Lion, Renard et l’Ane

 Fables d’Israël. Nouvelles fables

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Lion, renard et l’âne

 

Fable [1]

Le Midrach cite cette fable pour illustre la fonction du cœur. Lorsque la Torah parle de Pharaon, elle indique souvent que Hachèm a endurci son cœur et celui de ses serviteurs (par exemple : Chémot 7,3 ; Chémot 10,1).

Le cœur de Pharaon est toujours mentionné dans un contexte négatif. On peut donc se demander s’il avait un cœur. Le Midrach conclut : « Il n’avait jamais eu de cœur, s’il en avait eu, comment aurait-il osé se proclamer D.ieu, alors qu’il allait faire ses besoins dans le Nil ? » C’est-à-dire, alors qu’il était un simple mortel. [2]

 

 

 

 

 

 Lion voyageait en bateau, accompagné de Renard et de l’Ane.

Ce dernier alla percevoir la taxe de navigation chez le capitaine.

 

Renard lui dit. "Insensé ! Ne sais-tu pas que la taxe appartient au Lion ?

"Je le sais bien répondit l'âne. C'est en son nom que je perçois cette taxe destinée à son trésor. D’ailleurs, Lion voyage avec nous sur ce bateau."

"Je ne te crois pas!" répliqua Renard laissant entendre que l'Ane volait le roi des animaux depuis de longues années.

 

Lion avait tout entendu et il se dit que Renard avait l'air si sûr de lui qu'il devait avoir raison. On le volait! L'Ane le volait depuis longtemps! Il ne pouvait permettre cela. Il allait punir son serviteur malhonnête pour faire un exemple.

L’Ane essaya bien de se défendre, expliquant qu’il avait toujours remis au trésor toutes les sommes perçues au nom de Lion. Mais ses dénégations ne servirent à rien. Lion ordonna sa mise à mort et il chargea Renard de lui apporter tous les membres de son corps.

 

Renard, en dépeçant la pauvre bête, ne put résister à l’envie de dévorer son cœur. Après tout, l'Ane était si grand. Le lion aurait assez de viande et peut-être ne s'apercevrait-il même pas de la disparition d'une si petite quantité de nourriture!

Mais Lion aimait par-dessus tout le cœur de ses proies. Lorsque Lionne lui apportait le produit de sa chasse, c'est le cœur qu'il dévorait en premier.

"Où donc est le cœur ?" demanda-t-il, étonné de ne pas le trouver dans la dépouille de l'âne.

"Ne sois pas étonné, puissant monarque!" répondit Renard. "Cet âne n’a jamais eu de cœur. S’il en avait eu un, il n’aurait pas osé réclamer la taxe du roi, ni s'approprier les sommes qui t’appartenaient ! »

 

 

 


 

[1] D'après le Midrach Yalkout Chim’oni, Waéra. Cit. R’ E. Munk, Kol hatorah, Chémot, v. 10, 1. P. 96. 

[2]  Texte au 8 décembre 2012.

 

 

 

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