L’hébreu ne connait pas d’article indéfini (un, une, des) : le contexte permet de savoir par exemple si : « bayit » veut dire « maison » ou « une maison » ; si : « mayim » veut dire « eaux » ou « de l’eau ».
L’hébreu ne connait qu’un seul article défini servant à la fois pour le masculin, le féminin et pluriel.
Ce qui retiendra notre attention ici sera la vocalisation de l’article.
C’est un préfixe (la particule comprend la lettre hé souvent avec pata’h, la lettre suivante du mot comportant un daguèch fort). Ainsi : « habayit », veut dire « la maison » « hamayim » veut dire : « l’eau ».
Dans certaines conditions, le préfixe hé comporte une autre voyelle que le pata’h (le tableau ci-après donne des indications utiles pour bien prononcer la voyelle de l’article sur des textes non vocalisés).
Règle principale
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Exemples
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Généralement
le préfixe est הַ avec pata’h
| הַשָּׁמַ֖יִם hachamayim « les cieux » (Béréchit 1,2) ; הַיּ֔וֹם " le jour" (Béréchit 1,16) ; |
. הַיְּהוּדִים |
א ה ח ע et la semi gutturale rech (ר)
Devant les gutturale (א ה ח ע) et la semi gutturale ר | ||
Devant
א
et ר (semi gutturale)
| Le préfixe est toujours
| וּבְכָל־הָאָ֔רֶץ (Béréchit 1,26) ; . הָאָב הָרֹאשׁ; הָאֵם ; הָאִישׁ ; הָאוֹר De même :הָֽאֱלֹהִים |
Devant חet ע
accentués | Le préfixe est généralement | ְ הָע֖וֹף (Béréchit 1,22) |
Devant חet ע
nonaccentués | Le préfixe est généralement
| הֶֽהָרִֽים (Béréchit 7,20) ; הֶֽעָצֶ֖ה (Wayikra 3,9) ; הֶֽעָשִׁ֣יר (Chémot 30,15) ; שַׁ֜עַר הֶֽחָצֵ֤ר (Yé’hézkél 46, 1) הֶֽחָכָ֗ם (Iyob 15,2) ; וּמָֽדְדוּ֙ אֶל־הֶ֣עָרִ֔ים אֲשֶׁ֖ר סְבִיבֹ֥ת הֶֽחָלָֽל׃"et [les juges] mesureront vers les villes qui sont autour du cadavre" (Débarim 21,2) ; |
Devant ה | Le préfixe conserve le pata’h devant un mot commençant par hé ; | הַהוֹד |
הָהָר הָהֵם | ||
- mais changement en ségol si le hé est accentué comme avant le ‘ayin) [9] | הֶהָרִים |
[1] Règle citée par : Tichit (2007), p. 24, etc. Selon certaines hypothèses, cela viendrait du fait qu’à l’origine le ha était hal (hé/pata’h, lamed) mais relié au mot défini. L’assimilation du lamed ayant suivi, le lamed disparu aurait été remplacé par un daguèch fort sauf devant un nom commençant par un rech ou une gutturale (J. Weingreen, 2008, p . 32).
[2] Gesenius (1910), 35, 1.
[3] Gesenius (1910), 35, 1.
[4] C’est un allongement compensatoire du pata’h « devant le aleph qui ne peut comporter de daguèch ». A. Tichit (2007), p. 28.
[5] Gesenius (1910), 35, 1 ; R’ M. Jaïs (1979), p. 8 ; Tichit (2007), p. 24. Lorsque le pata’h est remplacé par le kamats, on dit qu’il y a allongement compentatoire (la voyelle courte s’allonge ; et il y a compensation du daguèch impossible dans une gutturale).
[6] R’ M. Jaïs (1979), p. 8 ; Tichit (2007), p. 24.
[7] Boulanger Fr. (2006), p. 73 ; Tichit A. (2007), p. 24.
[8] R’ M. Jaïs (1979), p. 8.
[9] R’ M. Jaïs (1979), p. 8.