(c) Hillel Bakis
La voix de Jacob, 2013
Le titre de cette paracha peut être traduit par « Lorsque tu recenseras » [1]. Le recensement se faisait pratiquement par le versement d’un demi-chékel par homme adulte de plus de 20 ans. Cet impôt servait par ailleurs à l’entretien du sanctuaire et aux frais liés aux sacrifices publics (30, 11-16).
La paracha présente de nouvelles instructions quant au sanctuaire : description de la cuve d’airain où les prêtres devaient se laver les mains et les pieds avant leur service [2] ; composition et utilisation de l’huile sacrée destinée à l’onction des objets du sanctuaire et des Cohanim (30, 22-33) ; composition précise de l’encens (30, 34-38).
Avec ces précisions, les instructions sur les objets à utiliser dans le sanctuaire prennent fin et le texte s'attache ensuite à la phase pratique de leur construction.
Hachèm choisit Bétsalèl et Aholiab à qui il donna sagesse et intelligence pour travailler les métaux, le bois, les pierres précieuses afin de réaliser tous les objets nécessaires pour le sanctuaire (31, 1-11). Après le rappel de l’institution du chabbat (31, 12-17) la paracha rapporte la transmission des tables de la Loi écrite de la main de D.ieu à Moché (31, 18).
La paracha rappelle alors le récit de la construction du veau d’or et de l’ordre divin adressé à Moché de descendre du Sinaï; les tables sont brisées ; le châtiment vient (Chap. 32). Moché prend alors la défense des enfants d’Israël, plaidoirie est acceptée par Hachèm. Lors de certains jeûnes publics [3] la lecture de la Torah reprend une partie de la prière de Moché qui commence par וַיְחַל מֹשֶׁה « Mais Moché implora » (Chémot 32, 11-14 et 34, 1-10). Même si ce jeûne correspond au lundi ou au jeudi, jours où habituellement on lit le début de la section hebdomadaire, on lira substituera à cette dernière les versets de וַיְחַל מֹשֶׁה.
Après avoir ordonné à Moché de tailler deux nouvelles tables de pierre, Hachèm fait alliance, de nouveau, avec Son peuple (Chémot 34,10). Après un séjour de 40 jours et de 40 nuits sur le Sinaï, Moché redescend avec de nouvelles tables, l’aspect de son visage témoignant de son élévation spirituelle (34, 29-35).
Plusieurs lois sont promulguées à propos de l'interdiction de l’idolâtrie (34, 12-17) et des mariages mixtes (34, 16), ainsi qu’à propos de la consécration du premier-né (34, 19-20), du chabbat et des trois fêtes de pèlerinage (34 21-26). [4]
[1] כִּ֣י תִשָּׂ֞א אֶת־רֹ֥אשׁ בְּנֵֽי־יִשְׂרָאֵל֮ לִפְקֻֽדֵיהֶם֒ . Cela est traduit par la Bible du Rabbinat français : « Quand tu feras le dénombrement général des enfants d'Israël », ce que l’on peut aussi rendre plus littéralement : « Lorsque tu élèveras la tête des Enfants d’Israël en leurs recensements ». En effet, le but de des contributions demandées à chacun n’était pas de faciliter le dénombrement et de participer aux besoins financiers du sanctuaire, mais surtout d’élever spirituellement les donateurs. Cela est expliqué par T.B. Baba Batra 10b et Pessika Z., cit. in ‘Houmach Safra, Ed Artscroll, p. 518.
[2] כִּיּ֥וֹר נְחֹ֛שֶׁת וְכַנּ֥וֹ נְחֹ֖שֶׁת לְרָחְצָ֑ה « une cuve de cuivre et son support de cuivre pour se laver »(30, 17) Un piédestal portant une cuve munie de robinets tout autour (Rachi).
[3] Jeûnes du 17 Tamouz, de Guédalia du 10 Tévet.
[4] . Autres orthographes pour Ki Tissa: Ki Thissa, Ki Sissa.