Gram. 11.1. L’article défini

 

 

 

 
L’hébreu ne connait pas d’article indéfini (un, une, des) : le contexte permet de savoir par exemple si : « bayit » veut dire « maison » ou « une maison » ; si : « mayim » veut dire « eaux » ou « de l’eau ».
 
L’hébreu ne connait qu’un seul article défini servant à la fois pour le masculin, le féminin et pluriel.
Ce qui retiendra notre attention ici sera la vocalisation de l’article.
C’est un préfixe (la particule comprend la lettre souvent avec pata’h, la lettre suivante du mot comportant un daguèch fort). Ainsi : « habayit », veut dire « la maison » « hamayim » veut dire : « l’eau ».
Dans certaines conditions, le préfixe comporte une autre voyelle que le pata’h (le tableau ci-après donne des indications utiles pour bien prononcer la voyelle de l’article sur des textes non vocalisés).
 
 
 
 
 

Règle principale

 

Exemples

 

Généralement

 

le préfixe est הַ avec pata’h

et la consonne suivante comporte un daguèch fort [1]

הַשָּׁמַ֖יִם  hachamayim « les cieux » (Béréchit 1,2) ; הַיּ֔וֹם " le jour" (Béréchit 1,16) ;
 

Si la consonne suivante est yod, elle comporte un daguèch fort si ה‎ ou ע‎ la suivent [2]

. הַיְּהוּדִים‎ 
 



 

א ה ח ע   et la semi gutturale rech (ר)

 


Devant les gutturale (א ה ח ע) et la semi gutturale ר
 

 

Devant

 

 א

 

et  ר  (semi gutturale) 

Le préfixe est toujours
הָaveckamats [3]. 

וּבְכָל־הָאָ֔רֶץ  (Béréchit 1,26) ;   . הָאָב הָרֹאשׁ; הָאֵם‎ ; הָאִישׁ‎ ; הָאוֹר‎ 
De même :הָֽאֱלֹהִים‎ 

 

Devant חet  ע 

accentués

Le préfixe est généralement
- הָ  avec kamats [5]

ְ   הָע֖וֹף  (Béréchit 1,22) 
 

 

Devant חet  ע 

nonaccentués

Le préfixe est généralement
הֶֽ    avec ségol  

 

הֶֽהָרִֽים (Béréchit 7,20) ;
הֶֽעָצֶ֖ה  (Wayikra 3,9) ;
הֶֽעָשִׁ֣יר  (Chémot 30,15) ;
שַׁ֜עַר הֶֽחָצֵ֤ר  (Yé’hézkél 46, 1)
הֶֽחָכָ֗ם  (Iyob 15,2) ;
וּמָֽדְדוּ֙ אֶל־הֶ֣עָרִ֔ים אֲשֶׁ֖ר סְבִיבֹ֥ת הֶֽחָלָֽל׃"et [les juges] mesureront vers les villes qui sont autour du cadavre" (Débarim 21,2) ;

Devant ה

הַ   avec pata’h en principe [7] . 
Le préfixe conserve le pata’h devant un mot commençant par hé ;

הַהוֹד
 

- si le a un kamats ou un tséré accentué le pata’h s’allonge en kamats [8]

הָהָר
הָהֵם

- mais changement en ségol si le est accentué comme avant le ‘ayin) [9]

הֶהָרִים
 

 

 




[1] Règle citée par : Tichit  (2007), p. 24, etc. Selon certaines hypothèses, cela viendrait du fait qu’à l’origine le ha était hal (hé/pata’h, lamed) mais relié au mot défini. L’assimilation du lamed ayant suivi, le lamed disparu aurait été remplacé par un daguèch fort sauf devant un nom commençant par un rech ou une gutturale (J. Weingreen, 2008, p . 32).
[2] Gesenius (1910), 35, 1.
[3] Gesenius (1910), 35, 1.
[4] C’est un allongement compensatoire du pata’h « devant le aleph qui ne peut comporter de daguèch ». A. Tichit  (2007), p. 28.
[5] Gesenius (1910), 35, 1 ; R’ M. Jaïs (1979), p. 8 ; Tichit  (2007), p. 24. Lorsque le pata’h est remplacé par le kamats, on dit qu’il y a allongement compentatoire (la voyelle courte s’allonge ; et il y a compensation du daguèch impossible dans une gutturale).
[6] R’ M. Jaïs (1979), p. 8 ; Tichit  (2007), p. 24.
[7] Boulanger  Fr. (2006), p. 73 ;  Tichit A. (2007), p. 24.
[8] R’ M. Jaïs (1979), p. 8.
[9] R’ M. Jaïs (1979), p. 8.

 

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