Références halakhiques récentes
présentées dans le style
du Michna Beroura
par
Eliyahou Bakis
L’ouvrage dont le titre est Michna Béroura est devenu incontournable pour l’étude de la halakha. Cet ouvrage (משנה ברורה. ou Mishna Berura) a été rédigé par R’ Israel Meir Hakohen Kagan (1839–1933), également appelé le ‘Hafets ‘Hayim (חָפֵץ חַיִּים, ou Chofetz Chaim). Il traite des règles halakhiques relatives à la pratique des jours de semaine et des jours particuliers du calendrier hébraïque (vie quotidienne, chabbat, fêtes, etc.). Le titre de l’ouvrage indique le projet de son auteur : rendre clairs les enseignements de la halakha. Largement utilisée par tous ceux qui étudient la halakha, cette compilation pratique comprend six volumes correspondant à l’ensemble de la partie Ora’h ‘Hayim du Choul’hane ‘Aroukh.
A notre époque un certain nombre de Talmidé ‘Hakhamim ont pris sur eux de « compléter » l’œuvre du Michna Béroura sur les trois autres parties du Choul’hane ‘Aroukh : Yoré Dé’a, Even Ha’ézer et ‘Hochen Michpat. En effet, le public des étudiants en Torah est habitué à la mise en page et à l’esprit de synthèse du Michna Béroura. Ces étudiants aiment poursuivre leur étude dans les autres parties du Choul’hane ‘Aroukh, selon ce même modèle éditorial. Il s’agit du style mais aussi de la mise en page dans un « format » adopté, comme le fut en son temps celui de l’édition de Vilna du Talmoud babli [1].
Cette note attire l’attention sur ce grand chantier halakhique de notre époque et indique quelques titres d’ouvrages récents. Elle sera précédée par un rappel sur la littérature halakhique, des richonim jusqu’aux commentaires du Choul’hane ‘Aroukh.
Les Richonim et le Choul’hane ‘Aroukh
Rabbi Yossef Karo, auteur du Choul’hane ‘Aroukh a repris les quatre parties du TOUR. Le TOUR avait en effet classifié toutes les halakhot en quatre parties à partir des Richonim ayant vécu avant lui (comme le RIF, le RAMBAM ou son père le ROCH).
Avant cette présentation en quatre parties, on trouve chez les Richonim des compilations de lois suivant d’autres répartitions ou ne concernant que certains sujets: selon les traités talmudiques ou selon les ordres du Chass[2]; d’autres Richonim ont écrit des livres de halakha suivant une autre répartition. D’autres encore ont répondu à des questions halakhiques et ont compilé leurs réponses dans des recueils de question et réponses : les Chout[3].
Toute la littérature halakhique est évidemment basée sur la Torah écrite et sur le Talmud.
Rabbi Yossef Karo a commenté le Michné Torah du RAMBAM et également le Arba’a tourim du TOUR. Il a toutefois choisi, pour la rédaction du Choul’hane ‘Aroukh, de reprendre la présentation du TOUR (et non celle du RAMBAM), le TOUR ne traitant que de sujets concrètement applicables de nos jours, contrairement au RAMBAM qui traite également de lois non applicables aujourd’hui[4].
Du Choul’hane ‘Aroukh (1563) au Michna Béroura (1894-1907)
C’est en été 1878 (5638), alors âgé de trente-neuf, ans que Rabbi Yisrael Meir Kagan Hacohen de Radin[5] (1839-1933) commença la rédaction du Michna Béroura[6]. Ce grand projet halakhique qui se poursuivit durant vingt-huit ans[7] déboucha sur l’impression des six volumes bien connus aujourd’hui. L’auteur a étudié dans le détail et le plus clairement possible, chaque halakha en rapportant à son sujet les enseignements des grands commentateurs. Le Michna Béroura a trois fonctions principales :
- Expliquer de façon claire le Choul’hane ‘Aroukh et le Rama[8].
- Faire le point sur les différents avis halakhique post-Choul’hane ‘Aroukh.
- Pencher pour tel ou tel avis.
De plus, l’auteur explique parfois l’origine d’un interdit ou d’une mitsva afin de faciliter la compréhension d’un sujet.
Pour une meilleure visualisation, voici la photo du Michna Béroura ouvert mettant en évidence la mise en page. On remarquera sur la page de droite qu’il n’y a pas de Biour Halakha[9], le Michna Béroura étant alors sur deux colonnes.
Pour arriver à ses fins l’auteur s’est aidé d’une mise en page particulière :
- Le Choul’hane ‘Aroukh et le Rama sont rapportés mot pour mot et se trouvent en haut de page.
- Le Béer Hagola (également en haut de la page, en marge) a été écrit par Rabbi Moshé Rivkes dont les annotations informent sur les sources du Choulhan ‘Aroukh.
- En-dessous il y a (en général) deux colonnes (commentaires antérieurs au Michna Béroura)
- le Béer Hétev (de Rabbi Yehouda Achkenazi) vers la tranche du livre ;
- et le Cha’aré téchouva (de Rabbi ‘Hayim Mordekhay Margaliyot) vers l’extérieur du livre.
- En-dessous encore, on trouve (en général) deux colonnes, écrites toutes deux par le même auteur.
- Vers la tranche du livre se trouve le commentaire « Michna Béroura » qui porte le nom général de Michna Béroura qui, par extension s’est appliqué à l’ensemble de l’ouvrage.
- Vers l’extérieur du livre, se trouve le commentaire du Biour halakha. Il s’agit d’approfondissements à partir de ce qui a été dit dans le Michna Béroura. Il y est souvent expliqué pourquoi dans le Michna Béroura tel ou tel avis n’a pas été retenu.
- En notes de bas de page se trouve le Cha’ar Hatsioune, également produit du Rav Kagan. Dans cette partie l’auteur indique les références ou d’autres développements de ce qui a été dit dans les commentaires du Michna Béroura et du Biour Halakha.
Le travail remarquable du Michna Béroura a été fait sur l’ensemble de la partie Ora’h ‘Hayim du Choul’hane ‘Aroukh.
Dans son introduction au Michna Béroura, l’auteur explique pourquoi il s’est intéressé à Ora’h ‘hayim. Il écrit que cette partie du Choul’hane ‘Aroukh doit être étudiée avant tout autre car toutes les règles halakhiques les plus fréquentes y sont édictées (lois qui régissent la journée d’un Juif : le lever, la prière, les bénédictions diverses, le chabbat, les fêtes…). Selon l’expression du Michna Béroura, sans cette partie du Choul’hane ‘Aroukh un Juif ne pourrait même pas bouger le petit doigt[10].
L’avancée d’un grand chantier halakhique pour notre époque
Autres parties du Choul’han ‘Aroukh étudiées et imprimées dans le style du Michna Béroura
Voici les autres parties du Choul’han ‘Aroukh non traitées par le Michna Béroura. Ces chapitres ont été étudiés par des contemporains et imprimés dans la mise en page et le style du Michna Béroura.
Nous présentons dans les tableaux suivants quelques livres ayant posé les premiers jalons de ce grand chantier halakhique pour notre époque.
Le plus ancien que nous sommes parvenus à recenser date de 1979-1980 (5740) soit trente-trois ans avant le début de notre recensement[11]. Il s’agit du Badé hachoul’hane, de Rav Charga Feivel Cohen chlita. Dans cette série de livres, une grande partie de Yoré Déa a été traitée. Notons que le Michna Béroura porte sur Ora’h ‘Hayim, la première partie du Choul’hane ‘Aroukh, et que le Badé hachoul’hane a poursuivi l’œuvre du ‘Hafets ‘Hayim en traitant la deuxième partie (Yoré Déa). De plus, cette œuvre est antérieure à toutes celles de ce genre rencontrées à ce jour à notre connaissance. R’ Charga Feivel Cohen peut donc être considéré à juste titre comme un véritable continuateur du Michna Béroura[12].
La liste établie dans cette brochure n’est pas exhaustive et demande à être complétée car la dynamique semble bien lancée pour la poursuite de ce travail.
Chapitres traités dans la partie Yoré Dé’a
R’ Charga Feivel Cohen est un précurseur dans ce type d’édition. Rav Ya’akov Mekies, Rav Yits’hak Mekies, Rav Yeochoua’ Aba Chaoul, Rav Yissakhar ‘Hazane, Rav Yigal Sa’ada, Rav Chouval Ben Chelomo et Rav Yair ‘Ezer ont continué à traiter cette partie du Choul’han ‘Aroukh.
Notons l’implication de grandes maisons d’édition dans ce projet : Makhon Yérouchalyim et Makon harav Matslia’h (qui annonce la parution d’un prochain volume de la série Horaa beroura).
Partie du Choul’hane ‘Aroukh | Chapitres | Titre | Auteur | Edition |
Yoré Dé’a | 183 à 196 Nida | Badé hachoul’han
| Rav Charga Feivel Cohen | 1980-5740 |
Yoré Dé’a | 197 à 200 Tévila | Badé hachoul’han
| Rav Charga Feivel Cohen | 1982-5742 |
Yoré Dé’a | 87-97 Bassar vé’halav | Badé hachoul’han
| Rav Charga Feivel Cohen | 1990-5750 |
Yoré Dé’a | 98 à 105 Ta’arovete | Badé hachoul’han. | Rav Charga Feivel Cohen | 1999-5759 |
Yoré Dé’a | 106 à 111 Ta’arovete | Badé hachoul’han
| Rav Charga Feivel Cohen | 2001-5761 |
Yoré Dé’a | 340 à 403 Avéloute | Badé hachoul’han
| Rav Charga Feivel Cohen | 2006-5766 |
Yoré Dé’a | 247 à 259 Tsédaka | Badé hachoul’han
| Rav Charga Feivel Cohen | ? |
Yoré Dé’a | 87 à 113 | Or hahalakha | Rav Ya’akov Mekies et Rav Yits’hak Mekies | 5772 |
Yoré Dé’a | 98 à 111 | Horaa beroura | Rav Israel Amoyal et Rav Raziel Cohen (Makhon Harav Matslia’h- Kisse Ra‘hamim). | 5773 |
Yoré Dé’a | 112 à 119 | Cacheroute Hamaakhalim | Rav Yissakhar ‘Hazane | 5773 |
Yoré Dé’a | 120 | Or HaHalakha | Rav Ya’akov Mekies et Rav Yits’hak Mekies | 5772 |
Yoré Dé’a | 120 à 122 | Kacheroute Hakelim | Rav Yssakhar ‘Hazane | 5771 |
Yoré Dé’a | 178 à 182 | Bérit VeTorah | Rav Yeochoua’ Aba Chaoul | 5771 |
Yoré Dé’a | 201 | Cha’are Mikvaot | Rav Yissakhar ‘Hazane | 5771 |
Yoré Dé’a | 201 | Chvile Hachoulhane Halakhot Mikvaot | Rav Yts’hak Sim’ha Rozdal | 5773 (3ème édition) |
Yoré Dé’a |
| Chvile Hachoulhane Halakhot Nida | Rav Yts’hak Sim’ha Rozdal | ? |
Yoré Dé’a |
| Chvile Hachoulhane Halakhot Bassar vé’halav | Rav Yts’hak Sim’ha Rozdal | ? |
Yoré Dé’a | 202 | Kacheroute Hakelim | Rav Yissakhar ‘Hazane | 5771 |
Yoré Dé’a | 203 à 239 | Hayoré véhadé’a. ‘Helek waw. Halakhot Nédarim, Chévou’ot, | Rav Yigal Sa’ada | 5774 |
Yoré Dé’a | 240 à 246 | Halakhot Kiboud av vaem, rabo, talmid hakham et Halakhot melamdim ve Talmud Torah | Rav Yigal Sa’ada | 5772 |
Yoré Dé’a | 247 à 259 | Halakhot tsedaka | Rav Yigal Sa’ada | 5772 |
Yoré Dé’a | 260 à 269 | Mila, ‘avadim, guérout. | Rav Yigal Sa’ada | 5774 |
Yoré Dé’a | 260 à 266 | Berit VeTorah | Rav Yeochoua’ Aba Chaoul | 5770 |
Yoré Dé’a | 260 à 266 | Léma’ane Bérito | Rav Yeochoua’ ‘hayim Chtern et Rav Ya’akov Acher Weber | 5771 |
Yoré Dé’a | 260 à 266 | Mila Kehilkheta | Rav Yair ‘Ezer | 5773 |
Yoré Dé’a | 270 à 284 | Ve’ata Kitvou | Rav Yissakhar ‘Hazane | 5769 |
Yoré Dé’a | 285 à 291 | Pit’he Mezouza | Rav Yissakhar ‘Hazane | 5766 |
Yoré Dé’a | 305 | Berit VeTorah | Rav Yeochoua’ Aba Chaoul | 5770 |
Yoré Dé’a | 322 à 330 | Tarimou ‘Hala | Rav Chouval Ben Chelomo | 5766 |
Yoré Dé’a | 112 à 120 | ‘Helkat Binyamin, Volume 1 | Rav Binyamin Cohen | ? |
Yoré Dé’a | 159 à 171 | ‘Helkat Binyamin, Volume 2 | Rav Binyamin Cohen | ? |
Yoré Dé’a | 172 à 177 | ‘Helkat Binyamin, Volume 3 | Rav Binyamin Cohen | ? |
Yoré Dé’a | 201 | ‘Helkat Binyamin, Volume 5 | Rav Binyamin Cohen | ? |
Chapitres traités dans la partie Even Ha’ézer
Rav Houzi et Rav Yigal Sa'ada ont traité de cette partie du Choul'han 'Arouk h 13]. Il est important de remarquer que l’ensemble de la partie Even Ha’ézer a été traité par Rav Yigal Sa’ada.
Partie du Choul’hane ‘Aroukh | Chapitres | Titre | Auteur | Edition |
Even Ha’ézer | 1-17
| Michnat ha’ezer משנת העזר | Rav Haouzi | 5773
|
Even Ha’ézer | 1 à 65 | Haeven ve Ha’ezer Tome 1 | Rav Yigal Sa’ada | 5773 |
Even Ha’ézer | 66 à 118 | Haeven ve Ha’ezer Tome 2 | Rav Yigal Sa’ada | 5771 |
Even Ha’ézer | 119-178 | Haeven ve Ha’ezer. Tome 3 | Rav Yigal Sa’ada | 5774 |
Chapitres traités dans la partie ‘Hochen Michpat
Rav Acher Mordekhay Rubin, Rav Yigal Sa’ada et Rav Binyamin Cohen ont commencé à traiter cette partie du Choul’han ‘Aroukh.
Partie du Choul’hane ‘Aroukh | Chapitres | Titre | Auteur | Edition |
‘Hochen Michpat | 259 à 271 | Emet Oumichpat | Rav Acher Mordekhay Rubin | 5766 ; 5770 (réédition augmentée) |
‘Hochen Michpat | 348 à 427 | Ha’hochen VeHamichpat | Rav Yigal Sa’ada | 5772 |
‘Hochen Michpat | 331 à 339 | ‘Helkat Binyamin, Volume 4 | Rav Binyamin Cohen | ? |
Selon notre recensement provisoire, les chapitres suivant ont donc déjà été traités dans le format du Michna Béroura :
- Yoré Dé’a : 87 à 122, 159 à 171, 172 à 177, 201 à 291, 305, 322 à 330 ;
- Even Ha’ezer : L’ensemble de cette partie soit de 1 à 178;
- ‘Hochen Michpat : 259 à 271, 331 à 339, 348 à 427.
On constate déjà que,
- dans Yoré Dé’a, les chapitres 120 d’une part (Rav Yissakhar ‘Hazane et les R’ Ya’akov et Yits’hak Mekies), et 201 d’autre part ont été traités par des auteurs différents (Rav Yissakhar ‘Hazane et Rav Yts’hak Sim’ha Rozdal). Dans cette même partie Yoré Dé’a, les chapitres 260 à 266) ont été traités à la fois par Rav Yigal Sa’ada, Rav Yeochoua’ Aba Chaoul, Rav Yair ‘Ezer et par le binôme Rav Yeochoua’ ‘Hayim Chtern et Rav Ya’akov Acher Weber.
. Sans compter l’œuvre du Badé Hachoul’hane qui avait déjà traité un grand nombre de chapitres de Yoré Dé’a.
- dans Even ha’ezer les chapitres 1 à 17 ont été traités par deux auteurs différents : Rav Yigal Sa’ada et Rav Haouzi.
Vers une uniformisation de la norme editoriale ?
Les choix éditoriaux adoptés par l’auteur du Michna Béroura, pour présenter l’étude de la première partie du Choul’hane ‘Aroukh ont été adoptés par d’autres auteurs, comme on vient de le voir.
Cette « norme » éditoriale semble devoir s’étendre non seulement aux autres parties du Choul’hane ‘Aroukh, mais aussi à d’autres ouvrages halakhiques.
Ainsi en est-il pour certains sujets développés dans le Michné Torah du Rambam.
L’étude des lois du Michné Torah sur la terre d’Israël
En fait, toutes les lois n’ont pas été présentées en détail par Maran dans le Choul’hane ‘Aroukh (celles ne s’appliquant pas à son époque, comme on va le voir).
Même dans les chapitres mentionnés par le Choul’hane ‘aroukh comme teroumot et ma’asserot, kilayim, ‘orla, le Choul’hane ‘aroukh n’a pas développé. Quant aux halakhot de leket chikha et péa il mentionne seulement que (à son époque) ces halakhot ne s’appliquaient plus (voir Yoré dé’a, 332).
En revanche, le Rambam mentionne et développe tous les sujets mentionnés par la Guémara et accorde donc une place à toutes ces halakhot.
Pourquoi Maran, l’auteur du Choul’hane ‘aroukh, ne s’est-il pas étendu sur ces lois concernant la terre d’Israël[14]. A l’époque de Maran et de ces décisionnaires, ces lois n’étaient pas applicables concrètement par le peuple juif résidant en grande partie en dehors d’Israël.
Maran résidait pour sa part en Israël ; il a ramené en partie ces halakhot mais ne s’est pas étendu sur ces sujets pour deux raisons fondamentales :
- la grande majorité des terres d’Erets Israël appartenaient à des non juifs, ce qui rendait certaines halakhot inapplicables ;
- c’est l’agencement des halakhot du TOUR qu’a choisi de suivre Maran. Or ce dernier n’a pas développé ces sujets. C’est pour cette raison qu’il n’y a pas de chapitre consacré aux halakhot de chemita dans le Choul’hane ‘aroukh (si ce n’est qu’il en parle ici ou là).
L’œuvre de R’ ‘Hayim Kanievsky שליט״א
Parmi ses nombreux livres, R’ ‘Hayim Kanievsky שליט״א a écrit des enseignements halakhiques dans le style et la mise en page du Michna Beroura. Dans son introduction le rav précise que cette mise en page permet de bien étudier et approfondir son étude.
La nouveauté : contrairement au Michna Beroura il commente non pas le Choul’hane ‘aroukh, mais certaines parties du Michné Torah du Rambam concernant les lois liées à la terre d’Israël. Dans son introduction le rav explique qu’il a choisi de commenter le Rambam plutôt que le Choul’hane ‘aroukh parce que ce dernier n’a quasiment pas traité des lois liées à la terre d’Israël. De fait, afin de bien achever le travail, le rav a également commenté le Rambam pour des halakhot que le Choul’hane 'aroukh avait déjà étudié : c’est le cas notamment des halakhot relatives au cha’atnez, et à la tsédaka.
Un grand nombre d’halakhot concernant les lois liées à la terre sont à nouveau applicables puisque, de nos jours, la propriété d’Erets Israël est revenue à des juifs en majeure partie. Il fallait donc une sorte de Michna Beroura pour ces lois-là.
Michné Torah, Livre Zé’arim - Halakhot traitées par R’ ‘Hayim Kanievsky שליט״א
Partie | Halakhot traitées | Nombre de Chapitres | Titre et tome du Livre de halakha | Edition |
Livre Ze’arim
| Kilayim | 10 | Derekh Emouna, T. 1 | 5754 |
Matanot ‘aniyim | 10 | Derekh Emouna, T. 1 | 5754 | |
Teroumot | 15 | Derekh Emouna, T. 2 | 5754 | |
Ma’asser | 14
| Derekh Emouna, T. 3 | 5754 | |
Ma’asser cheni | 11 | Derekh Emouna, T. 3 | 5754 | |
Bikourim ve chear Matanot Kehouna chebagvoulin | 12 | Derekh Emouna, T. 4 | 5756 | |
Chemita veyovel | 13 | Derekh Emouna, T. 4 | 5756 |
Notons enfin, qu’à part le seder ze’arim, le rav a également commenté en partie les sedarim des livres Zemanim et Kodachim.
Michné Torah, Zemanim - Halakhot traitées par R’ ‘Hayim Kanievsky שליט״א
Partie | Halakhot traitées | Nombre de Chapitres | Titre et tome du Livre de halakha | Edition |
Livre Zemanim | Chekalim | 4 | Chekel Hakodech | 5757 |
Kidouch ha’hodech | 19 | Chekel Hakodech | 5757 |
Michné Torah, Kodachim - Halakhot traitées par R’ ‘Hayim Kanievsky שליט״א
Partie | Halakhot traitées | Nombre de Chapitres | Titre et tome du Livre de halakha | Edition |
Livre Kodachim | Beth habe’hira
| 8 | Derekh ‘Hokhma | 5768 |
Keley hamikdach | 10 | Derekh ‘Hokhma | 5768 |
CONCLUSION
Cette entreprise, déjà bien avancée, présente évidemment le plus grand intérêt pour le monde des yéchivot et des instituts d’études supérieures en halakha.
Il faut s’attendre à la prochaine parution de nouveaux livres dans le style du Michna Beroura jusqu’à ce que l’ensemble du Choul’han ‘Aroukh soit couvert. Il est certain que dans les prochaines années, avec l’aide de D.ieu, l’ensemble du Choul’han ‘Aroukh sera entièrement commenté selon le modèle et dans le style du Michna Beroura, comme c’est déjà le cas de la partie Even ha’ezer et de plusieurs autres chapitres des autres parties.
En l’absence de tout « chantier » organisé avec répartition du travail entre auteurs, le travail en parallèle sur des mêmes chapitres par des auteurs différents est probablement inévitable. Cela présente à la fois des avantages et des inconvénients. A l’échelle de tous les étudiants en Torah, cette situation présente un inconvénient. En effet, il vaudrait mieux que le travail avance de façon plus rapide grâce à une organisation centralisée répartissant les tâches entre des auteurs différents. Cela permettrait aussi une meilleure diffusion des livres car certains des ouvrages cités ci-dessus sont difficiles à se procurer, n’étant pas systématiquement présents dans les librairies. Mais du point de vue de l’auteur lui-même, il est intéressant pour chaque talmid ‘hakham d’approfondir un sujet et d’en devenir spécialiste. De plus, ces « doublons » sont en même temps une richesse supplémentaire[15].
En entreprenant cette étude notre but n’était pas uniquement de lister une série d’ouvrages ayant adopté la même mise en page. Nous avons souhaité attirer l’attention sur les développements actuels d’une partie de la littérature halakhique et de mettre l’accent sur les nouvelles perspectives éditoriales en ce domaine. C’est chose faite à présent, sans qu’il soit nécessaire de réactualiser cette étude à l’infini.
En attendant l’achèvement de cet important chantier halakhique, il nous reste à souhaiter au lecteur... Bonne étude !
Références
Aba Chaoul, R’ Yeochoua’ (5770,5771), Bérit VéTorah
Bakis, Hillel (5773/2013), Interpréter la Torah, Tome 6 de la série La voix de Jacob, Hotsaat Bakish, Montpellier. Voir la section « Les principales compilations halakhique et leurs commentaire » pages 104 à 112
Ben Chelomo, R’ Chouval (5766), Tarimou ‘Hala
Chtern, R’ Yéochou’a ’Hayim (5771) Léma ‘an Bérito
Cohen, R’ Charga Feivel (1980 à 2006), Badé hachoul’han
Cohen, R’ Benyamin (?), ‘Helkat Binyamin, Tome 1
Cohen, R’ Benyamin (?), ‘Helkat Binyamin, Tome 2
Cohen, R’ Benyamin (?), ‘Helkat Binyamin, Tome 3
Cohen, R’ Benyamin (?), ‘Helkat Binyamin, Tome 4
Cohen, R’ Benyamin (?), ‘Helkat Binyamin, Tome 5
‘Ezer, R’ Yair (5773), Mila Kehilkheta
‘Hazane, R’ Yissakhar (5766), Pit’he Mezouza
‘Hazane, R’ Yissakhar (5769), Ve’ata Kitvou
‘Hazane, R’ Yissakhar (5771), Cha’are Mikvaot
‘Hazane, R’ Yissakhar (5771), Kacheroute Hakelim
‘Hazane, R’ Yissakhar (5773), Cacheroute Hamaakhalim
Haouzi, R’ (5773), Michnat ha’ezer משנת העזר
Kanievsky, קניבסקי R’ ‘Hayim (1998/5758), Chekel Hakodech - ( שקל הקדש), Bné Brak, 272 p.
Kanievsky, R’ ‘Hayim, Derekh ‘Hokhma
Kanievsky, R’ ‘Hayim (1994/5754), Derekh Emouna, Tome 1 - ( דרך אמונה), Bné Brak
Kanievsky, R’ ‘Hayim (1994/5754), Derekh Emouna, Tome 2 ( דרך אמונה), Bné Brak, 389 p.
Kanievsky, R’ ‘Hayim, Derekh Emouna, Tome 3
Kanievsky, R’ ‘Hayim, Derekh Emouna, Tome 4
Mekies, R’ Ya’akov & Mekies, R’ Yits’hak (5772), Or HaHalakha
Mekies, R’ Yits’hak (5772) – Voir: Mekies, R’ Ya’akov & Mekies, R’ Yits’hak (5772)
Rozdal Rav Yts’hak Sim’ha (5773), Chvile Hachoulhane Halakhot Mikvaot, (3ème édition)
Rozdal Rav Yts’hak Sim’ha (5774?), Chvile Hachoulhane Halakhot Nida
Rozdal Rav Yts’hak Sim’ha (5775?), Chvile Hachoulhane Bassar vé’halav Mikvaot
Rubin, R’ Acher Mordekhay (5766), Emet Oumichpat. Réédition augmentée en 5770.
Sa’ada, R’ Yigal (5773), Haeven ve Ha’ezer, Tome 1
Sa’ada, R’ Yigal (5771), Haeven ve Ha’ezer, Tome 2
Sa’ada, R’ Yigal (5772), Ha’hochen VeHamichpat
Sa’ada, R’ Yigal (5772), Halakhot Kiboud av vaem, rabo, talmid hakham. Halakhot melamdim ve Talmud Torah
Sa’ada, R’ Yigal (5772), Halakhot tsedaka
Sa’ada, R’ Yigal (5774), Hayoré véadé’a, ‘Helek waw. Halakhot Nédarim, Chévou’ot, Kévod av vaem, Kévod rabo, talmid hakham et Halakhot melamdim ve Talmud Torah, Halakhot Tsédaka, Mila, ‘avadim, guérout.
Weber, R’ Ya’kov Acher (5771) Léma ‘an Bérito
Table des matières
Les Richonim et le Choul’hane ‘Aroukh………………………………………………. | 2 |
Du Choul’hane ‘Aroukh (1563) au Michna Béroura (1894-1907) | 3 |
|
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L’avancée d’un grand chantier halakhique pour notre époque…………. | 7
|
Autres parties du Choul’han ‘Aroukh étudiées et imprimées dans le style du Michna Béroura | 7 |
Chapitres traités dans la partie Yoré Dé’a | 8 |
Chapitres traités dans la partie Even Ha’ézer | 12 |
Chapitres traités dans la partie ‘Hochen Michpat | 13 |
|
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Vers une uniformisation de la norme editoriale ?............................ | 15 |
L’étude des lois du Michné Torah sur la terre d’Israël | 15 |
L’œuvre de R’ ‘Hayim Kanievsky | 16 |
Michné Torah, Livre Zé’arim | 17 |
Michné Torah, Livre Zemanim | 18 |
Michné Torah, Livre Kodachim | 18 |
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Conclusion……………………………………………………………………………………………. | 19 |
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Références……………………………………………………………………………………………. | 21 |
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Table des matières………………………………………………………………………………. | 23 |
* Remerciements à Hillel Bakis mon père pour sa relecture.
[1] Talmud de Babylone.
[2] Chass (ש"ס) correspond aux initiales (raché tévot) de Chicha Sidré (littéralement les « six ordres »); cela fait référence aux six ordres de la Michna: Zera’im, Mo’ed, Nachim, Nezikine, Kodachim, Taharot.
[3] Abréviation de : Chéélot outchouvot.
[4] Pour plus de détail, voir « Les principales compilations halakhique et leurs commentaire » pages 104 à 112 dans le livre Interpréter la torah (tome 6 de la série La voix de Jacob, par Hillel Bakis, Montpellier, 2013.
[5] Surnommé le ‘Hafets ‘Hayim du nom d’un autre de ses livres.
[6] Cette œuvre a été réalisé par le ‘hafets ‘hayim avec l’aide de son fils. Parfois son fils a tranché contre l’avis de son père. En voici un exemple : Dans le chapitre 318/2 (14) le Michna Beroura écrit que lorsqu’un non-juif a cuisiné le chabat pour un juif malade, le plat sera permis après chabat même pour un juif qui n’était pas malade. Cette permission s’explique par le fait qu’aucune interdiction n’a concerné le plat cuisiné pour un juif malade. Mais on trouve une décision contraire dans le Michna Beroura 328/19 (63). Il est écrit qu’après chabat le plat sera interdit même pour le malade pour qui le non-juif avait cuisiné. La raison de cette interdiction est qu’à la fin du chabat un juif peut cuisiner un nouveau plat, pourquoi donc s’appuyer sur une cuisson effectuée par un non-juif ?
Cette apparente contradiction n’est pas une erreur du Michna Beroura. Le fils du ‘Hafets ‘Hayim a témoigné dans le livre « Kitsour Toldot Ha’hafets ‘Hayim » pages 42-43 que son père a traité le chapitre 318 et lui-même le chapitre 328 et qu’il a tranché comme le RACHBA, contre l’avis de son père. Cela a été rapporté par Rav ‘Ovadiya Yossef dans son livre Livyat ‘Hen et par le Rav Meir Mazouz [voir notes ich matslia’h sur le Michna Beroura pages 266 et 331]. Voir également livre Tossefet Ohel (du rav chmouel elyakim Kedar) tome 2 page 180.
[7] Voir l’introduction du Michna Beroura Hamevouar des éditions ‘oz véhadar par le Rav Ména’hem Mendel Pomarantz (éditeur en chef).
[8] Rabbi Moché Isserles, rabbin polonais (dit רמ"א Rama, né vers 1525) a rédigé un commentaire sur le Arba’a Tourim selon les coutumes ashkénazes (le Darkei Moché). Il a annoté le choul’han ‘aroukh dans le but de l’expliquer ou de préciser les coutumes ashkénazes lorsqu’elles sont différentes de ce que statue R’ Yossef Karo.
[9] La partie nommée Biour Halakha a été également rédigée par l’auteur du Michna Béroura afin de développer certains sujets et parfois de justifier ses décisions.
[10] חלק אורח חיים הוא היותר מוקדם ללימוד...ובלעדו לא ירים איש הישראלי את ידו ואת רגלו...
[11] Dont la première édition électronique remonte à 5773 (janvier 2013).
[12] L’auteur est un élève de Rav Yts’hak Hutner Roch yéchivat « Métivta Rabbi Chaim Berlin » et auteur du Pa’had Yts’hak. Dans la recommandation (Haskama) de Rav Hutner à l’attention de rav Charga Feivel Cohen (pour son livre Da’at Cohen publié vers 1967-5727), ce dernier écrivait sur l’auteur : « Il est écrit que sur mille élèves qui entrent à la yéchiva pour étudier la Torah un seul devient Moré Horaa. Je témoigne que dès ton entrée parmi les mille élèves, tu étais celui qui allez devenir Moré Horaa ». Le rav Hutner a répété ses propos dans la Haskama du premier volume de Badé Hachoul’hane en 1980, soit moins d’un an avant son décès.
[14] C’est aussi le cas d’un grand nombre d’autres décisionnaires halakhiques - poskim.
[15] Il serait intéressant de procéder à ultérieurement l’analyse de ces « doublons ». Ce travail reste à entreprendre.
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בס"ד
אליהו בקיש
המשך ביאור השולחן ערוך
בסגנון המשנה ברורה
(c) Eliyahou Bakis & Hotsaat Bakish
Dernière modification : 2 février 2016
Pour citer cette étude:
Eliyahou Bakis (5775/2015), «Références halakhiques dans le style du Michna Béroura ». Edition revue et complétée en août 2015 (Eloul 5775). ISBN 979-10-90638-04-4. Mise en ligne le 20 août 2015 à Kiryat Ata, Israël. https://editionsbakish.com/node/1754. (c) Hotsaat Bakish, Makhon R’ Yecha’ya. (La première édition électronique sur ce site date de janvier 2013/5773).