© Hillel Bakis,
La voix de jacob, 2013
D'après un enseignement
de R’ Yécha’ya Bakish זצ"ל
(sur deux notarikones sur Michpatim)
Le premier verset de la paracha de cette semaine a fait l'objet d'un commentaire de Rabbi Yécha’ya Bakish [1]. Rappelons cet enseignement[2], de la sorte, nous aurons alors le privilège de faire parler les lèvres des anciens דּוֹבֵב, שִׂפְתֵי יְשֵׁנִים (Chir hachirim 7,10).
Avant de commencer il faut expliquer ce qu'est le notarikon : ce procédé correspond à l'une des trente-deux règles d'interprétation transmises par Rabbi Eli’ézer ben Yossi haGalili [3]. Le notarikone consiste en : la division d'un mot en plusieurs [4] ; la composition de plusieurs mots en un seul ; la décomposition de mots en acrostiches. Ainsi: les lettres d'un mot donnent chacune un autre mot ; les initiales de plusieurs mots donnent un mot ; les finales de plusieurs mots font un mot. Il s'agit d'utiliser par exemple des parperaot (jeux de mots, moyens mnémotechniques) pour que le texte biblique révèle un enseignement supplémentaire qu'il portait de manière latente mais qui attendait d'être révélé par un ‘Hidouch [5].
Le commentaire de Rabbi Yécha’ya Bakish זצ"ל - rapporté par Rabbi Sa'adia ben Danan זצ"ל - utilise les vingt-quatre lettres du premier verset de Michpatim: (tout le verset contenant cinq mots). Ces lettres deviennent les initiales de mots construisant une phrase complète [6]. Avec ce même verset, R’ Yécha’ya Bakish זצ"ל effectue ce procédé à deux reprises, exposant deux notarikones différents.
Premier notarikone : l’importance de la morale (moussar) est déduite du premier mot de la paracha Michpatim
"L'homme doit étudier la morale". R’ Yécha’ya Bakish זצ"ל déduit l’importance du moussar de la Torah elle-même. Et pas de n’importe quel passage : du mot qui fait la liaison entre les Dix Commandements (paracha Yitro) et les autres commandements de la Torah (voir le commentaire sur le waw de « wéélé » de Michpatim).
Traduction littérale condensée du premier notarikone de וְאֵ֨לֶּה֙ הַמִּשְׁפָּטִ֔ים אֲשֶׁ֥ר תָּשִׂ֖ים לִפְנֵיהֶֽם׃. Chaque première lettre de chaque mot utilisé est développée donnant un mot. Ici, deux notarikones différents sont indiqués par Rabbi Yécha’ya Bakish זצ"ל:
Traduction développée - Donnons à présent le développement du verset par le procédé du notarikone: véélé hamichpatim acher tassim lifnéém et voici les commandements que tu placeras devant eux. Les mots et lettres sont les suivants:
1. וְאֵ֨לֶּה֙ "wéélé" (1.1wav, 1.2 aleph,1.3 lamed, 1.4 he)
2. הַמִּשְׁפָּטִ֔ים "Hamichpatim" (2.1 hé, 2.2 mem, 2.3 chin, 2.4 pe,2.5 tet, 2.6 youd, 2.7 mem)
3. אֲשֶׁ֥ר "acher" (3.1 aleph, 3.2 chin, 3.3 rech)
4. תָּשִׂ֖ים "tasim" (4.1 tav, 4.2 sin, 4.3 youd, 4.4 mem)
5. לִפְנֵיהֶֽם"lifnehem" (5.1 lamed, 5.2 pe, 5.3 noun, 5.4 youd, 5.5 he, 5.6 mem)
« Passouk וְאֵ֨לֶּה֙ הַמִּשְׁפָּטִ֔ים... "Verset ‘Et voici les commandements etc."
« Notarikone. L'homme doit étudier la morale (moussar). La femme doit se couvrir la face. Alors elle gagnera une grande paix Que ses enfants soient (ses enfants seront) nombreux. A son mari, les gens donneront gloire. Notarikon. Et il doit, l'homme, enquêter les témoins. ….
« Jusque là, j'ai trouvé écrit moi le chétif [7], Saadia ben Danan זצ"ל, Sofo tov [8] de l'écriture du rabbin [9] parfait et intègre Ichaya Bakish zl'h » [10].
1. וְאֵ֨לֶּה֙ le premier mot donne "ve’haïav adam lilmod hamoussar": 1.1- première lettre: waw donne: "vé’haïav" est tenu (doit) ; 1.2- seconde lettre: aleph donne: "adam" l'homme ; 1.3- troisième lettre: lamed donne: "lilmod" d'étudier ; 1.4- quatrième lettre: hé donne: "hamoussar" la morale.
verset commenté | Citation de R’ Icha’ya Bakish זצ"ל transcrite et traduite | Extraits du manuscrit * Voir la version imprimée (Tome 2 de la série La voix de Jacob) |
| נוטריקון Notarikone | |
וְאֵ֨לֶּה֙ | וחייב אדם ללמוד המוסר we’haïav adam lilmod hamoussar L'homme doit étudier la morale | |
הַמִּשְׁפָּטִ֔ים | האשה מצוה שתכסה פניה טרם יציהתה מביתה haicha mitsva chetekhassé panéah terem yetsiathah mibeitah La femme doit se couvrir la face avant de sortir de sa maison | |
אֲשֶׁ֥ר | אז שלום רב az chalom rav Alors (elle gagnera une) grande paix | |
תָּשִׂ֖ים | תרויהך שבניה יהיו מרובים tarwihakh chebaneah yihyou meroubim Elle gagnera ( ?) que ses enfants soient nombreux . | |
לִפְנֵיהֶֽם | לבעלה פאר נותנת יהיו האנשים משבחים léba'lah peer notenet yihyou haanachim mechabe’him Les gens glorifieront son mari |
Il est opportun de rappeler ici l’importance des enseignements de morale, indispensables car les qualités morales (midot) distinguent l'homme, et leurs défauts compromettent la qualité même de la Torah d’un maître ne sachant travailler son caractère (ainsi, un homme au caractère défectueux peut être comparé à une machine détériorée qui ne pourra fonctionner convenablement ; ou encore à un verre sale qui dégrade la qualité du vin précieux qu’on y verse). Le raffinement des traits du caractère de chacun mérite des efforts constants [11].
Rappelons le verset כִּ֤י נֵ֣ר מִ֭צְוָה וְת֣וֹרָה א֑וֹר וְדֶ֥רֶךְ חַ֝יִּ֗ים תּֽוֹכְח֥וֹת מוּסָֽר׃
« Oui, la mitsva est une lampe, et la Torah une lumière. Et les exhortations de la morale (moussar) sont un chemin de vie » (Michlé 6, 23).
2. הַמִּשְׁפָּטִ֔ים 2.1- première lettre: hé donne: "hahicha" la femme ; 2.2- seconde lettre: mem donne: "mitsva" (c'est un) précepte ; 2.3- troisième lettre: chin donne: "chetekhassé" qu'elle se couvre ; 2.4- quatrième lettre: pe donne: "panéah" sa face ; 2.5- cinquième lettre: tet donne: "terem" avant ; 2.6- sixième lettre: youd donne: "yetsiathah" sa sortie ; 2.7- septième lettre: mem donne: "mibeitah" de sa maison.
On trouve ici une indication sociale intéressante sur le port du voile par les femmes juives au Maroc de la fin du 16ième. Ce qui est peut-être l'écho d'un verset de la paracha Wayéchev concernant Tamar se préparant à une rencontre avec Yéhouda (Béréchit 38,14) [12]. Nous avons une autre mention du « voile » dans la paracha ‘Hayé Sarah lorsque le serviteur d'Abraham revient de chez Batouel avec Rivka, celle-ci, lorsqu'elle sut que Yits’hak approchait « prit son voile et en fut couverte » [13].
3. אֲשֶׁ֥ר 3.1- première lettre: aleph donne: "az" alors ; 3.2- seconde lettre: chin donne: "chalom" paix ; 3.3- troisième lettre: rech donne: "rav" grande.
4. תָּשִׂ֖ים 4.1- première lettre: tav donne: " tarwihakh " (elle) gagnera ( ?) ; 4.2-seconde lettre: sin donne: "chébanéah" que ses enfants ; 4.3-troisième lettre: youd donne: "yihyou" soient ; 4.4 -quatrième lettre: mem donne: "méroubim" nombreux.
5. לִפְנֵיהֶֽם 5.1- première lettre: lamed donne: "léba'lah" à son mari ; 5.2- seconde lettre: pe donne: "peer" gloire ; 5.3- troisième lettre: noun donne: "noténet" (elle) donne ; 5.4- quatrième lettre: youd donne: "yihyou" seront ; 5.5- cinquième lettre: he donne: "haanachim" les gens ; 5.6- sixième lettre: mem donne: "méchabé’him" glorifiant.
Second notarikone : ce que doit être le comportement du juge est déduit du verset
« Passouk וְאֵ֨לֶּה֙ הַמִּשְׁפָּטִ֔ים ... ‘Et voici les commandements, etc.’ Notarikon.…. » [14]. « Jusque là, j'ai trouvé écrit moi le chétif [15], Saadia ben Danan Sofo tov [16] de l'écriture du rabbin [17] parfait et intègre Yicha'aya Bakish zl'h » [18].
Traduction développée : "….Le juge doit entendre les témoins, et confrontera les parties. Il doit essayer de parvenir à un compromis avant de rendre son jugement, cela avec le consentement des parties. Il ne favorisera pas le notable en prononçant son jugement avant d'avoir écouté le second plaignant".
Donnons à présent le développement du verset par le procédé du notarikone: véélé hamichpatim acher tassim lifnéém et voici les commandements que tu placeras devant eux. Les mots et lettres sont les suivants:
1. וְאֵ֨לֶּה֙ "wéélé" (1.1wav, 1.2 aleph,1.3 lamed, 1.4 he)
2. הַמִּשְׁפָּטִ֔ים "Hamichpatim" (2.1 hé, 2.2 mem, 2.3 chin, 2.4 pe,2.5 tet, 2.6 youd, 2.7 mem)
3. אֲשֶׁ֥ר "acher" (3.1 aleph, 3.2 chin, 3.3 rech)
4. תָּשִׂ֖ים "tasim" (4.1 tav, 4.2 sin, 4.3 youd, 4.4 mem)
5. לִפְנֵיהֶֽם"lifnehem" (5.1 lamed, 5.2 pe, 5.3 noun, 5.4 youd, 5.5 he, 5.6 mem)
Verset commenté | Citation de R’ Icha’ya Bakish זצ"ל transcrite et traduite | Extraits du manuscrit * Voir la version imprimée (Tome 2 de la série La voix de Jacob) |
| נוטריקון Notarikone | |
וְאֵ֨לֶּה֙ | וחייב אדם לחקר העדים vé’haïav adam lé’hakor a'édim Et l'homme doit faire une enquête auprès des témoins |
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הַמִּשְׁפָּטִ֔ים | הדיין מצוה שיעשה פשרה טרם יעשה משפט hadayan mitsva cheya'asse pechara terem ya'assé michpat Le juge doit faire un compromis avant de faire le jugement. | |
אֲשֶׁ֥ר | אם שניהם רוצים im cheneem rotsim Si les deux (parties) le veulent | |
תָּשִׂ֖ים | תשמע שניהם יחד מדברים tichma' cheneem ya’had médaberim "(Le juge) écoutera parler ensemble les deux parties" | |
לִפְנֵיהֶֽם | לא פני נדיב יהדר הקודם מהר lo pené nadiv yéhdar (h ?) kodem maer" . Tu ne favoriseras pas le visage du notable en l’écoutant rapidement avant d'écouter le second plaignant. |
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1- וְאֵ֨לֶּה֙ - Le premier mot de ce notarikone donne: "vé’haïav adam lé’hakor a'édim": Et l'homme doit interroger les témoins, ou, plus littéralement : « et il doit l'homme enquêter les témoins » selon le notarikon suivant: 1.1- première lettre: waw donne: "vé’haïav": et il doit ; 1.2- seconde lettre: aleph donne: "adam": l'homme ; 1.3- troisième lettre: lamed donne "lé’hakor": enquêter ; 1.4- quatrième lettre: hé donne: "ha'édim": les témoins. Notons que cette quatrième lettre est développée en « hadin » (la loi) dans le notarikon cité par le Ba’al hatourim [20].
2. הַמִּשְׁפָּטִ֔ים - C’est le principe de la recherche d’une conciliation entre les parties avant de faire le jugement. 2.1- Première lettre: hé donne: "hadayan" (pour) le juge ; 2.2- seconde lettre: mem donne: "mitsva" c'est un commandement religieux ; 2.3- troisième lettre: chin donne: "chéya'assé" de faire (d'essayer d'obtenir) ; 2.4- quatrième lettre: pe donne: "péchara" un compromis ; 2.5- cinquième lettre: tet donne: "térém" avant ;2.6- sixième lettre: youd donne: "ya'assé" de faire (de prononcer) ; 2.7- septième lettre: mem donne: "michpat" (son) jugement [21].
3. אֲשֶׁ֥ר [22] 3.1- La première lettre: aleph donne: ".im" si ; 3.2- La seconde lettre: chin donne: "chénéém" les deux (plaignants) ; 3.3- La troisième lettre: rech donne: "rotsim" le veulent;
4. תָּשִׂ֖ים C’est le débat contradictoire devant le juge [23]. 4.1- La première lettre: tav donne: "tichma'" tu écouteras (le juge écoutera) ; 4.2- La seconde lettre: sin donne: "cheneem" les deux ; 4.3- La troisième lettre: youd donne: "ya’had" ensemble ; 4.4- La quatrième lettre: mem donne: "medaberim" parler
5. לִפְנֵיהֶֽם 5.1- La première lettre: lamed donne: "lo" non ; 5.2- La seconde lettre: pe donne: "péné" face ; 5.3- La troisième lettre: noun donne: "nadiv" notable ; 5.4- La quatrième lettre: youd donne: "yéhdar " favoriser ; 5.5- La cinquième lettre: he pose un problème de compréhension. On notera la grande taille de cette lettre et sa graphie carrée car il s’agit des lettres développées en notarikon – les autres lettres étant en cursive. Cela veut-il dire « H’ kodem » (Hachèm avant) ? Ou bien le « hé » viendrait servir d’article défini « ha » ; ou bien encore doit-on porter foi à une note marginale portée sur le manuscrit citant RYB : « haTo’hé’ha »/ la remontrance ; 5.6- La sixième lettre: RYB indique que mem donne maher (vite) alors que pour le TOUR il donne méhém (mem hé mem).
Avec le développement des lettres selon le notarikone du TOUR, le sens du notarikone développé à partir du mot לִפְנֵיהֶֽם deviendrait : "lo pené nadiv yéhdar kodem mahér" "Tu ne favoriseras pas le visage du notable en le jugeant rapidement avant d'écouter le second plaignant" [24].
Un notarikone presque équivalent apparaît sous la plume du Ba’al hatourim (R' Ya’akob ben Acher zatsal [25], le TOUR qui est né vers 1270). Pourquoi R’ Saadia ben Danan זצ"ל, cite-t-il le notarikone de son maître sans aucune allusion à celui quasi identique, du TOUR né plus de deux siècles avant R’ Yécha’ya Bakish זצ"ל?
Cette omission serait-elle due aux légères différences entre les deux notarikon et qui concernent les lettres :
1.4 - hé pour ha'edim (RYB) alors que le TOUR indique « hadin »
5.5 - hé pour hato’hé’ha (note marginale MSS citant RYB) ou « h’ kodem » sur le manuscrit). Le TOUR indique le mot התנכר « hé tav noun kaf rech » « Il sera découvert » [comme coupable] »
5.6 - mem pour maher (RYB) alors que le TOUR indique le mot méhem (lettres : mem hé mem)
RYB a-t-il retrouvé par lui-même le notarikone du TOUR ou transmet-il un enseignement plus ancien encore, auquel aurait aussi puisé le TOUR ?[26] Il faudrait vérifier sur d’autres éditions du ba’al hatourim si le mot « ha’édim » apparaît ou si les éditions s’accordent pour indiquer « hadin ». Les maîtres castillans de R’ Ichaya Bakish זצ"ל ont-il conservés une autre version (originale ?) du notarikone du TOUR ? Cela n’est pas impossible. En tout cas, nous relevons ici un témoignage supplémentaire de l’intérêt des anciens manuscrits judéo maghrébins [27] .
L'importance des jugements équitables est primordiale: le juge qui accomplit sa fonction selon la stricte équité participe donc à la création du monde comme cela est souligné par la Guémara et par Rachi [28].
[1] Dayan de Fès (en fonction entre ... 1590-1610...) ; voir R’ Yossef Ben Naïm ז"ל , Malke rabbanane, Jérusalem, 5691, et Rabbi David Obadia, Fes..., Jérusalem, 1978/9.
[2] Enseignement cité par R’ Sa'adia ben Danan זצ"ל, Dérouchim Page 17a, manuscrit, Fès 1760, Jewish Theological Seminary Library (JTS), New York (et Microfilm, Bibliothèque Nationale et Universitaire Hébraïque de Jérusalem, réf. 10970 samah »). Voir: R' Yécha’ya Bakish (1992).
[3] Ces règles sont apparues dans un texte du 10e siècle où Abou Walid ibn Ganath en donne la liste et indique que leur auteur en est Rabbi Eli’ézer ben Yossi Hagalili (R’ M-A Ouaknine, « Introduction à la littérature talmudique » in Aggadoth du Talmud de Babylone, Verdier, Paris, 1983, pp. 11-31). Voir le Tome 6 de la série La voix de Jacob (et sur ce site la rubrique Torah & Prophètes/Exégèse: les méthodes).
[4] Donnons un exemple à propos du mot Adam : ses lettres sont les initiales de Adam, David et Machia’h.
[5] Il ne faut pas confondre deux sens distincts du mot ‘Hidouch; l'un concerne les décisions juridiques tirées de la torah; l'autre simplement la découverte d'un sens nouveau n'ayant aucune implication juridique (dans le commentaire de la Torah).
[6] Note sur les caractères et signes diacritiques du manuscrit. Dans ce texte, alternent deux types de caractères: des cursives d'une part, des lettres "carrées" d'autre part. Ces lettres carrées qui se trouvent au début des mots sont, de plus, surmontées par des signes diacritiques particuliers: deux ou trois points surmontant ces lettres. Ces points sont là pour renforcer encore le signalement de la lettre mise en évidence par l'auteur.
[7] Indication classique pour souligner la modestie de l'auteur.
[8] Sofo tov : que sa fin soit bonne ! Souhait formulé pour un vivant (y compris celui qui écrit pour lui-même).
[9] Cette dernière indication nous assure que nous disposons de la copie textuelle du texte de R’ Yécha’ya זצ"ל.
[10] Cette expression signifie une fois développée: Zichrono le’Hayé a'olam aba (que son souvenir soit évoqué au monde futur).
[11] Sur les principaux ouvrages de Moussar (dérekh étrets / morale du comportement dans le cadre de la vie sociale… éthique), voir Tome 6, chapitre 1. On peut rattacher ces ouvrages à la tradition transmise par :
- les Tana¨m : Michna Abbot (Maximes des Pères) ;
- les Amoraïm : sujets abordés dans certaines Massékhtot Hitsoniyot (petits traités) : Abot de Rabbi Nathan (conseils moraux); kala, kala rabati, Derekh erets raba, Derekh erets zouta (pudeur, règles de bienséance);
- les Richonim : ‘Hovote hallévavote de R’ Ba’hya Ibn Pakouda; R’ Chélomo Ibn Gabirol est l’auteur du Tikoun middot ha-nefesh /Réparation des qualités de l’âme (traité d'éthique rédigé en arabe, 11ème s.) ; Séfer 'Hassidim, de R’ Yéhouda ben Chmouel hé'hassid ; Iguéret haRamban (lettre de Na’hmanide à son fils) ; Cha’aré téchouva (de Rabbébou Yona de Gérone sur le repentir) ; Or’hot tsadikim (anonyme, 15ème siècle);
[12] וַתָּסַר֩ בִּגְדֵ֨י אַלְמְנוּתָ֜הּ מֵֽעָלֶ֗יהָ וַתְּכַ֤ס בַּצָּעִיף֙ וַתִּתְעַלָּ֔ף : « Elle quitta ses vêtements de veuve, prit un voile et s'en couvrit »
[13] וַתֹּ֣אמֶר אֶל־הָעֶ֗בֶד מִֽי־הָאִ֤ישׁ הַלָּזֶה֙ הַֽהֹלֵ֤ךְ בַּשָּׂדֶה֙ לִקְרָאתֵ֔נוּ וַיֹּ֥אמֶר הָעֶ֖בֶד ה֣וּא אֲדֹנִ֑י וַתִּקַּ֥ח הַצָּעִ֖יף וַתִּתְכָּֽס׃ (Béréchit 24, 65). Traduction selon l'indication de Rachi sur ce verset: le verbe est à la forme passive (Hitpael).
[14] « Le juge doit (essayer de) faire un compromis avant de faire le jugement. Si les deux (parties) le veulent. Tu (le juge) écouteras parler ensemble les deux (parties). Tu ne favoriseras pas le visage du notable (en le jugeant) rapidement avant (d'écouter le second plaignant) ».
[15] Indication classique pour souligner la modestie de l'auteur.
[16] Ce qui veut dire: "que sa fin soit bonne". Cette expression Sofo tov est un souhait que l'on formule pour les personnes vivantes. En l'occurrence le transcripteur à lui-même.
[17] Indication précieuse : nous disposons de la copie textuelle du texte de R’ Yécha’ya Bakish זצ"ל.
[18] Cette expression signifie une fois développée: Zichrono lé’Haye a'olam aba (que son souvenir soit évoqué au monde futur).
[19] Noter que, sur le texte tel qu’il figure sur le manuscrit, les lettres initiales des mots sont grandes et en graphie carrée (lettres initiales du notarikon).
[20] Edition récente de son commentaire cit. Mikraot guédolot haMaor, volume 2, Chémot, p. 489. On notera par ailleurs plusieurs signalements de ce notarikon du TOUR:
- « le mot hébreu michpatim est un acronym de: ‘Mitsva cheya'ase Pechara Terrem Ya'ase Michpat’ » / ‘C’est une mitsva de faire une pechara…” (fév. 2006, signalement par Google d’adresse hors service : www.con2inc.com/pub/sehc/hamaayan/0304/mishpati.034);
- « le juge devrait tenter un compromis avant de promulguer un décret ». Torah Tidbits, http://www.ou.org/torah/tt/5760/mishpatim60/specialfeatures.htm;
- «The letters of the word form an acronym in Hebrew. 'The judge is commanded to make a compromise between the two parties before he judges;” (http://www.shemayisrael.co.il/parsha/kindertorah/archives/mishpatim62.htm) consult. fév. 2006
[21] Selon cit. du Ba’al hatourim, Mikraot guédolot haMaor, volume 2, Chémot, p. 489
[22] Ce qui est expliqué comme suit: “If both parties are agreable to that”. Torah Tidbits, http://www.ou.org/torah/tt/5760/mishpatim60/specialfeatures.htm
[23] Il ne convient pas d’entendre une des deux parties en l’absence de l’autre. TOUR, Mikraot guédolot haMaor, volume 2, Chémot, p. 489.
[24] Ce notarikon fait penser à גַּם־אֵ֥לֶּה לַֽחֲכָמִ֑ים הַֽכֵּר־פָּנִ֖ים בְּמִשְׁפָּ֣ט בַּל־טֽוֹב׃ « Ceci encore est des Sages: avoir égard aux personnes dans un jugement n'est pas bien » (Michlé 24, 23) Cf. cit. du TOUR, Mikraot guédolot haMaor, volume 2, Chémot, p. 489.
[25] Ba’al haTourim, sur ce verset: cit. Mikraot guédolot haMaor, volume 2, Chémot, p. 489
[26] Ces conclusions sont envisageables car R’ Yécha’ya Bakish זצ"ל n’aurait pas proposé un résultat différent de celui d’une autorité antérieure à son époque. Les rabbins-juges de Fès pourraient ne pas avoir connu le commentaire sur la Torah du TOUR (là où le second notarikon est développé) ? - Cette hypothèse reste à vérifier. Si tel était le cas, c’est une tradition différente – quoique proche de celle du TOUR- qui est rapportée ici. Les rabbins-juges de Fès pourraient cependant connaître l’ouvrage halakhique du TOUR (arba’ tourim).
[27] Selon le TOUR, ce notarikon reflèterait l’enseignement de Abot 1, 1: היו מתונים בדין, והעמידו תלמידים הרבה, ועשו סייג לתורה. (Abbot 1, 1) - cit. Mikraot guédolot haMaor, volume 2, Chémot, p. 489.
[28] T.B. Chabbat 10a; et Rachi sur Chémot 18,13. Cela est déduit des versets suivants, où l’on trouve les mots boker/'erev. D'où leur rapprochement : וַֽיְהִי֙ מִֽמָּחֳרָ֔ת וַיֵּ֥שֶׁב מֹשֶׁ֖ה לִשְׁפֹּ֣ט אֶת־הָעָ֑ם וַיַּֽעֲמֹ֤ד הָעָם֙ עַל־מֹשֶׁ֔ה מִן־הַבֹּ֖קֶר עַד־הָעָֽרֶב׃ « et le peuple se tint devant Moché depuis le matin jusqu'au soir » (Chémot 18, 13). וַיִּקְרָ֨א ﭏהִ֤ים ׀ לָאוֹר֙ י֔וֹם וְלַחֹ֖שֶׁךְ קָ֣רָא לָ֑יְלָה וַֽיְהִי־עֶ֥רֶב וַֽיְהִי־בֹ֖קֶר י֥וֹם אֶחָֽד׃ « il y eut un soir, et il y eut un matin, jour un » (Béréchit 1, 5)
Dernières modifications: 27 décembre 2012