Origine et fixation des règles de la lecture des prophètes
Une substitution a la paracha de la semaine
L’apparition de la tradition rabbinique bimillénaire de lire régulièrement des haftarotes lors de l’office synagogal a une cause historique : face à des persécutions religieuses interdisant toute lecture publique de la Torah[1], des extraits des Prophètes ont été lus à la place des sections hebdomadaires.
Cette origine est rapportée par R’ David ben Yossef Aboudraham zatsal, qui vivait en Espagne au 14ème siècle)[2].
Cette coutume de lire la haftara aurait persisté après l’annulation des persécutions et jusqu’à nos jours, ‘Ezra ayant instauré cette lecture conjointement à celle de la Torah[3], cela s'est maintenu jusqu’à nos jours[4].
Eliyahu Bachur Levita[5] a également soutenu la thèse d’une lecture instaurée aux persécutions sous Antiochus.
L’origine précise n’est pas vraiment connue. Il est généralement admis que cette pratique a commencé pendant l'époque hellénistique, sous le roi séleucide Antiochos Epiphane. C’était avant la révolte des Hachmonaym (Hasmonéens) dont ’Hanouka commémore la purification du Temple après la victoire (en 168 AEC). Une fois passée l’interdiction de lire la Torah, la lecture des prophètes se serait maintenue.
Un complément au message de la semaine
Certains estiment que la lecture commença plus tard, au cours de la domination romaine[6]. Plusieurs arguments peuvent être avancés pour soutenir ce point de vue :
- Lorsque la lecture de la Torah était interdite, l’étude publique était tout aussi interdite et les synagogues étaient fermées. De la sorte, on peut difficilement penser que les lectures des prophètes, étaient possibles alors que la Torah elle-même était interdite. De fait, cela semble étonnant[7] ;
- Il est improbable qu’au temps d’Antiochus, la lecture consécutive et hebdomadaire de l’ensemble de la Torah ait été instituée. La substitution de haftarotes n’aurait donc pas eu d’objet, si tôt dans l’histoire juive ;
- Au temps d’Antiochus, les Juifs ne furent pas autorisés à conserver le chabbat[8] et des manuscrits ont été détruits[9]. Aussi, ce serait lors des persécutions du temps de l’empereur romain Adrien (300 ans plus tard, vers 130 AEC) que l’on devrait faire remonter l’utilisation de la haftara comme substitut aux lectures de la Torah. Un peu avant cette époque la lecture de la Torah en sections hebdomadaires était entrée dans les habitudes[10];
- Le maintien de la lecture des Prophètes aurait eu pour raison de combattre la doctrine des Samaritains puis celle des Sadducéens (pour qui les livres des prophètes - à l’exception de celui de Yéochoua’- n’avaient pas la même valeur religieuse que la Torah)[11].
Un autre argument venant à l’encontre de la théorie de la substitution est qu’il existe des haftarotes saisonnières qui n’ont pas grand rapport avec le texte lu à la Torah : en particulier les haftarotes dites :
- haftarot peroniyot (lues les trois chabbats avant le jeûne de Tich’a BeAb (9 Ab) ;
- haftarot nechemtoth (lues les sept chabbats suivant le jeûne de Tich’a BeAb (9 Ab) ;
- haftarotes lues les quatre chabbats spéciaux : deux lues avant Pourim (Chabbat Chékalim, Chabbat Zakhor); deux lues après Pourim et avant Pessa’h (Chabbat Para et Chabbat Ha’hodech). Ces quatre haftarotes spéciales ne sont pas en relation avec la paracha de la semaine mais avec les versets additionnels lues lors de ces chabbat spéciaux.
Ces remarques tendent à démonter que la haftara était parfois considérée comme un message saisonnier et non comme une « substitution » au texte de la paracha de la semaine. « En ce sens, nous pourrions considérer la haftara comme une addition utilisée pour véhiculer le message de la semaine, qu’il s’agisse du message de la lecture hebdomadaire de la Torah, ou de celui de l’époque de l’année »[12].
Il semblerait donc que, contrairement à ce qui est souvent compris, la lecture des prophètes ne devrait pas être considérée comme une “substitution” à la lecture de la Torah, mais plutôt comme la partie finale de la lecture d’extraits du Tanakh[13]. Mais, malgré ces arguments, la théorie qui veut que les haftarotes auraient commencé à être lues au temps d’Antiochus (comme subtitution aux parachas lues publiquement) a prévalu jusqu’à nos jours sous la plume de plusieurs auteurs[14]. Cette théorie a encore ses adeptes.
Mention de la lecture des haftarotes dans le talmud
Les références les plus anciennes sur le choix des passages retenus pour la lecture viennent de l’époque des Tanaïm - ces rabbins ayant mis par écrit la Michna et la Tossefta.
La Michna « témoigne de la lente mise en place des Haftarotes. Elle ne donne aucune instruction précise mais émet une réserve quant au choix de certains textes. » [15] Une controverse entre deux Tanaïm - R’ Yéhouda et R’ Eli’ézer - est présentée dans la Michna Méguila : « On ne lit pas la Merkaba[16] en guise de haftara » alors que R’ Yéhouda le permet[17]. Par ailleurs, R’ Eli’ezer dit : ‘On ne lit pas, en guise de haftara : "הודע את ירושלים" « Fais connaître à Yérouchalayim [ses péchés]’ ». Il s’agit d’un texte du prophète Yé’hézkèl (commençant à Yé’hézkèl 16. 2).
La Michna indique quelle est la longueur minimale d’une haftara en établissant un parallèle avec la lecture de la Tora : מיתיבי המפטיר בנביא לא יפחות מעשרים ואחד פסוקין כנגד שבעה שקראו בתורה « Celui qui termine en lisant [un livre d’un] prophète ne doit pas lire moins de 21 versets, comme le nombre de versets lus dans la Tora. »[18]
Pour comprendre cette affirmation du Talmud, il faut savoir qu’une paracha pouvait contenir seulement 21 versets à l’époque de la rédaction du Talmud (lors d’une montée à la Tora, il fallait lire au moins trois versets. Ce qui donne une paracha de 21 versets minimum pour les sept montées du chabat (chacun lisait directement). Ce n’est que plus tard que le rouleau de la Torah a été découpé en 54 sections correspondant à une lecture intégrale en seule une année.
Les Tanaïm ont aussi donné des précisions à propos des quatre chabbats spéciaux avant Pessa’h dans la Tossefta, traité Méguila (3,1)[19].
Les Amoraïm - ces rabbins ayant mis par écrit le Talmud de Yérouchalayim et le Talmud de Babylone - enseignent dans la guémara que des extraits de textes des Néviim étaient lus lors des offices publics. Ces enseignements précisent les textes lus lors de chabbats ou jours de fête[20]. Le Talmud (T.B. Méguila 25 à 31) traite spécialement de la lecture de la Torah et des les textes des prophètes lus les jours de fêtes[21]. Ainsi, le Talmud de Babylone rapporte[22] « que des écrits prophétiques étaient lus régulièrement aux offices publics, en particulier le chabbat et les jours de fête, et qui nous fournissent même la liste des textes lus en ces occasions. Mais cette source nous permet seulement de conclure qu'un tel usage existait il y a environ quinze siècles. On ne peut pas, pour autant, en déduire avec certitude que le Talmud relate là un usage bien plus ancien qui voûtait que les écrits prophétiques fussent lus en public parallèlement au texte de la Torah. »[23]
La lecture publique des haftarotes pourrait, également, avoir été évoquée par un enseignement de Rava bar Rav Houna (cité dans T.B. Sota 39a): « II est interdit de parler après qu'a été ouvert le rouleau de la Tara, pas même de choses de halakha » ; en revanche, après cette lecture, il redevient permis de parler. L’argument avancé par Rava bar Rav Houna tient à la citation qu’il avance comme preuve : « ainsi qu'il est dit : "Et à sa porte se tenait tout le peuple" » (Né’hémia 8, 5)[24]. Le sens des mots n’est pas explicite. La Torah orale ayant livré des méthodes précises d’interprétations conformes à la tradition, ici, l’interprétation s’appuie sur une permutation de lettres à l’intérieur d’un mot du verset. Voyons d’abord l’ensemble du verset cité et sa traduction : וַיִּפְתַּ֨ח עֶזְרָ֤א הַסֵּ֨פֶר֙ לְעֵינֵ֣י כָל־הָעָ֔ם כִּֽי־מֵעַ֥ל כָּל־הָעָ֖ם הָיָ֑ה וּכְפִתְח֖וֹ עָֽמְד֥וּ כָל־הָעָֽם׃ « Et ‘Ezra ouvrit le livre aux yeux de tout le peuple, car il était [élevé] au-dessus de tout le peuple ; et quand il l’ouvrit, tout le peuple se leva. » On comprendra l’argument de Rava bar Rav Houna à partir de la suggesstion du Lévouch qui s’appuie sur deux permutations de lettres. Celle du tav et d’un tet ; et celle du 'het et d’un rech[25]. De ce fait, le mot ובפתחו (et à sa porte), employé dans le verset cité, permet d’évoquer, après permutation, l'expression יפטירו בשפה (“ils libéreront la bouche”). Le mot יפטירו ayant la même racine que le mot haftara (הפטרה)[26].
Des traditions semblent antérieures au Talmud et à l'unification liturgique. Des extraits des prophètes différents de ceux d'autres communautés, mais souvent des passages communs sont choisis par les communautés de Djerba[27], du Yémen et du Tafilalet (limite du Sahara, entre Marrakech et Béchar).
Parmi les témoignages sur la lecture d’extraits de prophètes dans le passé, relevons : une controverse à l’époque des les Tanaïm ; des passages suggèrent que cette coutume juive était déjà en place à l’époque décrite par le Nouveau testament [28].
Fixation du séder des haftarotes après l’époque talmudique
Malgré les discussions talmudiques sur les haftarotes lues lors des chabbat spéciaux, on ne trouve guère d'indication, dans le Talmud, sur la lecture des haftarotes des Chabbats ordinaires. On ne trouve pas, non plus, pour ces chabbats ordinaires, d’information sur le choix des passages extraits des livres des Prophètes (ni, en conséquence, sur les raisons de ces choix).
Ce n’est qu’après l’époque talmudique que le séder des haftarotes a été fixé, et c’est justement parce que le Talmud ne statue pas sur cet ordre que des coutumes différentes ont pu prendre corps selon les communautés.
Lorsque le séder n’était pas fixé, la personne appelée à lire l’extrait des Prophètes choisissait un passage approprié[29]. Mais certains extraits précis furent établis comme coutume par certaines communautés et aujourd’hui, il n’est pas possible à la personne appelée à lire la haftara de choisir un passage à son idée.
Ces extraits ont été choisis soigneusement et leurs thématiques correspondent à la paracha lue le chabbat ou lors de jours particuliers du calendrier religieux[30]. Aussi les rabbins mettent-ils en lumière, dans leurs drachot, le rapport existant entre la lecture hebdomadaire de la paracha et sa haftara[31]. Pourtant, la relation avec la paracha de la semaine, si elle existe, n’est parfois qu’une allusion. Elle est quelquefois « lointaine, voire même furtive, le lien avec la paracha ne résultant souvent que d'un seul mot, tantôt même d'une idée purement implicite. L'intention des promoteurs de ce canon n'a probablement pas été de constituer les haftarotes comme des ‘ produits de remplacement’ de la paracha, mais plutôt comme des rappels mnémotechniques destinés à maintenir dans la conscience des fidèles le souvenir d'une mitsva dont l'exécution était alors bannie par les oppresseurs, et qu'ils espéraient, semaine après semaine, pouvoir un jour remettre en pratique : celle de la lecture hebdomadaire de la Tora. » [32].
Haftarotes et calendrier
La fixation précise des haftarotes selon les semaines dépend du calendrier juif [33] : parachas, événements et fêtes, nature de l’année.
Rachi précise que la lecture de la haftara n’a lieu ni pendant les jours de la semaine, ni pendant les jours de Roch ‘Hodech ou de ’Hol Hamo’ed [34]. Cela, il faut le remarquer, bien qu’on lise à la Torah à ces moments-là. Deux raisons sont données à cette règle :
- les Sages ont veillé à ne pas rallonger la prière du fait de cette lecture, ce qui aurait eu pour conséquence de prendre plus de temps aux fidèles ainsi retardés dans leur travail[35] ;
- aux temps des Richonim le Ma’hzor Vitry indique qu’il s’agit de bien marquer la différence entre d’une part les chabbats et les jours de fête, et, d’autre part les autres jours[36].
La composition des haftarot
A propos de la lecture de la Torah, la règle veut qu’on lise des versets, paragraphes et chapitres continus dans un même sépher et non un texte composé d’extraits pris ici et là dans le séfer. Lorsqu’il faut lire des passages supplémentaires et spécifiques pour la solennité du jour (chabbat spéciaux, fêtes), un autre sépher est sorti à cette intention.
Pourtant, une telle contrainte n’existe pas pour la lecture de la haftara[37].
On le constate par exemple dans les cas suivants:
- lorsque le sujet d’une haftara est plutôt difficile à entendre (reproches, annonce de sanctions en l’absence de repentir), le ou les derniers versets sont choisis dans un autre chapitre, du même livre (parfois même d’un chapitre précédent) ou d’un autre livre;
- dans la haftara de la paracha Yitro[38], il n’y a pas de relation évidente entre les chapitres 6 et 7. Quant aux versets du ch. 9, ils ne présentent, non plus,aucune continuité avec ceux qui précèdent.
[1] Le Talmud enseigne que Moché a institué « la lecture publique de la Torah le chabbat, les jours de fête, et les jours de Roche 'Hodèche » (T.Y. Méguila 4). Après le retour de l'exil de Babylone, Ezra ajouta la lecture publique de la Torah les lundis et les jeudis.
[2] R’ Aboudraham, Cha’harit Chel Chabbat, cit. par Levouch O.H. 284 (cit.par 'Arougot habossem - Sédèr birkot hahaftara dans Sidour Otsar hatefilot – cit. R’ Kohn, 1997, p. 9) ; voir aussi : Michna Beroura O.H. 284-112.
[3] Cité dans "Hamakhria" rapporté par Méorot hadaf hayomi, N° 406, pp 4-5.
[4] R’ Jean Schwarz estime qu’il semble évident que les exhortations publiques prononcées par les Prophètes aient été lues publiquement : « Ne fallait-il pas que soit diffusé le message dont les prophètes avaient été les porteurs et la lecture, publique ne constituait-elle pas la manière la plus pratique de le faire connaftre et d'en étendre la portée? » Il note les décisions prises par les rabbins « en vue de familiariser le public avec les textes sacrés de la troisième partie de la Bible, les Hagiographies ou Ecritures saintes. On sait que nous sommes appelés à réciter journellement, au cours des offices, un grand nombre de Psaumes. Par ailleurs, certains jours de fête on lit publiquement, selon te cas, le Cantique des cantiques, le livre de Ruth, l'Ecclésiaste, le livre d'Esther et, le 9 av, on psalmodie le livre des Lamentations. Pourquoi alors les écrits des prophètes, situés entre la Torah et les Hagiographes, n'auraient-ils pas bénéficié de la même considération et de ta même sollicitude que les autres textes de la Bible? » R’ J. Schwarz (1996), p. 6.
[5] 1469-1549.
[6] Pour d’autres, elle remonterait plus loin dans le passé.
[7] Rosenberg indique que des théories plus vraisemblables existent (exposées par Issachar Jacobson (1989, pp. 18-22).
[8] I Makabim 1, 45-50 =(Maccabees)
[9] I Makabim 1, 56 ; Yossef ben Matityahou Hacohen (Flavuis Joseph), Antiquités juives XII, 256.
[10] Dans un autre découpage que celui utilisé aujourd’hui, permettant de lire toute la Torah en une année.
[11] Cela fut institué contre les Samaritains (qui niaient que les livres des prophètes à l’exception de celu de Yéochoua’ avaient une importance comparable à celle du ‘houmach) ; cela fut nécessaire aussi plus tard contre les Sadducéenss." Rabinowitz, Louis (2007) "Haftarah." Encyclopaedia Judaica. Eds. Michael Berenbaum and Fred Skolnik. Vol. 8. 2e Ed. Macmillan Reference USA, Detroit. 198-200. 22 vols. Gale Virtual Reference Library. Gale.
[12] Rosenberg (2001), p. XXIV.
[13] Rosenberg (2001), écrit en ce sens : « As such it is not a substitute for the Torah reading, as is sometimes claimed, but a "conclusion" to it and thé best translation would probably be "épilogue" or "postscript". » , p. XX.
[14] Rosenberg cite, par exemple, R’ Hertz (1937), p. 20; R’ Munk (1963), Vol. II, p. 42; Scherman (1984), ArtScroll Siddur, p. 445.
[15] Remarque tirée d’un document d’Akadem. http://www.akadem.org/photos/contextuels/7877_01michna.pdf (consult. avril 2010).
[16] Vision du char : c’est le sujet du premier chapitre du livre du prophète Yé’hézkèl (Yé’hézkèl 1).
[17] Yé’hézkèl 1 est d'ailleurs lu comme haftara.
[18] T.B. Méguila.
[19] Chabbat Chékalim, Chabbat Zakhor, Chabbat Para et Chabbat Ha’hodech. Tossefta de Méguila (3, 1)
[20] Talmud Babli Meguila 29 b; T.B. Guitin 60 a (Cit. R’ J. Kohn, 1997, p. 9).
[21] Quelques passages abordent le sujet de la haftara dans la Guemara, par exemple : T.B. Méguila 29b ; T.B. Méguila 30b.
[22] Méguila 29b et Guitin 60a.
[23] R’ J. Schwarz, (1996) sur la haftara Way’hi.
[24] Selon une suggestion du Lévouch 284, cit. R’ J. Kohn (1997), p. 10.
[25] Sur les permutations, voir notre ouvrage La voix de Jacob (2009), Annexe 2, pp. 693-696.
[26] R’ Jacques Kohn (1997), La Haftara commentée…, Paris, p. 10
[27] La tradition fait remonter cette communauté à l'Antiquité. Voir: Attal Robert et Sitbon Claude (1979), Regards sur les Juifs de Tunisie, voir: "Péèrinage à la Ghriba" pp. 162-169, Albin Michel, Paris, 305p. Voir aussi notre Anthologie des Contes et récits juifs d'Afrique du Nord: précisions parues avec les contes "La Ghriba de Djerba et l'envieux, conte 93 du tome 1, pp. 237-238 (2000); et "Une synagogue au nom de femme", vol. 2, tome 2, page "Fables et contes indédits", editionsbakish.com (2011). .
[28] Un livre du Nouveau testament, mentionne cette lecture: « Et après la lecture de la loi et des prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire: Hommes frères, si vous avez quelque parole d'exhortation pour le peuple, parlez. » (Actes 13, 15) et Paul fut ainsi invité à parler. Par ailleurs on lit aussi dans » Luc.: « On lui remit le livre du prophète Icha’yahou et, déroulant le livre, il trouva le passage où il était écrit…” puis « Il replia le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous dans la synagogue tenaient les yeux fixés sur lui. » (Luc 4, 20). Cela se passait lors de l’office du Chabbat à Nazareth et les versets lus étaient : Icha’yahou 61, 1–2. Cependant, à partir de l’indication du texte « déroulant le livre, il trouva le passage », on ne peut savoir si le morceau choisi l’était du fait d’une tradition déjà fixé, ou si le lecteur l’a choisi lui-même afin de faire passer un message tout en prétendant tirer son autorité des prophètes d’Israël.
[29] “Rabbi Yosef Karo reports that for many years there were no set haftarot: the maftir chose an appropriate passage from the Nevi'im”, cit. Kesef Mishneh, “Laws of Tefillah”, 12, 12. Cit. Wikipedia en anglais (article «Haftarah » - 10 août 2010, 11h05).
[30] Voir : Méorot hadaf hayomi, N° 406, pp 4-5.
[31] Le Lévouch (commentaire sur le choul’hane ‘aroukh) précise ces relations.
[32] R’ Jacques Kohn (1997), La Haftara commentée…, Paris, p. 11.
[33] Voir par exemple: Zerbib, Isaac (1980), Calendrier hébraïque perpétuel, 62 p., Montpellier (voir pp. 31-34).
[34] Rachi sur T.B. Méguila, 21a. "Véein Mossifin" Aboudraham (Cha’harit Chel Chabbat, rapporté dans le Levouch O.H. 284 et Michna Beroura, ibid.)
[35] Cit.: Méorot hadaf hayomi, N° 406, pp 4-5.
[36] Ma’hzor Vitry, p. 309. Cit.: Méorot hadaf hayomi, N° 406, pp 4-5.
[37] On constate ד,ד הקורא בתורה, לא יפחות משלושה פסוקים. ולא יקרא לתורגמן יתר מפסוק אחד, ובנביא שלושה; ואם היו שלושתן שלוש פרשייות, קוראם אחת אחת. מדלגין בנביא, ואין מדלגין בתורה. עד כמה הוא מדלג, עד כדי שלא יפסיק לתורגמן. (Michna Meguila 4, 4).
[38] Les Achkénazes lisent le chapitre 6 de Yécha’yahou, suivi du début du chapitre 7 puis les deux derniers versets du chapitre 9. Les Séfarades ne lisent que le chapitre 6 suivi du début des deux derniers versets du chapitre 9.