi, sur le verset).

[8] Des bagages à main comme dirait aujourd'hui un voyageur! Car, lorsqu'on part en voyage, on n'a pas l'habitude de placer sa fortune dans la valise transportée en soute; pas même dans le coffre d'une voiture. Les bijoux, pièces, billets, carnet de chèques, carte bleue... on ne s'en sépare pas ; on les garde sur soi, s'en occupant personnellement.

[9] Rapporté au nom de la Mékhilta..Voir aussi: R’ Ch. Ganzfried, Kitsour choul’han ‘aroukh, 10, 2 – p. 38. 

[10] Lors de la chévirat hakélim, les fragments des « réceptacles », issus de la Lumière la plus pure, se disposèrent selon leur degré de « raffinement », plus ou moins haut dans la hiérarchie des quatre mondes : ‘Atsilout, Briah, Yétsira ‘Assiya. Quant aux fragments ne pouvant s’intégrer, ils furent repoussés et constituent en quelque sorte l’origine du mal.  

[11] Commentaire cité par R’ Y. R. Dufour א’’שליט (consult. 2003), Modia’, Lékh Lekha 

[12] Implications de la taille du Hé dans ce texte suggérées par אליהו נ״י. D.ieu fait preuve de bonté en acceptant de nous prendre l’être humain pour  « partenaire » ;  (comparer avec la notion de Tsimtsoum).

[13]וַיְבָ֤רֶךְ הִים֙ אֶת־י֣וֹם הַשְּׁבִיעִ֔י וַיְקַדֵּ֖שׁ אֹת֑וֹ כִּ֣י ב֤וֹ שָׁבַת֙ מִכָּל־מְלַאכְתּ֔וֹ אֲשֶׁר־בָּרָ֥א הִ֖ים לַֽעֲשֽׂוֹת׃ . Ce mot est donc compris comme « pour faire » ; d’autres traduisent : « D.ieu bénit le septième jour et le proclama saint, parce qu’en ce jour il se reposa de l’œuvre que D.ieu avait créée en la faisant » (Trad. Rab.français, in La voix de la Torah).  Les mots encadrés sont traduits aussi « que D.ieu crée pour faire » (A. Chouraqui).

[14] Le premier des actes en ce sens étant la circoncision : « Il le créa défectueux dans son corps pour lui faire entendre que, tout comme son perfectionnement physique, son perfectionnement moral dépend également de lui-même ». Tel est également, l’avis de du Séfer ha’hinoukh (auteur présumé : R’ Aharon haLévi, Barcelone, 13ème s.) et de  celui de Dérekh Pékoudayikh (R’ Zwi. E. Shapiro זצ"ל) cit. R’ E. Munk, Kol hatorah, sur Béréchit 17, 1, p. 164.

[15] C’est un tel engagement que nous retrouvons dans le séder de certaines traditions de Tou bichvat : symboliquement l’action se traduit par le fait de manger des fruits, casser des écorces, retirer des noyaux (écorces intérieures), afin de supprimer toutes les écorces de la matérialité et de s’élever au stade d’une spiritualité parfaite, dont font allusion les parfums de fruits. Voir « כַּתָּמָר יִפְרָח Etudes et Haggadah de Tou BiChevat. Coutume sépharade »,  Hotsaat Bakish,  Montpellier, janv. 2009, XIV-282 p..

 

 

 

 

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