Tout commentaire de la Torah (écrite) implique l’utilisation de commentaires des maîtres de tous les temps, et repose sur la bonne compréhension du texte. Cette compréhension serait impossible sans la connaissance des procédés de l’exégèse biblique, et sur de bonnes notions des règles grammaticales.
C’est pourquoi, après les 5 tomes de drachot sur le Pentateuque (‘Houmach), nous complétons la série La voix de Jacob par deux ouvrages complémentaires :
- les deux parties du tome 6 s’intéressent tour à tour à la connaissance des ouvrages de la tradition juive (Torah, Michna, Midrach, Talmud, Halakha, Commentateurs bibliques et talmudiques, Littérature rabbinique, Kabbale, Hassidisme) ; après quoi nous nous intéressons à l’interprétation rabbinique et à ses méthodes, depuis les principes exégétiques enseignés par Hillel et ses continuateurs, jusqu’à une présentation de la guématria et des permutations, en passant par l’exposé des particularités scripturales et leur implication pour l’interprétation).
Les deux mots du titre du tome 6 - שֹׁמְרֵי הַחֹמוֹת « les gardes de remparts » - sont empruntés au Cantique des cantiques (5,7). Un important patrimoine spirituel a été réuni par les maîtres de toutes les générations jusqu'à la nôtre : Tanaïm, Amoraïm, Guéonim, Richonim, et A'haronim d'Israël à la Babylonie, du Bassin Méditerranéen aux pays d'Europe et des autres continents. Conserver ce patrimoine culturel et spirituel, se fait par la connaissance de cette littérature sacrée, sa composition, les méthodes d’interprétation transmises par nos Sages, sans oublier la compréhension des règles de grammaire.
Pour certains commentateurs, l’expression שֹׁמְרֵי הַחֹמוֹת peut être comprise dans le sens que nous proposons, en « référence à la faute du veau d'or » [1]. Les Lévites ont été les שֹׁמְרֵי הַחֹמוֹת, « les gardiens des remparts » parce qu’ils ne se sont pas rendus fautifs alors. De même, les maîtres de tous les temps agissent comme des veilleurs vigilants qui gardent toujours intactes la foi et la spiritualité d’Israël [2].
Il est écrit הַקֹּל֙ ק֣וֹל יַֽעֲקֹ֔ב וְהַיָּדַ֖יִם יְדֵ֥י עֵשָֽׂו׃ « ‘La voix, [c’est la] voix de Ya’akob, et les mains [sont les] mains de ‘Essaw’ (Béréchit 27, 22). Une meilleure connaissance de la source de notre foi permettra à chacun de lier plus solidement la voix de Jacob à la Torah. Alors, tels les lévites qui ont maintenu vivante la foi d’Israël lors du veau d’or, tous pourront devenir l’un des שֹׁמְרֵי הַחֹמוֹת : l’un des gardiens de la Torah.
- le tome 7 est intégralement consacré à l’exposé d’éléments de grammaire.
Nous invitons le lecteur à étudier le contenu de ces deux tomes supplémentaires.
On en retrouvera une partie du contenu dans ce site
- Rubrique Torah / page Exegèse, les méthodes
- Rubrique Culture / page Bible - Tanakh;
- Rubrique Culture / page Michna;
- Rubrique Culture / page Talmud;
- Rubrique Culture / page Midrach;
- Rubrique Culture / page Littérature rabbinique.
- Rubrique Culture / page Grammaire
PS. Depuis que nous avons posté ces pages en octobre 2012, le manuscrit a beaucoup évolué.
HB, octobre 2013
[1] Me’am lo’ez, Chir hachirim, sur 5,7 (pp. 260-261).
[2] Ces mots désignent aussi
- « les anges qui [après la faute du veau d’or] ont repris les couronnes portant le nom divin que les Israélites avaient reçues au mont Sinaï » (Me’am lo’ez, Chir hachirim, sur 5,7, pp. 260-261). Ces couronnes avaient été reçues suite à leur mouvement d’amour pour la Torah (T.B. Chabbat 88a; Midrach Cho’her Tov 103, 8) : lorsqu’Israël « a déclaré na’assé (nous ferons) puis vénichma’ (nous écouterons), six cent mille anges de service vinrent et posèrent deux couronnes sur chacun des enfants d’Israël, l’une pour avoir dit nous ferons et l’autre pour nous écouterons » (Georges Hansel, Explorations talmudiques, Odile Jacob, 1998, p. 92). Maintenir cet élan ou en amorcer un nouveau (par un commentaire de la Torah alimenté par une bonne connaissance des sources et méthodes traditionnelles, par une meilleure compréhension des finesses de la langue), c’est mériter la restitution des couronnes par ces gardiens des murailles ;
- les soixante-dix anges gardiens des nations (Me’am lo’ez, Chir hachirim, sur 5,7) qui gagnent en force lorsque la spiritualité des enfants d’Israël faiblit ;
- les anges du service divin qui gardaient les remparts de Jérusalem comme il est dit : עַל־חֽוֹמֹתַ֣יִךְ יְרֽוּשָׁלִַ֗ם הִפְקַ֨דְתִּי֙ שֹֽׁמְרִ֔ים « Sur tes remparts, Jérusalem, J’ai posté des gardiens » (Yicha’yahou 62,6) - Voir Rachi sur le verset Chir hachirim 5,7.