Ya’akob s’installa à ’Hébron. Il marqua une préférence pour son fils Yossef âgé alors de 17 ans et lui offrit une tunique multicolore [1] (Béréchit 37,3). Alors que ses autres fils jalousaient déjà le traitement de faveur dont Yossef était l’objet, ce dernier leur raconta ses rêves qui semblaient prédire pour lui une destinée hors du commun. Cela attisa encore leur rancœur (37, 5-11).
C'est dans ce contexte que Yossef fit une visite à ses frères qui faisaient paître les troupeaux familiaux vers Chékhèm (Sichem/Naplouse). Ils voulurent le mettre à mort mais suite à l’intervention de Réouben ils se contentèrent de le jeter dans un puits sans eau en attendant de prendre une décision définitive sur son sort. Pour éviter une possible mise à mort ultérieure, Yéhouda réussit à convaincre ses frères de ne pas tuer Yossef, mais de le vendre à des caravaniers se rendant en Egypte.
Restait à annoncer la dure nouvelle à leur père. Ils prétendirent que Yossef avait été dévoré par une bête sauvage, et pour être crédibles, ils lui apportèrent sa tunique préalablement tâchée avec du sang de chèvre. Au vu de la tunique maculée, Ya’akob crut à la mort son fils (Chap. 37).
En Egypte, Yossef a été acheté par Poutiphar, un dignitaire de Pharaon, qui l’apprécia tant qu'il lui confia l’intendance de sa maison. Mais la femme de Poutiphar s'enticha de Yossef qui dût repousser fermement ses avances. Cette dernière se vengea par une accusation mensongère et Yossef fut jeté en prison (Chap. 39). Là, il réussit à gagner la confiance de ses geôliers et se vit confier bientôt un rôle important dans l’administration de la prison.
Deux anciens ministres (le maître-échanson et le maître-panetier de Pharaon), y étaient emprisonnés pour avoir offensé leur maître. Tous deux firent des rêves que Yossef put interpréter : le panetier sera exécuté, l’échanson sera libéré et retrouvera ses anciennes fonctions. Ce qui se vérifiera quelques temps plus tard.
Contrairement à sa promesse, l'échanson oublia de plaider la cause de Yossef qui resta donc en prison (Chap. 40).
Cette paracha raconte par ailleurs l’histoire de Tamar qui eut des jumeaux avec Yéhouda: Pérets (ancêtre du roi David) et Zéra’h (Chap. 38).
[1] Pourquoi cette préférence ? Le verset en donne la raison :
וְיִשְׂרָאֵ֗ל אָהַ֤ב אֶת־יוֹסֵף֙ מִכָּל־בָּנָ֔יו כִּֽי־בֶן־זְקֻנִ֥ים ה֖וּא ל֑וֹ וְעָ֥שָׂה ל֖וֹ כְּתֹ֥נֶת פַּסִּֽים׃
Yossef était pour Ya'akob le fils de sa vieillesse. Car le mot zaken est une allusion à la sagesse. Yossef était fils de la ‘hokhma de son père qui appréciait son meilleur disciple.