(c) Hillel Bakis
La voix de Jacob, 2013
20* TETSAWE (Chémot 27, 20 – 30, 10)
La paracha poursuit l’exposé de ses instructions quant au sanctuaire.
Sur l’ordre de Hachèm, Moché commande aux Enfants d’Israël d’apporter de l’huile d’olive pure pour alimenter les flammes perpétuelles de la ménora. Il commande à Aharon et à ses fils d’allumer chaque jour ces flammes dans la tente du rendez-vous, cela « du soir jusqu’au matin (27,21-22).
La paracha décrit les vêtements de lin blanc que les Kohanim doivent porter lors de leur service dans le sanctuaire: le turban [1], la tunique [2], le pantalon/caleçon [3], la ceinture [4] tissée de fils azurs, pourpres, écarlates et de lin fin. Alors que les Cohen "ordinaires" n’avaient que quatre sortes de vêtements; le Cohen gadol portait quant à lui huit vêtements dont quatre comportaient de l’or : la plaque frontale[5], l’éphod [6], le manteau [7] et le pectoral du jugement [8] contenant les Ourim et les Toumim [9] (Chap. 28). Lorsqu’il entrait dans le Saint des Saints au cœur du Bet hamikdach, il ne portait que les quatre autres vêtements (faits de lin et que portaient également les autres Cohen).
La paracha aborde le sujet de l’initiation d’Aharon et de ses fils dans la prêtrise, celui des sacrifices de consécration et des sacrifices quotidiens.
La paracha présente une promesse de Hachèm : וְשָׁ֣כַנְתִּ֔י בְּת֖וֹךְ בְּנֵ֣י יִשְׂרָאֵ֑ל וְהָיִ֥יתִי לָהֶ֖ם לֵֽﭏהִֽים « Et Je viendrai habiter au milieu des enfants d’Israël et Je serai leur D.ieu » (29, 45). Cette annonce vient couronner tout le processus : depuis la création d'Adam, puis la sélection de Noah, d'Abram, celle des douze tribus des enfants d'Israël. Un processus qui est passé par l'exil en Egypte...
Le sujet de l’encens est abordé ensuite avec la description de l’autel en or, qui était situé dans l’autel intérieur, près de la ménora. Sur cet autel d’or se faisait la combustion de l’encens matin et après-midi avec interdiction d’apporter un “encens étranger” dont la composition ne serait pas valide (Chap. 30).
[1] הַמִּצְנֶ֖פֶת - Parfois traduit par « tiare ». Il s’agissait d’un chapeau en forme de toque fait de lin fin (Chémot 28, 36-38).
[2] En lin fin. Nouée autour du cou par des lacets, elle comportait des manches.
[3] De lin fin. Ils devaient être portés par pudeur.
[4] Portée au-dessus de la taille, elle permettait de serrer la tunique.
[5] C’est une lame d’or pur portant une inscription pouvant se traduire « Saint de Hachèm » ou « La Sainteté est à Hachèm » ; la lame était posée sur un cordon bleu et se portait sur le front du Cohen gadol (Chémot 28, 36-38).
[6] אֵפוֹד֙ - A la forme d’une sorte de tablier fermé devant, attaché à la ceinture et par des bretelles. L’éphod était tissé de fils de laine et de lin (teintés d’azur, de pourpre et d’écarlate) et de fils d’or. L’interdiction du port de cha’atnez est un décret divin que l’on ne peut expliquer puisque certains vêtements ici décrits étaient permis (et même prescrits) alors qu’ils comprenaient à la fois du lin et de la laine.
[7] ּמְעִ֔יל - En laine bleue. Cape sans manches ouverte sur les côtés. Sur ses bords, en alternance, des clochettes d’or (36) et des décorations en forme de grenade (36).
[8] חֹ֣שֶׁן הַמִּשְׁפָּ֗ט - Le pectoral du jugement est un morceau d’étoffe tissée d’or, de pourpre, d’écarlate et de lin et garnie de douze pierres précieuses sur quatre rangs. Il formait une sorte de plaque maintenue par des cordons sur le devant de l’habit du Cohen gadol (sur le baudrier de l'éphod עַל־חֵ֣שֶׁב הָֽאֵפ֑וֹד). Lorsque le Cohen gadol posait une question à Hachèm, les lettres gravées sur les pierres précieuses du pectoral s’illuminaient, formant la réponse attendue. Le pectoral aurait contenu dans ses replis un parchemin où était inscrit en toutes lettres le Nom divin ineffable.
[9] Les Ourim (הָֽאוּרִים֙) et les Toumim (הַתֻּמִּ֔ים) rendaient claires (méir) et vraies (metammém) les paroles du Cohen gadol (Ritva sur Yoma 73b, cit. Rachi, Ed. Gallia sur le verset). Elles étaient insérées dans le pectoral du Cohen gadol. (Rachi sur Chémot 38,30). Les Ourim et les Toumim furent perdus avec la destruction du premier Temple, mais le Cohen gadol continuait à porter le pectoral, pièce indispensable du vêtement sacerdotal.
Mise à jour 7 avril 2013.