Gram. 07.1 L’importance de l’accentuation pour le sens

 

 

 
 
Une confusion sur la position de l’accent peut déformer le sens du mot[1].
 
 

Cas des verbre à racine de deux lettres (féminin singulier) 

 

« Voici la différence qui caractérise les lettres dont la racine est formée de deux lettres : à la troisième personne du féminin singulier, lorsque l’accent tonique est mis sur l’avant-dernière syllabe, cela veut dire que le verbe est au passé, comme ici » (Rachi sur Béréchit 15,17).
Accent sur l’avant-dernière syllabe : indique une action accomplie (passé)  -  וְרָחֵ֣ל ׀ בָּ֗אָה עִם־הַצֹּאן֙ אֲשֶׁ֣ר לְאָבִ֔יהָ כִּ֥י רֹעָ֖ה הִֽוא׃ « Et Ra’hel vint avec le troupeau de son père, car elle était bergère »  (Rachi sur Béréchit 29,6)
Accent sur la dernière syllabe : indique une action en cours  - Lorsque l’accent est sur la dernière syllabe, « le verbe exprime une action en cours » comme dans רָחֵ֣ל בִּתּ֔וֹ בָּאָ֖ה עִם־הַצֹּֽאן׃ (Rachi sur Béréchit 29, 6): Ra’hel sa fille vient avec le troupeau (le Targoum traduit au présent).
Kountrass note « que cette nuance n'est pas une invention des massorètes, puisque la traduction du Targoum est conforme à cette lecture »[2].
 
 

Cas des formes irrégulières

 

Kountrass note « L'accent permet d'éclaircir certai­nes ambiguïtés sur des formes irré­gulières » [3]. Ainsi :
שָׁתוּaccentué sur la dernière syllabe vient de la racineשית  (mettre) alors queשָׁתוּaccentué sur la première syllabe vient de la racine שתה(boire) ;
זָנוּ  accentué sur la dernière syllabe vient de la racineזנה   (commettre un adultère, se prostituer) alors queזָנוּaccentuésur la première syllabe vient de la racineזון (nourrir).
 Présentons quelques généralités sur l’accent tonique.



[1]hi baah = elle vient mais hi baah = elle venait ; molekh = il règne mais molekh = nom d’un culte idolâtre Molokh ;  vél = monde mais vel = perversion ; chawou = ils revinrent mais chawou = ils firent prisonnier ; בֹּ֖קֶרboker=matin mais boker (de bakar : gros bétail)= berger, cowboy ; wéahabta = tu aimeras mais wéahabta = tu as aimé[1]. Une erreur peut fausser le sens de la prière (dire wéahabtaau lieu de wéahabta change totalement le sens du chéma’); en conséquence, la halakha impose au ‘hazane de se reprendre s’il commet ce genre de fautes en lisant la Torah Choul’hane ‘aroukh 690,20 (Voir : Rachi sur Béréchit 15,17 ; R’ David Settbon (2006), ‘alé hadas, pp. 144-146). 
[2] Kountrass (2007-8), n°123, p. 20.
[3] Kountrass (2007-8), n°123, p. 20.

 

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