06* TOLEDOT (Béréchit 25, 19 - 28, 9)
3. Particularité scripturale :
une allusion à la destruction du Temple
On note une lettre en petit caractère dans cette paracha : le ק (kof) de קַ֣צְתִּי dans le verset suivant : וַתֹּ֤אמֶר רִבְקָה֙ אֶל־יִצְחָ֔ק קַ֣צְתִּי בְחַיַּ֔י מִפְּנֵ֖י בְּנ֣וֹת חֵ֑ת אִם־לֹקֵ֣חַ יַֽ֠עֲקֹב אִשָּׁ֨ה מִבְּנֽוֹת־חֵ֤ת כָּאֵ֨לֶּה֙ מִבְּנ֣וֹת הָאָ֔רֶץ לָ֥מָּה לִּ֖י חַיִּֽים׃ « Rivka dit à Yits’hak: « Je suis dégoûtée de ma vie à cause des filles de ’Hét. Si Ya’akob prend une femme des filles de ’Hét comme celles-là, des filles du pays, pourquoi vivrais-je ? » (Béréchit 27, 46). Le contexte est le suivant : Rivka parle à son mari (à propos des femmes de ‘Essaw). Elle dit : « Je suis dégoûtée de ma vie à cause des filles de ’Het…. » Le mot קַ֣צְתִּי veut dire « je suis dégoûtée ».
On sait par tradition que la lettre kof de ce mot fait allusion au Temple (bayit). Car les mesures du Temple sont précisées par la Michna ההיכל מאה על מאה (100 coudées sur 100) [1].Or, la lettre kof correspond au nombre 100 (comme aleph correspond à 1; 10 à yod, 40 à mem.... ou kof lamed dalet à 134...). De plus, le kof de קַ֣צְתִּי est écrit petit (il doit être ainsi pour que le sépher soit kacher) car « Rivka a vu par roua’h hakodech [2] que la Maison et le Eikhal qui font 100 amot seront détruits à cause de la faute des enfants d’Israël avec les filles du pays » [3]. Autre rapport entre ce kof et le Temple: il existe un lien entre le Temple et un autre kof, celui, de grand taille cette fois, que l'on trouve dans le Psaume 84 au verset 4 (וּדְרוֹר קֵן לָהּ) « par ce psaume, David demande que le Temple (heikhal) ne soit pas détruit » [4].
[1] Dans la michna Midot 4, 6
[2] Esprit de prophétie.
[3] Rabénou Bé'hayé זצ"ל cité par : Cha’aré Aharon, tome 2-3, pp. 1209. Notons que ce même mot est utilisé à l’encontre des Hébreux par le roi Balak, de Moab : וַיָּ֨גָר מוֹאָ֜ב מִפְּנֵ֥י הָעָ֛ם מְאֹ֖ד כִּ֣י רַב־ה֑וּא וַיָּ֣קָץ מוֹאָ֔ב מִפְּנֵ֖י בְּנֵ֥י יִשְׂרָאֵֽל׃ (Bamidbar 22, 3).
[4] Ba’al hatourim cité par Mikraot guédolot hamaor, volume 1, p. 507. Le mot קֵן signifie "nid".
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