35* NASSO (Bamidbar 4, 21 – 7, 89)
נָשֹׂ֗א– Elève
Repentir : la porte du Ciel n’est jamais fermée
דַּבֵּר֮ אֶל־בְּנֵ֣י יִשְׂרָאֵל֒ אִ֣ישׁ אֽוֹ־אִשָּׁ֗ה כִּ֤י יַֽעֲשׂוּ֙ מִכָּל־חַטֹּ֣את הָֽאָדָ֔ם לִמְעֹ֥ל מַ֖עַל בַּֽיהוָ֑ה וְאָֽשְׁמָ֖ה הַנֶּ֥פֶשׁ הַהִֽוא׃ וְהִתְוַדּ֗וּ אֶֽת־חַטָּאתָם֮ אֲשֶׁ֣ר עָשׂוּ֒ וְהֵשִׁ֤יב אֶת־אֲשָׁמוֹ֙ בְּרֹאשׁ֔וֹ וַחֲמִֽישִׁת֖וֹ יֹסֵ֣ף עָלָ֑יו וְנָתַ֕ן לַֽאֲשֶׁ֖ר אָשַׁ֥ם לֽוֹ׃
“Parle aux fils d’Israël : un homme ou une femme qui aura causé quelque préjudice à une personne en commettant une faute grave envers Dieu, et que cet individu se sente coupable, il confessera le préjudice commis, puis il restituera en totalité l’objet du délit, et il l’augmentera du cinquième, et il le remettra à la personne lésée”(Bamidbar 5, 6-7).
Ces versets abordent le sujet du repentir : la téchouva. N'oublions pas que la téchouva, « souvent mal traduit par 'repentir', signifie véritablement 'retour' et désigne le retour au chemin éthique et spirituel prescrit par la Torah [1].
Si une faute grave a été commise envers Hachèm, le repentir reste possible. Mais, si la faute est commise envers autrui, le repentir doit être accompagné de la réparation (et d’autres mesures selon la halakha). Dans ces deux cas la porte du Ciel n’est jamais fermée pour accueillir le repentir.
Rech Lakich a dit : après le repentir, on tient compte des fautes volontaires comme si c’était des actes méritoires, ainsi qu’il est écrit : וּבְשׁ֤וּב רָשָׁע֙ מֵֽרִשְׁעָת֔וֹ וְעָשָׂ֥ה מִשְׁפָּ֖ט וּצְדָקָ֑ה עֲלֵיהֶ֖ם ה֥וּא יִֽחְיֶֽה׃« Lorsque le méchant renonce à sa méchanceté et pratique la justice et la vertu, à cause d’eux (en prenant en compte tous ses actes, même les fautes), il vivra » (Yé’hézkèl 33, 19) [2]. שִׁמְעָה תְפִלָּתִי יְהוָה, וְשַׁוְעָתִי הַאֲזִינָה--אֶל-דִּמְעָתִי, אַל-תֶּחֱרַשׁ « Ecoute ma prière Hachèm, prête l’oreille à ma supplication, devant mes larmes ne reste pas silencieux » (Ps. 39, 13).Les larmes effacent tout le passé, car les portes du Ciel ne sont jamais fermées à une prière accompagnée de larmes [3], alors que les portes de la prière ont été verrouillées le jour où le Temple a été détruit, seule la porte des larmes reste ouverte
Lorsqu’on commet un péché, le corps jouit de la faute mais l’âme en est affligée. Avec les souffrances du repentir (larmes, confession verbale, regrets [4]), le péché est effacé : le corps est affligé mais l’âme jouit de cette réparation [5][6].
[1]R' Didier Kassabi chalita d'après les commentateurs, Or 'hadach, Montpellier, sept. 2011.
[2] Il est rapporté au nom de R’ Yonathan : גדולה תשובה שמארכת שנותיו של אדם « grand est le repentir qui prolonge les années de la vie d’un homme »T.B. Yoma 86b.
[3]T.B.Bérakhot 32b.
[4]La téchouva comprend des dimensions spirituelles, mais aussi des dimensions psychologiques. Trois étapes sont indissociables : « le travail psychologique préalable, le face-à-face religieux, le retour dans la relation renouvelée » (R’ Y. R. Dufour, http://www.modia.org/infos/etudes/techouva1.html, consult. 2006).
[5] Inspiré de : R’ David ‘Hanania Pinto chalita (Pahad David, Exposés et commentaires sur les sections hebdomadaires de la Torah, Paris 26 Eloul 5763).
[6]Prenant l’exemple du repentir de Kippour, et de la sonnerie du chofar, R’ Dufour chalita écrit : la téchouva doit être faite « envers l'autre et envers tous ceux qui composent le peuple ; il faut déboucher les oreilles par le chofar... pour entendre le bien qui est dans l'autre, dans ses conceptions, dans sa différence... ». R’ Y. R., Modia’, ibid.