6.1.1. Le daguèch faible ou léger (דָּגֵשׁ קַל daguèch kal)
6.1.1.1. Les deux prononciations des consonnes ת בגדכפ
Les six consonnes bèt, guimel, dalet, kaf, pé, taw sont dites Béguéd kéfét, on l’a dit- en les lisant dans l'ordre de l'alphabet: בֶּגֶד כֶּפֶת. Elles ont en principe deux prononciations différentes, selon qu’elles contiennent un point (daguèch faible) ou non.
Sans ce daguèch faible, les lettres ont une prononciation plus douce [1]. Avec ce daguèch faible, les lettres deviennent plus "dures" [2], ce qui renforce légèrement ces consonnes « tout en leur donnant une seconde prononciation » [3]. Aujourd’hui cela n’est le cas que pour les lettres ב (V) [4] qui devient B avec daguèch ; כ (Kh devient K) ; פ (F devient P) [5]. Cependant tel était aussi le cas autrefois pour les trois autres lettres : dalet, guimel et tav [6].
6.1.1.2. Règle - pas de daguèch léger dans les Béguéd kéfét dans les cas suivants:
. au milieu d'un mot après un chéwa na’ comme dans דְגָנֶךָ. Mais il y a des exceptions, le daguèch n’étant pourtant pas toujours utilisé :
- si le chéwa muet est précédé d’une voyelle auxiliaire remplaçant un chéwa (évite la succession de deux chéwa-s muets): וַתְּכַס watékhas (Chémot 16, 12) [7];
- dans d’autres cas aussi après un chéwa muet: comme dans : בִשְׂפָתַ֜יִם ;בִּשְׁבֻעָ֖ה (Vayikra 5,4).
. à la fin d’une syllabe ou d’un mot comme dans : לָתֵת , אֶחָד
. après une voyelle longue comme dans : נָתַן , דָּגֵשׁ
6.1.1.3. Règle- Daguèch léger en position initiale (début du mot, ou début de syllabe)
En principe, les Béguéd kéfét portent un daguèch léger en position initiale. Ainsi en est-il pour בַּת (bat, une fille) avec une préposition avant le bet perd son daguech et devient vet : כְּבַת (kévat, comme une fille) ; ou avec le פ pourפַּרְעוֹ (par'o, pharaon) qui donne לְפַרְעֹה (léfar'o, pour pharaon) [8]. Il existe des exceptions (voir ci-après).
6.1.1.3.1. Exceptions
La règle ne s'applique pas en cas de
6.1.1.3.1.1. Béguéd kéfét initiale précédée d’un mot se terminant par une lettre muette (א aleph, ה hé, ו waw, י yod)
Les ת’’ בגדכפת Béguéd kéfét ne prennent pas le daguèch léger si elles sont précédée d’un mot se terminant par une lettre muette (א aleph, ה hé, ו waw, י yod) [9]. Pour conserver son daguèch léger, la Béguéd kéfét ne doit pas être précédée d’un mot qui se termine par une voyelle ou un chéwa sonore (na') [10]. Ainsi :
- וְהָאָ֗רֶץ הָֽיְתָ֥ה תֹ֨הוּ֙ וָבֹ֔הוּ (Béréchit 1,2), le taw de תֹהוּ n’a pas de daguèch léger; תָה est une syllabe ouverte [11];
- לֹ֣א כֵ֗ן (Chémot 10,11); pour כִּ֣י כָל־הָאִ֗ישׁ (Dévarim 4, 3).
Noter qu'on lit fékoudé (et non pékoudé) dans אֵ֣לֶּה פְקוּדֵ֤י הַמִּשְׁכָּן֙ « Voici les prélèvements du sanctuaire » (Chémot 38, 21): לֶּה est une syllabe ouverte mais le ta’am quoique conjonctif se trouve sur l'avant-dernière syllabe. Ce n'est donc pas l'exception exposée ci-dessus qui s'applique. Cela nous mène à une nouvelle exception. Pour conserver le daguèch léger, la Béguéd kéfét ne doit pas être précédée d’un mot qui se termine par une lettre servant à écrire le Nom divin: soit l'une des lettres composant le Tétragramme (י, ה, ו) soit le Nom Ehié (א vient s'ajouter aux trois lettres du Tétragramme). La proximité du Nom divin fait perdre à la consonne suivante sa dureté, elle perd son daguèch léger et sa vocalisation est modifiée en conséquence: ב, כ, פ écrites sans le daguèch faible restent sont prononcées vèt, khaf et phé (voir ci-dessus « prononciation des consonnes »). C’est le cas pour les exemples cités en note [12].
6.1.1.3.1.2. Lettre muette voilée (éhéwi voilée)
Cette exception et de même nature que la précédente, la différence tient au fait que la lettre muette ne figure pas à la fin du mot précédent: en fait, elle devrait y être mais n’est pas notée. Les consonnes ת’’ בגדכפת Béguéd kéfét ne prennent pas le daguèch léger si elles sont précédée de ce que l’on pourrait appeler une אֶהֱוִ״י voilée (אֶהֱוִ״י aleph, hé, waw, yod).
- La présence du kamats à la fin du mot précédent donne à ce mot une terminaison virtuelle en hé [13]. Ainsi, le kamats du suffixe possessif ךָ peut être considéré comme s’il était suivi de la lettre hé [14] - la règle voulant que les lettre אֶהֱוִ״י adoucissent la beged kéfet qui suit. Exemples [15]:
- וְיִקְח֣וּ אֵלֶיךָ֩ פָרָ֨ה אֲדֻמָּ֜ה תְּמִימָ֗ה (Bamidbar 19, 2). On attendrait פָּרָה parah mais c’est פָרָה farah que l’on trouve avec une initiale sans daguèch ;
- כִּ֗י בְּי֛וֹם רְאֹֽתְךָ֥ פָנַ֖י תָּמֽוּת׃ (Chémot 10, 28). On attendrait פָּנַ֖י panay mais c’est פָנַ֖י fanay que l’on trouve avec une initiale sans daguèch ;
- כִּ֣י תִקְצֹר֩ קְצִֽירְךָ֨ בְשָׂדֶ֜ךָ (Dévarim 24, 19) ;
- וְאָֽכַלְתָּ֣ פְרִֽי wéakhalta féri… (Dévarim 28, 53).
6.1.1.3.2. Non application des exceptions dans les cas suivants
Les exceptions présentées ci-dessus ne s’appliquent pas dans quatre cas: mafsik, mapik, da’hik et ate mera’hik.
R’ M. Mazouz א’’שליט donne l’exemple d’un verset de la paracha Wayéchèv où se retrouvent ces cas: וַיְהִ֣י ׀ כְּמֵשִׁ֣יב יָד֗וֹ וְהִנֵּה֙ יָצָ֣א אָחִ֔יו וַתֹּ֕אמֶר מַה־פָּרַ֖צְתָּ עָלֶ֣יךָ פָּ֑רֶץ וַיִּקְרָ֥א שְׁמ֖וֹ פָּֽרֶץ׃ (Béréchit 38, 29) [16].
MAFSIK (מפסיק)
La règle ne s’applique pas lorsque les accents de cantilation sont disjonctifs (voir chapitre 8 ci-après, sur ces accents et leurs caractéristiques).
- Deux cans le verset cité וַיְהִ֣י ׀ כְּמֵשִׁ֣יב et שְׁמ֖וֹ פָּֽרֶץ׃ (Béréchit 38, 29)
- ַֽעֲבֹ֥ד עֲבֹדָ֖ה בְּאֹ֥הֶל מוֹעֵֽד׃ le mot עֲבֹדָ֖ה porte un tar’ha (Bamidbar 4, 23)
- בְּמֹ֣עֲד֔וֹ בְּת֖וֹךְ le mot בְּמֹ֣עֲד֔וֹ porte un ta’am disjonctif (Bamidbar 9, 7).
- On peut le constater également dans les deuxième et troisième versets de la bénédiction des Kohanim : dans les deux cas le mot פָּנָיו est précédé d’un pasek (Bamidbar 6,25-26) ;
- c’est également le cas si le hé est en finale du mot ‘Hachem: la Béguéd kéfét qui suit porte alors un daguech faible. Ainsi : ה֙ בְּמֹ֣עֲד֔וֹ - a cause de la séparation opérée par le ta’am kadma (Bamidbar 9, 7) ; ou par un tar’ha également disjonctif dans ֖ה בְּיַד־מֹשֶֽׁה׃ - (Bamidbar 9, 23) [17]. Le lecteur de la Torah peut rencontrer des cas subtils où en quelques mots il doit d’abord faire jouer l’exception comme dansוּמַטֵּ֖ה בִּנְיָמִ֑ן (tar’ha disjonctif) puis appliquer la règle comme dansלִבְנֵ֣י בִנְיָמִ֔ן dans un même verset (ainsi en est-il pour la prononciation du vét initial de Binyamin, précédée d’un signe conjonctif, dans Bamidbar 2, 22) [18].
MAPIK (מַפִּיק)
Attention, ce qui est ici appelé mapik [19] dans la grammaire rabbinique [20] vient nommer les lettres hé, waw, yod) d’un mot si elles sont en fin de mot et se prononcent [21].
Exemples avec waw [22]
- אָחִ֔יו וַתֹּ֕אמֶר (Béréchit 38, 29). Le taw porte un daguech [23]
- וַיְצַ֣ו פַּרְעֹ֔ה (Chémot 1, 22). Le pé devrait être atténué mais il est explosif (par’o et non far’o) car le mot précédent se termine par un waw qui ressort (littéralement ‘mapik’);
- שָׁלֵ֣ו בְּבִטְנ֑וֹ (Iyob 20, 20). Le bét devrait être atténué en vét mais il est explosif (bévitno et non vévitno) car le mot précédent se termine par un waw ‘mapik’;
ATTENTION - Il existe trois exceptions dans le nakh dont: קַֽו־תֹ֖הוּ (Yécha’yahou 34, 11).
Exemples avec yod [24]
- גּ֥וֹי גּ֖וֹי (II Mélakhim 17, 29). Le guimel ne devrait pas porter de daguèch (même si aujourd’hui la distinction phonétique entre la consonne avec ou sans daguèch n’est généralement plus faite). Mais ce guimel comporte le daguèch car le mot précédent se termine par un yod ‘mapik’ [25].
DA’HIK (דחיק)
Il s’agit d’un daguèch conjonctif euphonique. Le mot da’hik ou dé’hik vient de l’araméen « comprimé » [26] ; exprime le fait que ce daguèch vient repousser l’accentuation se mettant entre les deux mots (faisant une percée) ; « la voyelle est comme pressée entre les deux mots » [27]. Dans ces cas, les lettres dégouchées noun, lamed et zayin s’entendent (plus que si elles n’avaient pas de daguech) venant un peu « voler la vedette » à l’accent de la syllabe accentuée. Exemples :
- נֶגְדָה־נָּ֗֝א (Téhilim 116, 14) ;
- יַֽעֲשֶׂה־לְּךָ֤ (I Chémouel 3, 17) ;
La chose est plus nette encore avec une initiale Béguéd kéfét qui, conservant son daguèch, est explosive (alors qu’ elle ne devrait pas l’être en principe puisque précédée par une éhévi et en situation de liaison avec le mot précédent) : מַה־פָּרַ֖צְתָּ (Béréchit 28, 39); תְּכַסֶּה־בָּֽהּ׃ (Dévarim 22, 12) [28]; תִּֽהְיֶה־בּ֤וֹ (Dévarim 17, 7) [29].
Cela permet de comprendre l’une des exceptions présentées ci-après en 6.1.2. : le daguèch fort ne se met pas au début ou à la fin d’un mot . après le pronom interrogatif מַה . « Chaque fois que מה est suivi d'un maqaf et d'une consonne qui le permet, le da’hiq s'applique » [30].
- מַה־פָּרַ֖צְתָּ (Béréchit 38, 29)
- מַה־זֹּ֑את (Chémot 13,14) .
ATE MERA’HIK (אתי מרחיק)
Pour qu'un mot se terminant par un kamats suivi de hé implique un até méra’hik, il faut que ce ה ne fasse pas partie de la racine.
- C’est le cas dans וְאָעִ֣ידָה בָּ֔ם (Dévarim 31, 28) [31]. Le bet porte un daguèch (fort) conjonctif euphonique nommé méra’hik [32] ou até dé’hik [33]. Ce nom provient de l’araméen « venant de loin » : le premier mot étant mile'el , la cause de l’accent tonique est éloignée : l’union étroite de deux mots, lorsque le premier mot répond à certaines conditions [34].
- C’est aussi le cas pour עָלֶ֣יךָ פָּ֑רֶץ (Béréchit 38, 29) [35]. Ici, le hé après le kamats qui termine le mot עָלֶ֣יךָ n’est pas inscrit : il est « voilé » ;
- Mais ce n’est pas le cas dans לֹא־הָ֨יָה כֵ֤ן (Chémot 10, 14) ; ni dans וְעָ֣שָׂה פֶסַח֮ (Chémot 12, 48) [36]. [37]
[1] Elles sont dites "spirantes" (רָפוֹת ; au singulier : אוֹת רָפָה).
[2] Elles sont dites "occlusives.
[3] R’ David Berdah, Grammaire hébraïque. 3e Ed., p. 4.
[4] En Afrique du Nord, le vèt n’était pas marqué, on lisait bèt dans les deux cas.
[5] Beth ( בּ = b ; ב veth = v) ; Kaf (כּ=k ; כ Khaf = kh) ; Pé ( פּ = p ; פ Phé = f).
[6] Dalet (דּ = d ; ד = dh aspiré) ; Guimel ( גּ = g ; ג = r ou rimel conservé souvent par les Juifs d’Afrique du nord) ; Tav (תּ = t ; ת = proche du th anglais, les Juifs irakiens et yéménites le distinguent encore.
[7] R’ David Berdah (3e éd., p. 5).
[8] S. Kessler-Mesguich précise (pour la lettre bet): « à l'initiale... on a toujours l'occlusive /b/. Un mot ne peut donc commencer que par בּ, jamais par ב; mais si, pour une raison quelconque, ce בּ se trouve placé après une voyelle, il passe automatiquement à ב » ; elle ajoute que par בּ et ב ne sont pas deux phonèmes mais deux variantes d'un même phonème (des allophones). On sait qu'un phonème est la plus petite unité permettant de distinguer des mots les uns des autres. Exemple en français: le "l" de "peuple" et de "libre" dans la prononciation de ces deux "l", la place de la langue est différente (mais le mot est reconnu si un "l" est utilisé par erreur à la place de l'autre. En revanche substituer un phonème à un autre fait que le mot n'est pas reconnu, comme pour, toujours en français, les phonèmes "v" ou "b" (dont la substitution fait que le message ne sera pas compris: "je voudrais acheter une cuve", perd son sens avec le "b" de cube). S. Kessler-Mesguich (2008), p. 78.
[9] R’ David Berdah, 3e Ed., p. 5. Ces lettres font partie du Tétragramme (י, ה, ו) ou du nom Ehié (א) ;
[10] R' Meyer Jaïs (1979), p. 6.
[11] Pour plus de détails sur les syllabes, voir le chapitre consacré à ce sujet.
[12] Comme dans לִבְנֵ֣י בִנְיָמִ֔ן (Bamidbar 2,22) ; וַיִּֽהְיוּ־אֵ֥לֶּה בְנֵֽי־לֵוִ֖י (Bamidbar 3,17); אֵ֤לֶּה פְקוּדֵי֙ (Bamidbar 4,37) ; אֵ֣לֶּה פְקוּדֵ֗י (Bamidbar 4,41 ; 4,45).
[13] R’ M. Mazouz א’’שליט parle de “אֶהֱוִ״י de force”. Voici la règle: לפי שהקמץ מושכת אחריה ה״א, ונקרא אהו״י בכח . R’ Meir Mazouz, Tikoun Ich Maçlia’h, p. 31, paragraphe 19.
[14] D’ailleurs, l’orthographe כָה existe aussi: לְאוֹת֙ עַל־יָ֣דְכָ֔ה (Chémot 13, 16). Le suffixe possessif ךָ n’est pas utilisé pour apporter un enseignement sur la pratique des téphilines. Le mot יָ֣דְכָ֔ה peut se lire : יד כהה désignant le bras où poser : le plus faible des deux, le gauche pour les droitiers. On le voit, les particularités orthographiques ne doivent rien au hasard. Voir T.B. Mena’hot 37a au nom de Rav Achi; cité par Or Ha’haim et Kéli Yakar sur le verset, au nom de RAZ’’AL.
[15] On notera dans les deux exemples cités que les exceptions citées ci-après n’exercent pas leurs effets (dans les deux cas les accents sont conjonctifs).
[16] R’ Meir Mazouz, Tikoun Ich Maçlia’h, p. 31, paragraphe 16.
[17] Sur les signes de cantilation et la ponctuation conjonctive ou disjonctive qu’ils imposent, voir ci-après, chapître 8.
[18] Pour l’exception intriguante de מִ֥י כָּמֹ֖כָה, voir le chapitre 13
[19] Voir dans ce chapitre, la section 2. Pour le waw et le yod, nos sages “n’ont pas jugé nécessaire de rajouter un Mapik” écrit Chalom Lahiany (2010), p. 15.
[20] Nous avons également abordé ce sujet dans le chapitre 4 (section 5.6). Sur ce sujet, voir Tikoun sofrim Ich Maçlia’h (p. 31); Ch. Lahiany, 2010.
[21] Ce n’est évidemment pas le cas si le yod fait partie d’un ‘hirik malé (‘hirik puis yod), d’un tséré malé (tséré suivi d’un yod).
[22] Exemples de R’ Ariel Cohen שליט״א ba’al koré à Newé Ya’akov, Jérusalem (communication orale, août 2012).
[23] Cas cité par R’ Meir Mazouz, Tikoun Ich Maçlia’h, p. 31, paragraphe 16.
[24] Exemples de R’ Ariel Cohen שליט״א (communication orale, août 2012).
[25] Notons que dans le cas suivant le yod n’est pas mapik (il fait partie de la voyelle ‘hirik malé, ce qui explique que la règle s’applique) נָשָׂ֣אתִי פָנֶ֔יךָ (Béréchit 19, 21)
[26] P. Joüon (1965), p. 55 (18i).
[27] P. Joüon (1965), p. 55 (18i).
[28] Philippe E., (2007-2010), sur la paracha ki tétsé, Dikdouk free.
[29] Philippe E., (2007-2010), sur la paracha chofétim, Dikdouk free.
[30] Philippe E. (2007-2010), sur la paracha Bo, dikdouk free
[31] Cité par Philippe E., (2007-2010), sur la paracha Wayélekh.
[32] Autres orthographes : até mérahiq (até méra’hek).
[33] « Une condition d’application de la règle Ate Mera’hiq est que le deuxième mot doit être court ou Mile’el. Dans les deux cas, cela signifie qu’il doit commencer par une syllabe accentuée » (Philippe E. dans dikdouk.fr, sur Béchalla’h). Pour la signification de mile’el, voir ci-après le chapitre 7 sur l’accent tonique.
[34] Présence d’un accent à l’avant-dernière syllabe, d’un kamats à la fin de ce premier mot et d’un ta’am conjonctif. Par ailleurs, selon P. Joüon , les conditions suivantes sont nécessaires pour qu’il ait un até méra’hik : la voyelle finale du premier mot doit être ségol (avec ה), ou kamats (avec ou sans ה) ; - le premier mot doit être mile’el (par nature ou par ascension du ton). La liaison avec le mot suivant est étroite, mais pas très étroite (marquée par le ta’am et généralement pas par un makaf) ; le second mot doit avoir son accent sur la première syllabe. P. Joüon (1965), p. 56 (18i).
[35] Cas cité par R’ Meir Mazouz, Tikoun Ich Maçlia’h, p. 31, paragraphe 16.
[36] Pas de Ate Mera’hik (donc pas de daguèch fort dans phé) ici car le ה terminant le premier mot fait partie de la racine de ce dernier et suit un kamats. La בֶּגֶ"ד כֶּפֶ"ת n’a pas non plus de daguèch faible puisque le mot précédent se termine par un ta'am conjonctif. Voir : Philippe E. (2007-2010), sur Bo.
[37] Noter aussi :
- lorsque pour raison d’euphonie le daguèch fort de redoublement disparaît il est remplacé par un petit trait horizontal (qui a pour nom raphé) au dessus de la lettre - mais il est souvent omis (Weingreen J. (2004), p. 26); la disparition du daguèch des בֶּגֶ"ד כֶּפֶ"ת si ces dernières sont précédées d’une lettre comprise dans le Tétragramme, peut également être signalée par un rafé dans certaines éditions (ainsi, le sépher hahaftarot de l’Institut Ohr ha’hayim).
- on peut trouver un daguèch fort si le mot se termine par un kamats et se trouve en position pausale. Ainsi אוֹדֶֽךָּ׃ (Téhilim 30, 13), אֲרֽוֹמְמֶֽךָּ׃ (Téhilim 118, 28) ;
- après une voyelle brève non accentuée : daguèch dans la lettre qui suit. Ainsi : הַזּיו (mais זיו) ; מִלֵּב (mais לֵב) .
Mise à jour 1er juin 2014