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Être ou paraître ? Commentaire de la paracha Térouma
Par Rav Eliyahou Bakish ▪ Mohel, enseignant, auteur*

La paracha de Térouma décrit les ustensiles et la structure du tabernacle. Sujet technique, qui invite pourtant à la réflexion.
L’or, omniprésent au sein du michkane, servait à la fabrication ou au plaquage des différents ustensiles : arche, chérubins, table, chandelier…
La structure en bois du tabernacle était couverte de plusieurs couches superposées (les deux premières enveloppant aussi les côtés). La couche intérieure comprenait dix tentures aux motifs d’aigles et de lions. Leur tissage requérait un fil épais constitué de 24 fils : 6 groupes de quatre fils comprenant chacun un fil de lin et trois de laine teinte en azur, pourpre et écarlate de cochenille. Reliées par des attaches en or, ces tentures rappelaient la beauté d’un ciel étoilé (Chabbat 99a).
Au-dessus, 11 tentures en duvet de chèvres noires reliées par des attaches de cuivre. Le Talmud précise que leur réalisation nécessitait une très grande sagesse. Sur les tentures (Rachi 26, 14) étaient disposées des peaux de béliers (teintes en rouge) et de Ta’hach (Chabbat 28b et Et D.ieu créa l’animal du Gd R. Dr. Fiszon, p. 59).
Cette description révèle un contraste entre l’intérieur du michkane (ustensiles en or) et un extérieur plus modeste (tentures et peaux). On note aussi la simplicité croissante des attaches : en or à l’intérieur, puis en cuivre ; plus d’attaches à l’extérieur (Lévouch Yossef).
La présence divine siégeait dans le michkane. La faire résider en nous implique l’application des normes du tabernacle : une intériorité riche (maîtrise de soi, spiritualité) associée à une simplicité extérieure. L’être avant le paraître.
La pression sociale justifie-t-elle l’asservissement de l’être au paraître ? Changer souvent de voiture et d’iPhone… Se vêtir d’habits de marques… Organiser des réceptions fastueuses… Les autorités rabbiniques ont souvent lutté contre l’organisation de mariages nécessitant l’endettement des familles et suscitant la jalousie des non-juifs (takana de 1604, Fès).
Ce chabbat, nous lisons la paracha Chékalim qui aborde, comme celle de Térouma, le sujet du don (tsédaka). La description du michkane nous invite à être et à nous préoccuper des êtres.
Le thème « être ou paraître » est aussi d’actualité en ce chabbat Roch ‘hodech Adar ou l’on intensifie la joie (Ta’anit 29a). A Pourim, le paraître est le propre du déguisement. La joie pure, celui de l’être spirituel !

* Auteur de La Couronne de son mari. BibliEurope ; Paris

Février 2025
Texte paru dans Actualié juive, Paris

* Auteur de La Couronne de son mari. BibliEurope, Paris
'Février 2025
Texte paru dans Actualié juive, Paris